ABIDJAN : LA GUERRE CONTINUE CHEZ LES HOUPHOUËTISTES APRES L’APPEL DU PDCI  AU RDR POUR UN PARTI REUNIFIE

   Bedie-Ouattara-0006 L’appel du président Henri Konan Bédié du PDCI aux partis membres du RHDP à revenir à leur parti d’origine soulève beaucoup de réactions. Le Rdr, le parti du président Ouattara se fend de jour en jour de communiqué qui, à l’analyse démontre de son refus à retourner au parti d’Houphouët Boigny. Dans cette «guerre rangée » l’occupant du palais présidentiel a sa responsabilité engagée.

C’était un certain 17 septembre 2014, à l’occasion d’une visite d’Etat effectuée par Alassane Ouattara, président de la République dans la région de l’Iffou que Bédié lançait ce qu’il est convenu de nommer, «appel de Daoukro » à Daoukro, à la place publique qui porte son nom. Un appel qui invitait, aussi bien son parti que les autres partis alliés à soutenir la candidature unique d’Ouattara.

«Je donne des orientations fermes pour soutenir ta candidature à l’élection présidentielle prochaine. Je demande à toutes les structures du Parti démocratique de Côte d’Ivoire et des partis composants de se mettre en mouvement pour faire aboutir ce projet. Tu seras ainsi le candidat unique de ces partis politiques pour l’élection présidentielle, sans préjudice pour les irréductibles qui voudront se présenter en leur nom propre» promettait-il à son cadet alors candidat déclaré à la présidentielle de 2015.

Bédié et OuattaraEt c’était aussi, un certain dimanche 20 septembre 2015 à Daoukro et au même lieu, à la faveur de la commémoration de l’an 1 de l’historique appel de Daoukro que N’zuéba invitait également les partis membres de l’alliance à revenir au Parti Démocratique de Côte d’Ivoire. «Pour faire œuvre utile en plus de sa commémoration annuelle, je souhaite que l’appel de Daoukro débouche sur un parti unifié qui verra le retour de toutes les formations politiques du RHD

P au PDCI-RDA. Car le PDCI-RDA est l’ouvre la plus chère à Félix Houphouët Boigny». Si le premier appel lancé le 17 septembre 2014 avait pour objectif selon son auteur d’assurer le succès du RHDP aux élections de 2015 et aboutir à un parti unifié dénommé PDCI-RDR pour gouverner la Côte d’Ivoire, étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux l’alternance au pouvoir dès 2020 a été accueilli et salué par le Rdr, avec une mission d’explication et de sensibilisation aux populations à travers le pays le second appel quant à lui qui exige le retour pur et simple des partis de l’alliance au PDCI fait couler beaucoup de salive. Des voix s’élèvent contre cet appel de Bédié. 

Les trois erreurs du président Ouattara

Depuis cet autre appel, le Rdr se sent apparemment plus indexé et se fend de communiqué. Récemment, Joel N’guessan, porte-parole de cette formation politique a pondu un communiqué selon lequel, «le RDR ne fera jamais l’économie d’une consultation de ses organes et de ses bases sur les sujets majeurs qui peuvent avoir une incidence positive ou négative sur son existence. Le RDR est un parti dont les décisions majeures à effet certain sur son avenir ne viennent pas du haut mais de la base. Le faisant, nos militants se sentent honorés. Pour obtenir leurs adhésions aux projets mûris dans les hautes sphères politiques de décision, nous avons l’obligation d’expliquer et convaincre » dixit Joël N’guessan dans ledit communiqué.

Ouattara et BédiéPour les responsables, il n’est pas question que le Rdr disparaisse d’un trait après au moins 17 ans de lutte, parfois meurtrière. Dans ce conflit des deux grands où les agneaux sont astreints à se tenir à l’écart, Alassane Ouattara a commis trois erreurs (même s’il est clair que les deux hommes d’Etat parlent le même langage). D’abord, la première erreur, c’est que depuis son élection en 2010, il est demeuré président du Rdr (même s’il est président de tous les ivoiriens). Car, il n’y a jamais eu de passage de témoin, renonçant au poste de président comme le font bon nombre de leaders politiques après avoir accédé à la magistrature suprême. Ce qu’il aurait fait depuis belle lurette.

Seconde erreur, au Rdr, l’on se plait à diriger dans la nébuleuse d’intérim. Amadou Soumahoro qui est intérimaire ne jouit pas de la plénitude de son pouvoir. Toute chose qui porte à croire qu’il aux ordres. La troisième erreur du président Alassane Ouattara  est surtout la réplique apporter à Bédié à l’occasion de la célébration du 1er anniversaire de l’appel de Daoukro.

« L’appel de Daoukro nous appelle à aller au-delà du fait de gouverner. C’est pourquoi au soir du 25 octobre 2015, nous devrons entamer l’œuvre de construction d’un grand parti unifié. Monsieur le président vous l’avez dit subtilement, j’ai été avec vous dans la grande la grande direction du PDCI en son temps. Donc ce message je l’ai bien entendu. Ce grand parti unifié sera le creuset de notre nouvelle ambition pour la Côte d’Ivoire et nous devons nous concerter. PDCI-RDA, RDR, UDPCI, MFA, UPCI et d’autres qui nous rejoindrons parce qu’en réalité nous sommes tous issus du PDCI-RDA. Les ivoiriens dans leur grande majorité. Mais je dirais chaque chose a son temps n’est-ce pas. Merci beaucoup je crois que nous nous comprenons». Cette réponse du président alors candidat a été perçue par les militants du PDCI comme une douche froide.

 

Alassane-Ouattara-Henri-Konan-Bedie-Cote-d-Ivoire3Plus vite les erreurs seront corrigées et mieux devra se porter le projet de l’alternance

Ainsi dit, la dernière sortie du porte-parole du Rdr met à mal le président Ouattara. Dans son communiqué, Joël N’guessan fait savoir dans le communiqué qu’il ne règne pas de démocratie au sein du Pdci et des autres partis, citant nommément le président Alassane Ouattara.

« Le Président Alassane OUATTARA souhaite que germe et fleurisse un ivoirien nouveau pétri de démocratie vraie, qui se sent impliqué et concerné par les grandes décisions prises par leurs chefs et qui ne considèrent pas ces décisions comme des diktats à lui imposer. Refuser cette démarche, c’est ramer à contre-courant de la marche démocratique de la Côte d’Ivoire nouvelle ».

Henriette Bédié, Présidente de l'ONG Servir a apporté son soutien à  Dominique OuattaraPlus vite ces erreurs seront corrigées et mieux l’alternance en 2020 connaitra un début honorifique et sérieux. La démocratie aussi, c’est le respect du chef. Bédié a instruit son parti à soutenir le candidat Ouattara, le ciel n’est pas tombé sur le Pdci pour autant. Il ne faudrait surtout pas expérimenter l’ingratitude.

FIDES SYMPHORIEN

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