le rapport accablant d’Amnesty International dans l’affaire Guillaume Soro
Amnesty International est revenu sur les circonstances des arrestations, les lieux et les conditions de détention des militants et parents de Guillaume Soro dès les premières heures de ce que l’on pourrait appeller désormais en Côte d’Ivoire « L’ affaire Guillaume Soro ».
« Guillaume Soro, ancien allié du président Alassane Ouattara, est le dirigeant du parti Générations et peuples solidaires (GPS). Il avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020 et rentrait à Abidjan le 23 décembre lorsque le procureur a annoncé qu’un mandat d’arrêt contre lui avait été émis ». Il a été inculpé pour « présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national ». Il est également poursuivi dans le cadre d’une autre affaire pour « complicité de détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux ». Et « Lorsque le vol de Guillaume Soro a été redirigé le 23 décembre 2019, ses sympathisants ont décidé d’organiser une conférence de presse au siège de Générations et peuples solidaires. Les forces de sécurité ont fait irruption au siège et les ont arrêtés et conduits à la DST, un centre de détention non officiel, où ils ont été interrogés en l’absence de leurs avocats.
Parmi les personnes arrêtées et toujours maintenues en détention figurent cinq parlementaires et dirigeants de Générations et peuples solidaires : Alain Lobognon, Soro Kanigui, Kando Soumahoro, Yao Soumaïla et Camara Loukimane ». « Rigobert Soro aurait été arrêté à l’École Nationale de Police, où il avait été convoqué, le 30 décembre, et serait en détention à la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), mais les autorités ont refusé de confirmer sa détention. Dahafolo Koné a été arrêté le 27 décembre et est détenu au camp de gendarmerie d’Agban ». Amnesty International note que « Les domiciles de plusieurs détenus, dont celui de Rigobert Soro, ont été perquisitionnés sans mandat par les forces de sécurité entre le 26 et le 31 décembre 2019. Le domicile d’Affoussiata Bamba Lamine, avocate et sympathisante de Guillaume Soro, a également été perquisitionné en son absence, sans qu’un mandat soit produit et alors qu’aucune poursuite n’a été engagée contre elle ».
Préoccupée par ces différents cas de violations des droits des opposants et des détenus du régime Ouattara, l’organisation des droits de l’homme, Amnesty International déclare que « Les autorités doivent immédiatement révéler ce qu’il est advenu de Rigobert Soro. Elles doivent veiller à ce que les détenus puissent consulter un avocat, bénéficier de soins médicaux et recevoir la visite de leurs proches. Le fait de soumettre des personnes à une disparition forcée et d’empêcher des détenus de consulter leurs avocats constitue une grave violation des droits humains et une tentative éhontée d’intimider les voix de l’opposition » Le rapport de l’organisation internationale des droits de l’homme énonce également que « le moment choisi pour lancer une procédure judiciaire contre Guillaume Soro et les arrestations de ses sympathisants et proches sont suspects. Compte tenu des irrégularités des procédures, il ne serait pas surprenant que ces poursuites soient motivées par des considérations politiques ». Par ailleurs, l’Assemblée Parlementaire de la Francophomie (APF) dans un communiqué se dit aussi « préoccupée par la situation des 5 députés proches de Soro K. Guillaume en détention préventive depuis le 23 décembre 2019, reste attentive au respect de leur statut et suit avec attention l’évolution de la situation ».
H.KARA
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.