Une grève des transporteurs POUR l’incivisme
24 heures déjà que les populations de la commune de Yopougon, la plus grande de la Côte d’ivoire constatent l’arrêt de travail dans le transport communal. Raison, prise ce mercredi 15 janvier 2020 : «de nouvelles taxes dans la commune prise par la municipalité», indiquent les transporteurs. A y voir de plus près, la raison ne tiendrait pas. Difficile combat contre l’incivisme de la circulation.
Le discours est tout autre à la marie de Yopougon
A la direction de la communication, comme au cabinet du maire. «De tels arguments ne tiennent pas, le kit cité en référence, est-ce un blanc-seing au désordre dans la circulation ? Il faut maintenant respecter ce pour quoi on paie ! D’abord, nous précisions qu’il ne s’agit pas de taxes nouvelles ou anciennes, encore moins d’impôts comme les conducteurs communaux veulent le faire croire aux usagers. Ce sont des amendes pour contraventions. Ensuite, il y a des précisions que nous faisons.
Ces amendes pour contraventions sont ressorties dans le cadre de la lutte contre l’incivisme dans le secteur du transport afin de le rendre fluide dans la commune. Nous sommes surpris de la réaction des conducteurs, parce qu’une amende pour contravention n’est émise que lorsque l’on viole une mesure connue. Le conducteur qui respecte le code de la route n’a rien à craindre, puisque ce ne sont pas des taxes. L’autre explication est que la mairie n’a pas pris de nouvelles mesures, mais agit en application du décret N° 16-864 du 3 novembre 2016, publié au journal officiel du 25 septembre 2017 portant réglementation de l’usage des voies routières ouvertes à la circulation publique. Et dont le titre 3 portant disposition pénale constituant des contraventions de 3ème classe et sont punies comme telles amendes de 10.000 F à 360.000F CFA et de 10 jours à 2 mois de prison. Des mesures prévues déjà par la loi N°63 du 26 décembre 1963. Donc il ne s’agit pas d’impôts mais d’amendes sur les infractions entre autres: non port du casque, surcharge, conduite sur le trottoir, encombrement passage piéton, stationnement dangereux, dépassement dangereux, non-respect des feux, des sens interdits, refus de priorité, défaut de rétroviseur, stationnement sans signalisation etc.».
Les autorités municipales précisent : «En communiquant cette loi, nous pensons qu’elle devient un ensemble de mesures qui ont pour effet d’être dissuasives afin de mettre fin au désordre urbain dans la commune dans le milieu du transport et de la circulation. Car la commune de Yopougon a enregistré 3000 cas d’accidents rien que pour l’année 2019 selon le groupement des sapeurs-pompiers militaires. Ce qui équivaut à 10 accidents par jour dus au nom respect du code de la circulation. Il faut savoir que les embouteillages causés par la mauvaise conduite étouffent les activités socioéconomiques. Mais les mesures annoncées ne concernent pas que le monde du transport. Par exemple, le fait d’uriner dans la rue et le déversement de la boue de vidange dans les caniveaux sont concernés dans la lutte contre le désordre urbain ».
Et de terminer :
La campagne du code de bonne conduite et du civisme sera dure à appliquer. «Nous ne voulons pas de ces mesures ici à Yopougon », crient encore les transporteurs. «Il n’y a rien à négocier parce que c’est la loi qui a prévu les amendes et non le maire…», rétorquent les autorités municipales. Va-t-on pour un dialogue de sourds. Pas si sûr! Force restera à la loi pour une circulation fluide dans la commune.
H. MAKRE