Le flot de migrants ne tarit pas, l’UE cherche une réponse dans l’impuissance et le désaccord

Contrôle de voyageurs par la police hongroise au poste-frontière de Hegyeshalom, en raison de l'afflux de migrants en Europe. Face au flot de migrants qui se poursuit en Europe, via la Méditerranée et les Balkans, les gouvernements des pays de l'Union européenne multiplient les contacts pour tenter de trouver une réponse commune à la crise. /Photo prise le 31 août 2015/REUTERS/Heinz-Peter Bader
Contrôle de voyageurs par la police hongroise au poste-frontière de Hegyeshalom, en raison de l’afflux de migrants en Europe. Face au flot de migrants qui se poursuit en Europe, via la Méditerranée et les Balkans, les gouvernements des pays de l’Union européenne multiplient les contacts pour tenter de trouver une réponse commune à la crise. /Photo prise le 31 août 2015/REUTERS/Heinz-Peter Bader

Contrôle de voyageurs par la police hongroise au poste-frontière de Hegyeshalom, en raison de l’afflux de migrants en Europe. Face au flot de migrants qui se poursuit en Europe, via la Méditerranée et les Balkans, les gouvernements des pays de l’Union européenne multiplient les contacts pour tenter de trouver une réponse commune à la crise. /Photo prise le 31 août 2015/REUTERS/Heinz-Peter Bader

 

L’afflux de migrants se poursuivait lundi en Europe, via la Méditerranée et les Balkans, et les gouvernements des pays de l’Union européenne multipliaient les contacts pour tenter de trouver une réponse commune à la crise. Le Luxembourg, qui assure la présidence tournante de l’UE, organisera le 14 septembre une réunion d’urgence des ministres de l’Intérieur des Vingt-Huit.

« La situation en matière de migration en dehors et à l’intérieur des frontières de l’Union européenne a récemment pris des proportions jusqu’ici inédites », a souligné le Luxembourg dans un communiqué. La réunion du 14 septembre vise à « renforcer la réponse européenne » à la crise. Elle se penchera aussi sur la politique de retour, la coopération internationale et les mesures visant à identifier et à lutter contre les réseaux de trafiquants.

Pour leur part, les chefs de gouvernement de quatre pays d’Europe centrale – Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie-se réuniront vendredi à Prague pour se pencher sur ce délicat dossier.

Il s’agira de définir une position commune en rejetant toute idée de quotas fixés par l’Union européenne pour l’accueil des migrants, a précisé Robert Fico, le Premier ministre slovaque.

« Si un mécanisme de répartition automatique des migrants est adopté, alors nous nous réveillerons un matin avec chez nous 100.000 personnes venues du monde arabe et je ne veux pas qu’un tel problème se pose à la Slovaquie », a-t-il dit.

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SCHENGEN EN QUESTION ?

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé lundi que si l’Union européenne n’était pas en mesure de s’entendre sur une répartition juste des réfugiés, l’espace Schengen de libre circulation en Europe serait remis en question.

Lors d’une conférence de presse d’une heure et demie à Berlin, elle a comparé le défi que pose à l’Allemagne l’afflux de réfugiés à celui qu’a constitué voici 25 ans la réunification, et elle a appelé ses concitoyens à faire preuve de patience, de souplesse et d’esprit d’ouverture. Pour elle, la crise des migrants est un « énorme défi national » qui va durer des années.

Dimanche, Londres a critiqué la libre circulation et la suppression des contrôles entre la plupart des pays de l’Union européenne, l’accusant d’aggraver la crise des migrants. Membre de l’espace Schengen, la Hongrie attire des dizaines de milliers d’immigrés clandestins, venus notamment du Proche-Orient, qui tentent de gagner l’Europe de l’Ouest par les Balkans.

Pour endiguer ce flot, le gouvernement de Budapest a érigé une clôture le long des 175 km de frontière entre la Hongrie et la Serbie. Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé « scandaleuse » l’attitude de la Hongrie.

L’ambassadeur de France à Budapest a été convoqué lundi au ministère hongrois des Affaires étrangères, qui a rejeté les accusations françaises. Lundi, plusieurs trains remplis de centaines de migrants ont quitté la gare de Budapest à destination de Munich, dans le sud de l’Allemagne. Dans l’après-midi, les convois sont arrivés à Hegyeshalom, à la frontière autrichienne, où ils se sont arrêtés.

 

L’AUTRICHE RENFORCE LES CONTRÔLES

Au bout de plusieurs heures, et après des contrôles, les autorités autrichiennes ont laissé quatre trains poursuivre leur route vers Vienne. La police autrichienne a dit qu’elle acceptait l’entrée des migrants qui veulent déposer une demande d’asile en Autriche – ils auront deux semaines pour le faire- mais qu’elle refoulerait ceux qui ont déjà déposé une telle demande en Hongrie.

Contrôle de voyageurs par la police hongroise au poste-frontière de Hegyeshalom, en raison de l'afflux de migrants en Europe. Face au flot de migrants qui se poursuit en Europe, via la Méditerranée et les Balkans, les gouvernements des pays de l'Union européenne multiplient les contacts pour tenter de trouver une réponse commune à la crise. /Photo prise le 31 août 2015/REUTERS/Heinz-Peter BaderL’Autriche a renforcé les contrôles à ses frontières orientales, après la découverte la semaine passée de 71 migrants morts dans un camion en provenance de Hongrie et abandonné en bordure d’une autoroute. Pour Vienne, ces contrôles ne constituent pas une violation aux règles de libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen dont font partie l’Autriche et ses voisins orientaux. Au cours des trois derniers jours, la police hongroise a interpellé près 8.800 migrants entrés en Hongrie à partir de la Serbie.

Les autorités grecques ont par ailleurs annoncé lundi que la garde-côtes avait porté secours à 2.500 réfugiés et migrants au cours des trois derniers jours en mer Egée. Après une interruption de quelques jours la semaine dernière, les autorités grecques ont repris samedi l’acheminement de réfugiés syriens par bateau vers le continent, et le dernier groupe en date de 2.500 réfugiés est arrivé dans le port du Pirée.

La majeure partie d’entre eux devraient gagner la frontière macédonienne, dans l’espoir d’atteindre ensuite l’Europe du Nord.

Près de 300.000 personnes ont franchi la Méditerranée cette année, dont près de 181.500 vers la Grèce et 108.500 vers l’Italie, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Reuters

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