Des frais annexes exorbitants imposés par chaque enseignant, une escroquerie organisée
Une petite visite dans la commune de Marcory, c’est à Abidjan. L’ambiance est un peu surexcitée dans l’enceint de cet institut, de formation de futurs cadres ivoiriens, jeudi 30 janvier 2020. Ce qu’il se passe dans les instituts de formation pour intégrer le domaine de la fonction publique en Côte d’Ivoire est tout simplement un chantage financier ahurissant. Nos découvertes du Côtés de l’équipe du Directeur Général Habib A. Sanogo, à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports à Abidjan-INJS.
C’est qu’il est constant que pour faire acte de candidature à tout concours organisé par le Ministère de la Fonction Publique, il est exigé aux postulants, un examen médical aux fins d’aptitude audit concours. Le feuilleton pour prétendants à la qualité d’agents des Eaux et forets est encore frais dans les esprits avec des test médicaux repris au coût de 300 mille francs CFA. Ce à quoi les maîtres et maîtresses d’éducation permanente admis au titre du concours direct 2018-2019 organisé par le Ministère de la Fonction Publique se sont assujettis. Avant de commencer la formation théorique y relatif à l’INJS, ces différents admis se sont vus imposer dans le courant du mois de décembre 2019, le même examen médical dans les structures de cette institution à hauteur de 25 mille F CFA. Sans oublier les deux tenues à leur imposées pour lesdits cours à hauteur également de 25 mille F CFA, exception faite du prix des coutures y relatives. Aussi, ont-ils été convoqués mi-janvier 2020, à l’effet de payer la somme de 43.500 F CFA au titre de l’inscription de l’année en cours. Tout est prêt!
Une réunion est aussitôt convoquée et tenue par l’Administration avec ceux-ci au terme de laquelle, il leur a été imposé une discipline stricte et un respect sacro-saint même à l’égard des vigiles de l’Etablissement au risque d’être pris à partie par toute l’Administration et ainsi d’être dans le viseur de celle-ci. L’on s’interroge sur la nécessité d’une telle mise en garde. Quelle est le poids des vigiles dans cet institut? Qu’y font-il pour que les étudiants leur réserve un égard particulier? Ben ils veillent et surveillent tout.
A l’entame des cours théoriques, le lundi 28 Janvier 2020, plusieurs enseignants se sont présentés approximativement au nombre de vingt (20). Et dans chaque matière, les étudiants vont mesurer la couleur des billets que chaque enseignant attire à lui. Ils doivent s’approprier obligatoirement et sans délai un fascicule à hauteur de 3000 F CFA. L’élève fonctionnaire qui n’a pas le fascicule de chaque enseignant en cause est menacé d’avoir la note de zéro dans cette matière. Imaginez ce que cela représente pour l’étudiant. Une pression psychologique. Cela pourrait avoir pour conséquence, qu’il soit recalé et donc de perdre l’année en cause. La formation durant deux ans, l’élève en question pourrait aller au-delà. Ce n’est pas tout! D’autres fascicules au même coût seront encore achetés par ces étudiants dans ces mêmes matières au deuxième semestre de cette année. Ils vont craquer.
En dehors de la traque financière orchestrée par les enseignants, chacun desdits étudiants, ils sont environ 500-devront payer 19.600 F CFA pour le kit du cours de broderie, 18.500 F CFA, le kit de couture etc. Les autres enseignants ne s’étant pas encore présentés pour le coût de leur Kit, la crainte et l’angoisse envahissante grandissent chez les étudiants et bien attendu chez les parents. Il s’agit entre autres des matières comme les cours de cuisine, Art floral…Par ailleurs, chacun de ses étudiants se doit aussi payer des marqueurs pour chacun de leur enseignant. Ils sont biens servis ceux-là! Ces élèves fonctionnaires veulent travailler pour la Côte d’Ivoire de demain, alors, ils devront ôter leur veste pour faire le ménage, notamment balayer les salles de cours chaque matin, au besoin la cours de l’INJS. La haute direction n’a pas de personnel de ménage. Alors que, seule une seule salle de cours est climatisée. L’enfer!
Est-ce-à-dire que ce prestigieux institut au regard de toutes ces entrées apparemment non justifiées n’a pas de moyens pour se prendre des employés de ménage ? En tout état de cause, au regard de la conjoncture économique, il y a de forts risques que nombre de ces élèves fonctionnaires abandonnent en si bon chemin. « J’avais 100 mille francs pour mes différents besoins. Tout est parti! » se réjouit un étudiant qui rêve de devenir fonctionnaire pour le compte de l’Etat ivoirien. Le salaire ne suffit plus. Chaque enseignant se paie sur le terrain et dans le tas. Le Directeur Général Habib A. Sanogo est-il informé? Du côte de l’administration contactée, c’est encore le branle-bas, depuis ce matin du jeudi 30 janvier 2020. Ne dites pas qu’ils se feront rembourser, une fois sur le terrain par les apprenants. La pratique!
Hervé MAKRE
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