La place des jeunes dans la constitution Ouattara ?Un universitaire démonte les arguments du régime et appelle à voter «NON»

Depuis qu’Alassane Ouattara a élaboré son projet de nouvelle constitution, une propagande tend à faire croitre qu’elle donne plus de droits aux jeunes de Côte d’Ivoire. L’enseignant chercheur à l’Université Houphouët-Boigny de Cocody et président du Front citoyen pour le renouveau (Fcr), Yéo Oumar n’est pas de cet avis et il l’a dénoncé au cours d’une conférence de presse le mardi 25 octobre 2016, à Cocody.


voteDans son propos liminaire, Dr  Yéo a ouvertement condamné la levée de la limite d’âge inscrite dans la constitution Ouattara. Il a soutenu que cela est un « mauvais signal » à l’endroit des jeunes. « Les promoteurs de l’émergence trouvent qu’il est normal de fixer un âge de retraite pour toutes les fonctions, sauf pour la fonction présidentielle. Ils soutiennent que le jeune de 25, de 30 ou encore de 34 ans est inapte à gouverner, alors que le vieillard de 89 ou de 99 ou encore de plus de 111 ans peut le faire. Quelle incohérence ! », a-t-il fustigé.

L’universitaire a aussi critiqué d’autres dispositions de la constitution Ouattara entre autre la création du sénat. « Alors que l’efficacité consiste à réduire la bureaucratie pesante et les charges de l’Etat, la coalition au pouvoir engage la Côte d’Ivoire à contresens du progrès. Si comparaison n’est pas raison, notons néanmoins que le Sénégal, un pays icône de la démocratie, après avoir fait l’expérience du sénat en tant jeuness-constituionqu’institution à côté de l’Assemblée nationale a fini par supprimer cette institution jugée inopérante et onéreuse », a-t-il fait remarquer.

Après avoir relevé ce qu’il juge comme des incohérences dans le texte, Yéo Oumar a appelé les partisans du boycott à Abandonner cette option pour se dresser contre cette constitution. « Quand on n’est pas d’accord on dit non. Nous ne voulons pas de cette constitution. Appelons les populations ivoiriennes d’aller voter massivement « non » le 30 octobre prochain. (…) Je suis d’avis que le président puisse verrouiller la CEI, son comité d’experts, le gouvernement, le Rhdp et même le conseil constitutionnel. Mais je ne suis pas d’avis qu’il puisse verrouiller mon vote et celui du peuple », a-t-il pris position.

SD à Abidjan

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