Par H.MAKRE
Un sens non-retour ? A qui profite la crise dans cette formation dite tête de file de l’opposition ivoirienne, le Front populaire ivoirien ? Plus rien à espérer de cette classe d’opposants des années 1990 porteuse de la flamme du multipartisme, depuis la chute de leur mentor, Laurent Gbagbo? L’heure a-t-elle sonné de voir éclore une nouvelle race d’opposants en terre ivoirienne ? Tout, porte à le croire tant l’opposition divisée en elle-même laisse libre cours et vaste champ à un pouvoir totalitaire sans contre-pouvoir de s’installer et d’agir librement face à la souffrance des populations. Il n’y a plus rien en face !
Le désespoir né de la fleur fanée avant même l’éclosion du pollen de la Coalition Nationale pour le Changement-CNC, est plus qu’un enseignant de la perte de vitesse de la classe politique face au tenant du pouvoir. Il est clair aujourd’hui que la guéguerre Affi-Sangagré a certainement des dessous insondables et impénétrables pour les militants et une partie de l’opinion. Tant elle s’enlise dans une vision blême infructueuse et autodestructible des acquis démocratique soutenue par un contre-pouvoir mort. Affi et Sangaré ont décidé de baisser les bras ! Ils se livrent guerre larvée de chapelle.
Affi attaque et attaque!
«Ceux qui m’attaquent aujourd’hui n’ont pas commencé leur projet hier, mais il y a bien longtemps qu’ils voulaient m’éjecter de la tête du parti. Ils ont tenté de faire un congrès électif pendant que j’étais en prison à Bouna. Ce sont les militants qui se sont opposés. A ma sortie de prison en 2013 ils ont tenté de m’éloigner de la politique en prétextant ma liberté provisoire comme alibi juridique. Ils entendaient faire une consultation juridique sur le seul cas d Affi N’guessan.
Je leur ai rétorqué que c’est la politique qui m’a envoyé en prison je vais faire la politique. L’ambition de quelques camarades qui se disent frustrés lors de notre gestion est l’une des raisons de la crise au Fpi. Ayant nourris de grandes ambitions pendant que j’étais en prison ma sortie les a dérangé. Donc il faut bloquer Affi dans sa marche. Il faut donner le sentiment qu’il a trahi Gbagbo. Voilà comment ils ont orchestré la crise », explique et se défend Affi dans la crise que nourrit son parti au grand dam des militants.
«Des gens piétinent le droit, tu saisis la justice, ils se plaignent. Je ne comprends pas les gens qui sont émus parce qu’Affi saisit la justice. S’il y a dix cas je vais saisir la justice dix fois. Il faut qu’on apprenne à être sérieux. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont des militants du FPI. Ils n’appartiennent plus à la Direction du FPI.
Sangaré et consorts n’appartiennent plus à la direction du FPI. Vous ne pouvez pas vous prévaloir d’un titre pour escroquer moralement les militants. Quelqu’un qui a été ministre se promène pour dire qu’il est président intérimaire, c’est honteux. Si nous voulons mener la lutte menons-la proprement. Ils sont dans l’enfantillage, l’émotion, dans la vente de l’illusion. C’est aussi un enjeu de la crise. Nous ne voulons plus que l’incompétence, l’ignorance prennent en otage le FPI et le conduise à l’abîme», dégaine Affi.
Il veut aussi asséner ses vérités á Bédié et Ouattara
« Le RHDP est fini. Bédié et Ouattara ont créé le RHDP pour assouvir leurs ambitions. Ouattara a eu de la chance mais Bédié n’en aura pas. Ces remous au RHDP démontrent que c’est fini. Leur crise est congénitale. Ils ont fait que les ivoiriens sont devenus sauvages. On vit comme si on était encore dans le moyen âge. Sangaré et consorts sont dans le mensonge et la vente d’illusions. Le FPI ne peut pas continuer dans le mensonge et le laxisme. C’est le laxisme qui nous a conduit où nous sommes. Blaise Compaoré ne peut pas fuir comme ça! C’est lâche ! »
AUSSITOT SANGARE RIPOSTE IMMEDIATEMENT AVEC SA TROUPE
En attendant qu’ils ne se retrouvent demain vendre 4 mars 2016 devant le juge des référés sur assignation de Pascal Affi, Sangaré et ses proches dont Alphonse Douati, Aboubacar et Lourougnon Odette sortent la main sur la gâchette :
«La direction légale et légitime du parti portera plainte contre Affi pour faux, usage de faux, usurpation de titre, abus de bien sociaux portant sur le détournement de plusieurs milliards de nos francs au détriment des militants sur une période de 13 ans sans compte-rendu financier. Les membres fondateurs du parti vont le poursuivre. Nous demanderons à nos militants de s’organiser pour se porter partie civile.
Nous allons nous donner les moyens de le poursuivre également dans les tribunaux étrangers, à commencer par la France. Enfin, nous ne renoncerons jamais au FPI, y compris au prix de nos vies dans la lutte démocratique», indique le camp Sangaré.
Pour certains militants déplorant cette situation, il est clair que l’unique bénéficiaire de cette bataille interne au FPI reste le pouvoir d’Abidjan.
«Quand comprendront-ils que divisés comme ils le sont actuellement, ils sont condamnés à disparaître parce des proies faciles pour l’adversaire ? Ouattara n’a-t-il pas pardonné à Bédié son pire ennemi et son Pdci-Rda ? Ne sont-ils pas aujourd’hui alliés contre l’intérêt des ivoiriens ? Nous nous comportons comme si c’est Sangaré Abou Dramane ou Pascal Affi N’Guessan qui a envoyé le président Gbagbo Laurent à la Cpi ! », se frappent-ils la main sur la poitrine face au combat insensé auquel se livre la direction du FPI.
Les raisons de cette guerre larvée Affi-Sangaré sont à rechercher ailleurs ! Que gagnent ces deux cadres du FPI face au pouvoir en enflammant cette crise interne ? Il faut y voir un peu plus ! Car, l’on ne perd jamais ses intérêts en s’auto flagellant face à un pouvoir d’Etat.
Que gagnent Sangaré et Affi face au pouvoir Ouattara au détriment des militants de leur formation politique, malheureusement? Et de la Côte d’Ivoire aussi! Que les militants du FPI ouvrent les yeux et recherchent ce que gagnent Sangaré et Affi en s’affrontant face au pouvoir de Ouattara. Qu’ont-ils en commun ?
HERVE MAKRE
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