Déclaration sur le processus politique en Cote d’ivoire 2020
CONTEXTE
Notre pays, la Côte d’Ivoire a vécu depuis ces deux dernières décennies une succession de crises politiques et sécuritaires qui ont eu un impact important sur la paix et la stabilité du pays. Le coup d’Etat de décembre 1999, la rébellion de 2002 et la crise post électorale de 2010 ont progressivement fragilisé la gouvernance, la stabilité des institutions, la réconciliation nationale et la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. En effet plus de 3000 victimes ont péri dans la crise post électorale selon un bilan des Nations Unies et les conséquences humanitaires et des droits de l’homme ont emmené de nombreux ivoiriens sur le chemin de l’Exil .
Aussi, la récente reforme de la CEI (Commission Electorale Indépendante) et le recours devant la Cour africaine des droits de l’homme pour contestation de la crédibilité et de l’impartialité de cette institution qui doit organiser les élections transparente est le signe d’un malaise national et de la nécessité de la reprise du dialogue politique et du rejet de la radicalisation des positions. En cette fin d’année 2019, notre pays, la Côte d’Ivoire a besoin de paix pour organiser des élections crédibles mais surtout pour consolider la gouvernance et l’Etat de droit. Aussi, le plus grand défi pour notre pays est de favoriser une alternance pacifique à la tête de l’Etat, à la suite de l’organisation, en octobre 2020, d’une élection présidentielle transparente, inclusive, démocratique et équitable qui consoliderait davantage la paix fragile et l’Etat de droit.
Notre Analyse
Aussi, la société civile, bien que constitutionnellement reconnue, article 26 de la constitution est toujours à la traine alors qu’elle devait constituer à cette étape du processus, le maillon de la démocratie ivoirienne comme le disait SEM Ban Ki Moon, Secrétaire General des Nations Unies : La société civile est l’oxygène de la démocratie.
La démocratie et la bonne gouvernance sont la résultante d’un processus pacifique, transparent et inclusif de consolidation de l ‘Etat de droit dans le lequel nul ne doit être poursuivi pour ses opinion et que le système judiciaire, dans la forme et dans le fond doit respecter les procédures.
Aujourd’hui la violation des droits civils et politiques essentiels tels que la liberté de manifester, l’indépendance de la justice , le respect de l’immunité parlementaire des députés est remise en cause par des procédures expéditives et peu transparentes. Aussi, un sentiment de crainte des populations alimenté par la résurgence de la violence verbale au sein de la classe politique, et de nombreuses décisions des autorités visant à restreindre l’espace public, comme les interdictions de sortie du pays pour des personnalités de l’opposition, les arrestations et les procès de leaders d’opinion jugés peu conformes à la loi etc. Cet environnement pourrait à long terme fragiliser davantage le pays et déstabiliser les institutions de la république. En 2020, les ivoiriens devraient être dans un processus serein de préparation des élections où l’inclusion, le respect de tous les partis politiques et de la société civile devrait être légion. Pour notre part, personne ne gagnerait à radicaliser les positions en faisant peur aux ivoiriens. Il faudra plutôt, une plus grande responsabilité des leaders politiques, de la société civile et des citoyens qui devront travailler pour un processus électoral serein car les élections ne représentent qu’une parenthèse dans la vie d’un Etat.
Nos recommandations
Pour le FOSCAO Côte d’Ivoire
Le Coordonnateur par intérim
M. Guillaume GBATO