Déclaration du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) relative au procès des journalistes du quotidien « Le Temps »
1-Les faits
Le tribunal de première instance d’Abidjan, a condamné, le mardi 03 mars 2020, dans une procédure de flagrant délit, les camarades Gbané Yacouba, directeur de publication du quotidien « Le Temps » et Barthélémy Téhin, journaliste au dit quotidien, à payer, chacun, une amende de cinq millions de francs CFA. Le tribunal les ayant reconnus coupables d’avoir porté atteinte à l’honorabilité de plusieurs membres du gouvernement, dans un article paru dans l’édition du journal vendredi 28 février 2020.
Nos deux camarades, qui avaient été convoqués, dans la matinée, à la brigade de recherche de la gendarmerie nationale, y avaient été auditionnés toute la journée, avant d’être déférés devant le parquet, en fin d’après-midi, et être jugés dans la foulée en début de soirée. Un jugement expéditif qui n’a pas permis à Me N’dri Claver, leur avocat, de les assister dans les meilleures conditions. Une situation que l’avocat a dénoncée, avant de se retirer de l’audience.
2-Notre position
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire, attaché à la liberté de la presse, condamne les conditions du procès des camarades Yacouba Gbané et Barthélémy Téhin, ainsi que les lourdes condamnations pécuniaires qui leur ont été infligé.
Le SYNAPPCI tient à rappeler que l’Etat de Côte d’Ivoire a créé une autorité nationale de la presse (ANP) dont c’est justement le rôle de réguler le secteur de la presse écrite et numérique. C’est pour quoi, le SYNAPPCI ne comprend pas, et dénonce avec fermeté, cette propension du procureur de la république à trainer, chaque fois, les journalistes à la brigade de recherche de la gendarmerie, et à les faire juger dans des conditions clairement attentatoires à leurs droits fondamentaux.
Par conséquent, le SYNAPPCI se tient à la disposition des camarades Yacouba Gbané et Barthélémy Téhin et de leur employeur, le groupe « Cyclone » pour faire appel de cette décision de justice totalement injustifiée. Le SYNAPPCI en appelle, par la même occasion, au Président de la République, son Excellence M. Alassane Ouattara, qui du reste a promis de choyer la presse en cette année électorale, pour qu’il dissuade le procureur de la république dans sa volonté d’humilier les journalistes, plus que de raison.
Fait à Abidjan le 04 Février 2020
Pour le BEN du SYNAPPCI
Le Secrétaire Général
Guillaume GBATO
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