Peut-on valablement dénier aux guides religieux celui de leader d’opinion? En RDC, au Nigeria, aux USA, en Afrique du Sud, au Togo, en France, partout aux quatre coins du monde, l’impact du religieux est incontestable. Pourquoi devrait-il en être autrement en Côte d’Ivoire? La 114e Assemblée plénière des Évêques de Côte d’Ivoire tenue, restera dans les anales de la vie sociopolitique ivoirienne.
Un avertisseur autour de la réconciliation, la concertation et le consensus entre acteurs politiques, mais aussi de l’instauration et la consolidation de l’Etat de droit qui implique le respect de la Constitution et la garantie d’une totale indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI). Un tel message ne pouvait que rebuter le pouvoir démocratiquement élu, qui se voit accuser de pourfendue rde la démocratie. Inacceptable! Comment les dignitaires du clergé catholique ivoirien peut-il oser que le régime ne travaillerait pas pour une élection présidentielle ouverte, qui garantisse l’égalité des chances de tous les candidats. Alors que le Chef de l’Etat dans ses tournée internationales présente le processus électoral comme des plus démocratique au monde.Voilà que, depuis la déclaration des Évêques, la vie politique en Côte d’Ivoire commence à retrouver du rythme. Elle est à la fois condamnée et soutenue. Un souffle démocratique avec la marche annoncée appuyant ladite déclaration: « Allons à la paix » est désormais le second cris des ivoiriens.
La sortie des Évêques ivoiriens est-elle une « prise de position » de religieux dans les débats politiques. Puisqu’en réplique le porte-parole du gouvernement ivoirien, le ministre Tiémoko déclare: « J’ai effectivement pu lire Prisonniers politiques et d’opinion dans ladite déclaration et j’aimerais simplement relever que la qualité de politicien ne nous dédouane pas du fait que nous sommes tous des justiciables. D’autant plus quand il s’agit de flagrant délit d’atteinte à la sûreté de l’Etat, il n’y a pas de prisonniers politiques ni de prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire. Il faut que cela soit bien clair ».
Peut-on raisonnablement condamner la pensée de Mgr Jean Salomon Lézoutié, évêque de Yopougon? « Comme toute compétition, les élections ont besoin d’un arbitre. De la position de l’arbitre dépend le bon déroulement de la compétition. Si l’arbitre est à la fois « joueur et arbitre », la fin de la compétition est déjà connue. Par contre, si l’arbitre n’est qu’arbitre, avec une indépendance qui ne souffre d’aucun doute, la compétition se termine paisiblement. Voilà pourquoi le rôle d’arbitre dévolu à la CEI exige son indépendance totale« . Limpide:
Quelle que soit sa position, tout leader politique devrait se l’approprier et poser les bases solides de la consolidation d’un environnement de paix. Mais les effets dévastateurs de la déclaration des Évêques ivoiriens, comme un coup de massue se feront de plus en plus crescendo dans la société ivoirienne, en attendant octobre 2020.
HERVE MAKRE