Par H.MAKRE
Il ne se passe de jour sans que des bruits n’envahissent l’air. Justifiant la colère des habitants des nouvelles cités qui sortent de terre à Grand-Bassam, non loin d’Abidjan, capitale économique ivoirienne. Et pour cause! Une histoire de coupure intempestive de l’électricité. Nous y avons fait un tour pour saisir cette réalité. Un temps passé au cœur de la colère de la cité Akissi Delta, nom d’une grande réalisatrice de téléfilms ivoiriens.
C’est l’air frais d’un début de fin de semaine, ce vendredi 5 mai 2017 qui nous accueille aux portes de la ville historique inscrite au patrimoine de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Que la lumière soit! !«La CIE, dans le courant de votre vie», un slogan qui électrocute, les habitants de la cité Akissi Delta et Yacé, depuis des années. Ils sont nombreux, ces touristes qui patent d’Abidjan pour les belles plage de la cité balnéaire, témoins de la colères des propriétaire des nouvelles constructions qui se regroupent en bordure de la voie, chaque fois qu’ils en ont l’occasion de protester contre la Compagnie ivoirienne d’électricité. Si la Compagnie ne laisse pas les foyers de cette cité des jours et des nuits sans électricité, c’est en moyenne, cinq coupures par jour, selon le témoignage des victimes aux passant qui voudraient les écouter.
Un hallucinant business de la CIE?
Selon les témoignages recueillis, pour tenter de mener une vie un peu paisible, le temps de l’achèvement des infrastructures, les habitants sont conseillés par la Compagnie Ivoirienne d’électricité d’acquérir auprès d’elle, des transformateurs privés. Coût moyen, 25 millions F CFA l’unité. Après l’installation, c’est une autre lutte qui démarre. Il n’y aura pas d’électricité. « Mais des factures qui s’élèvent parfois à 200.000 voire, 300.000F CFA crient les habitants. Au constat, ce sont plus de 25 transformateurs achetés à la CIE. Un vrai business. Pourquoi ne laisserait-elle pas cette situation perdurer tant qu’elle peut en tirer profit ? L’enfer !
Ainsi donc, le sublime rêve de figurer parmi les premiers occupants des nouvelles cités qui sortent de terre dans la cité balnéaire, ville classée au patrimoine historique de l’UNESCO, Gand-Bassam, s’écroule comme un château de cartes, se transformant en cauchemar. Un ras-le-bol qui va virer vers une plainte !
Qu’il soit, messieurs Bongoua Marc, Sako Abou Abass, ou encore Kéré Kassoum ou Mlle Kamagaté Fatou Eliane Directrice d’exploitation d’un complexe hôtelier, ils font partie de ces 500 habitants qui vivent le calvaire électrique imposé par la CIE. Ils ne font pas meilleur ménage avec l’électricité de ce côté-là. Parce que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité l’a décidé ainsi.
Alors que, ces habitants ont déboursé d’énormes sommes d’argent pour «la lumière». Une course à la lumière est engagé avec la Direction Régionale d’Abidjan sud, comprenant Port-Bouët, secteur aéroport, Gonzagville, la cité Akissi Delta et Yacé et Grand-Bassam.
C’est quel’achat d’un transformateur par la CIE ne garantit pas l’accès immédiat et suffisant à l’électricité parce que la Compagnie n’a pu fournir de vraies installations électriques-réseaux. Donc des coupures intempestives avec à la clef, des factures d’électricité exorbitantes à couper le souffle. On paie l’obscurité avec la CIE !
LE RAS-LE-BOL !
Témoignages
Comme si cette situation n’était pas assez hallucinante la CIE, sans le consentement du propriétaire du transformateur acquis à prix d’or auprès d’elle, s’autorise à connecter ses propres clients, au transformateur de l’acquéreur dont elle se soucie peu du calvaire, fauite d’électricité.
Pis sans reverser les fonds indûment perçus avec ses clients connectés au transformateur à l’insu de son vrai propriétaire, elle se perd selon ses victimes de la cité Akissi Delta et Yacé, dans des procédures et explications dont elle seule a le secret. Du genre : «Nous avons le droit de vous aviser quand nous branchons notre client à votre transformateur, mais la période n’est pas explicite, cela peut-être, avant ou après», balance la Compagnie à la victime de ses pratiques.
COLÈRE DES VICTIMES C’EST
«La CIE n’installe pas de réseau électrique, elle t’oblige à t’adresser à elle pour qu’à son tour elle prenne attache avec une entreprise autre, pour le réseau. Si tu passes directement voir un privé pour le réseau, elle refuse de livrer l’électricité et te facture très chèrement. Pour nous les habitants de cette cité, elle nous contraint à acheter des transformateurs privés qui, au bout de 5 ans reviendront à l’Etat. Avec cette situation, nous n’avons pas droit à l’électricité.
Nous avons droit à des ces coupures intempestives qui endommagent tous nos appareils électroménagers. Et nos enfants en souffrent énormément », expliquent les victimes et d’ajouter: » Par ailleurs, l’on nous laisse entendre que nous sommes privés d’électricité au profit de l’aéroport et d’autres usines implantées dans la zone sud d’Abidjan. Ce n’est pas normal » ? indiquent révoltés : Bongoua Marc, Sako Abou Abass, Kéré Kassoum et Mlle Kamagaté Fatou Eliane Directrice d’exploitation d’un complexe hôtelier qui a toujours le souffle bloqué, lors des cérémonies ou rencontres sur son site.
ET DE POURSUIVRE LEUR CALVAIRE
«Ce n’est pas normal, cette situation, car nous ne sommes pas dans un campement, mais dans une cité émergente de la capitale économique ivoirienne. Un matin la CEI te pose un compteur sans que tu en sois informés et les factures démesurées arrivent !
Une délégation a été rencontré à maintes reprises, le Directeur Régional zone Port-Bouët Abidjan Sud, Monsieur Dessekon. Nous lui avons fait savoir que la CIE nous coupe l’électricité quand elle veut dans notre cité. Qu’elle nous sorte de la ligne Gonzagville pour nous connecter sur celle de Gand-Bassam. Il nous a fait savoir que cela serait difficile. Et que l’Etat envisagerait de créer une autre ligne, mais ce qui ne serait pas pour maintenant. Et du coup, malgré les transformateurs privés qu’elle nous vend, nous sommes encore contraints d’acquérir des groupes électrogènes pour nous alimenter en électricité. C’est invivable comme situation»
ET ENCORE…LA CIE RESTE SOURDE FACE A CETTE SITUATION DESAGREABLE
«Nous ne sommes pas dans un campement, mais dans la capitale économique ivoirienne. Il n’y a pas de réseau d’eau, mais des forages que nous utilisons. Quand un câble électrique est défectueux, La CIE ne fait rien !
Si des gens qui veulent investir dans cette cité de Grand-Bassam constatent que les premiers ici, nous sommes dans une situation difficile, ce ne sera pas encourageant. Nous ne pouvons pas aller à l’émergence en maintenant une partie de la population dans une situation précaire. Nous nous sommes battus pour être chez soi, nous avons sollicité la CIE, et avons même appris que l’Etat a subventionné l’électrification de cette cité, mais rien n’a changé. C’est nous-mêmes qui avons installé les foyers d’électricité. A chaque coupure nocturne, les agressions sont fréquentes, parce que nous sommes évidemment dans le noir.
Que l’émergence ne soit pas étouffée à Grand Bassam ! Que l’Etat ne nous maintienne pas dans une situation invivable. Que le gouvernement s’occupe de nous comme des citoyens ivoiriens dont il a la responsabilité sécuritaire. Sans l’électricité, nous sommes dans l’insécurité totale. Le comble, c’est que, nous sommes sans nouvelles du Directeur Régional zone sud, monsieur Déssékon. Il ne décoche plus à nos appels».
Ce ne sont pas moins de 25 transformateurs achetés à la CIE à, au moins 25 millions FCFA. Faites le petit calcul ! Un vrai business. Pourquoi la CIE ne laisserait pas cette
situation perdurer tant qu’elle peut en tirer profit. Ben !
Au terme de la visite auprès des victimes de la Cité de Grand-Bassam nous prenons la route pour Abidjan. Direction, la Direction Régionale de Port-Bouet. Nous tenons à contacter le directeur régional CIE Abidjan sud, M. Déssékon. Mais ce sera sans suite. Il est lui aussi dans l’obscurité ? Un petit message lui est laissé sur le répondeur de son téléphone et via un SMS pour éclairer la situation des habitants de la Cité Akissi Delta et Yacé. Peut-être qu’il se décidera à nous contacté avant la publication ! Que la lumière soit ! À suivre…
HERVE MAKRE
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