Le dimanche 19 janvier 2020 restera une date importante pour la culture ivoirienne. Née en 1950 à Gbofia-Toumodi, Allah Thérèse est décédée à Djékanou au centre de la Côte d’Ivoire, à l’âge de 70 ans rejoignant son ami, son fidèle compagnon de scène et de vie d’époux N’goran La Loi parti deux ans plus tôt.
Allah Thérèse, originaire du village de Gbofia dans la sous-préfecture de Toumodi (centre de la Côte d’Ivoire), est une chanteuse traditionnelle qui forme un duo musical avec l’accordéoniste N’Goran la loi, son mari originaire de Konankokorekro, village situé à une vingtaine de km de Toumodi
Portant toujours la même coiffure appelée « Akôrou Koffié » qui signifie en Baoulé, sa langue, « la femme de l’araignée », elle est dans son village lead vocal d’un genre musical local dénommé Agbirô lorsqu’elle rencontre et se lie, dans les années cinquante, à l’occasion de manifestations funéraires, à N’Goran la loi, lui aussi lead vocal du même genre dans son propre village2. Depuis 1956, date à laquelle ils produisent leur première œuvre « Ahoumo N`Seli », Allah Thérèse et son mari se produisent ensemble, l’une chantant et l’autre l’accompagnant à l’accordéon.
Allah Thérèse doit sa carrière professionnelle, entamée en 1956, à une histoire personnelle douloureuse. Elle ne parvient pas à donner naissance à un enfant. « À partir du moment où j’ai constaté que nous n’arrivions pas à faire d’enfant, j’ai décidé d’en faire mon métier. Dans notre culture baoulé, quand quelqu’un n’a pas d’enfant, le jour où la personne décède, au bout d’une semaine, elle est oubliée par tous. J’ai décidé de marquer mon temps avec la chanson. Pour moi, l’acte de chanter, c’est une façon de remplacer cet enfant. Aujourd’hui, on me considère comme une “maman”…».
Allah Thérèse a fait sa dernière apparition sur scène, au Femua d’octobre 2019. Là, elle annonce son retrait de la scène musicale. En mai 2018, elle perd son époux, N’goran La Loi, avec qui elle format un duo musical en 1956. Lui, jouait à l’accordéon.
Avec autre presse
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