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Urgent-3000 cas d’accidents en 2019 à  Yopougon: Une grève absurde des conducteurs contre la lutte contre l’incivisme dans le transport communal

Une grève des transporteurs POUR l’incivisme

24 heures déjà que les populations de la commune de Yopougon, la plus grande de la Côte d’ivoire constatent l’arrêt de travail dans le transport communal. Raison, prise ce mercredi 15 janvier 2020 : «de nouvelles taxes dans la commune prise par la municipalité», indiquent les transporteurs. A y voir de plus près, la raison ne tiendrait pas. Difficile combat contre l’incivisme de la circulation.

Tout est au ralenti à l’intérieur de la commune  du maire Gilbert Koné Kafana, premier magistrat de Yopougon. Les bus de la Société de transport abidjanais-SOTRA continuent de desservir les différentes communes de la capitale ivoirienne, Abidjan, paisiblement. Les taxis compteurs prennent le relais de taxis communaux et les mini cars (désigné, gbaka, à Abidjan) dans la circulation interne. Une justification de  l’arrêt des transporteurs communaux: «Nous payons un kit de contravention de 80 mille francs chaque année avant de commencer le transport communal. C’est à cela que vient s’ajouter la taxe de mauvais stationnement de 10.000 F CFA. Nous estimons que cela est de trop », explique un responsable du mouvement d’humeur. Que veulent-ils ? «La suppression pure et simple monsieur  le journaliste. Nous payons déjà trop».

Le discours est tout autre  à la marie de Yopougon

A la direction de  la communication, comme au cabinet du maire.  «De tels arguments ne tiennent pas, le kit cité en référence, est-ce un blanc-seing au désordre dans la circulation ? Il faut maintenant respecter ce pour quoi on paie ! D’abord, nous précisions qu’il ne s’agit pas de taxes nouvelles ou anciennes, encore  moins d’impôts comme les conducteurs communaux veulent  le faire croire aux usagers. Ce sont des amendes pour contraventions. Ensuite, il y a des  précisions que nous faisons.

LOI

Ces amendes  pour contraventions sont ressorties dans  le cadre de la lutte contre l’incivisme dans  le secteur  du transport afin de le rendre fluide dans la commune. Nous sommes surpris de la réaction des conducteurs, parce qu’une amende pour contravention n’est émise que lorsque l’on viole une mesure connue. Le conducteur qui respecte le code de la route n’a rien  à craindre, puisque ce ne sont pas des taxes. L’autre explication est que la mairie n’a pas pris de nouvelles mesures, mais agit en application    du décret N° 16-864 du 3 novembre 2016, publié au journal officiel du 25 septembre 2017 portant réglementation de l’usage des voies routières ouvertes  à la circulation publique. Et dont le titre 3 portant disposition pénale constituant des contraventions de 3ème classe et sont  punies  comme telles amendes de  10.000 F à 360.000F CFA et de 10 jours  à 2 mois de prison. Des mesures  prévues déjà par la loi N°63 du 26 décembre 1963. Donc  il ne s’agit pas d’impôts mais d’amendes sur les infractions entre autres: non  port du casque, surcharge, conduite sur le trottoir, encombrement passage piéton, stationnement dangereux, dépassement dangereux, non-respect des feux, des sens interdits, refus de  priorité, défaut de rétroviseur, stationnement sans signalisation etc.».

Les autorités municipales précisent : «En communiquant cette loi, nous pensons qu’elle devient un ensemble de mesures qui  ont pour effet d’être dissuasives afin de  mettre fin au désordre  urbain dans la commune dans le milieu du transport et de la circulation. Car la commune de Yopougon a enregistré 3000 cas d’accidents rien que pour l’année 2019 selon le groupement des sapeurs-pompiers militaires. Ce qui équivaut  à 10 accidents par jour dus au nom respect du code  de la circulation. Il faut savoir que les embouteillages causés par la mauvaise conduite étouffent les activités socioéconomiques. Mais les mesures annoncées ne concernent pas que le monde du transport. Par exemple, le fait d’uriner dans la rue et le déversement de la boue de vidange dans les caniveaux sont concernés dans la lutte  contre le désordre urbain ».

Et de terminer :

«Nous pensons que le respect des mesures  protège la recette du transporteur, car  il n’y aura plus d’embouteillage  et il y aura moins d’accidents de la circulation cause  par l’incivisme. L’exigence du changement  de mentalité s’impose  à tous. Les conducteurs devront faire l’effort de se conformer au code de la circulation qu’ils ont appris dans les auto-écoles. Est-ce les chauffeurs  peuvent faire la recette lorsqu’il y a des embouteillages qu’ils causent eux-mêmes pour non-respect du code de la route ? On leur demande simplement d’appliquer ce qu’ils ont appris dans le code de la route ».

 La campagne du code de bonne conduite et du civisme sera dure à appliquer. «Nous ne voulons pas de ces mesures ici  à Yopougon », crient encore les transporteurs. «Il n’y a rien  à négocier parce que c’est la loi qui a prévu les amendes et non le maire…», rétorquent les autorités municipales. Va-t-on  pour un dialogue de sourds. Pas si sûr! Force restera  à la loi pour  une circulation fluide dans  la commune.

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H. MAKRE

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