En fin des comptes, Alassane Ouattara est-il réellement parti ? A-t-il réellement renoncé à la présidentielle de 2020?

Alassane Ouattara décide enfin de s’éloigner de la présidentielle de 2020. Le “bravetchê » avait-il le choix ? Qu’est-ce que cette décision occulte en réalité pour la conservation du pouvoir d’État par son parti politique à la veille d’un scrutin présidentiel, le 31 octobre 2020 ? Quel pourrait être le point de chute de l’actuel Président à la fin de son mandat ? Ou alors vu le temps qui reste pour l’organisation de la présidentielle, ne sera-t-il pas l’homme d’une éventuelle transition politique consécutive à un report de la présidentielle pour une raison temporelle ?

Le monde entier pourra retenir que le 5 mars 2020, devant le parlement ivoirien, dans l’enceinte d’un lieu symbolique (la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro) un Président ivoirien du nom d’Alassane Ouattara a décidé de ne pas se représenter à une autre élection présidentielle après ses deux mandats constitutionnels. Alors, nous avons décidé de passer au scanner cette décision jugée « historique » pour les uns et un « non-évènement » pour les autres. À l’analyse quels sont les différents scénarios qui pourraient se dessiner à la suite de la décision d’Alassane Ouattara ?

Premier scénario : De la modification de la constitution ivoirienne pour couler avec moi “les gens de ma génération »

La limitation de l’âge pour être éligible à la présidentielle en Côte d’Ivoire pourrait être imposée pour qu’Alassane Ouattara entraîne avec lui dans sa retraite les gens de sa génération tels Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Ainsi, il pourra permettre à ses éventuels successeurs au sein du RHDP d’accroître leur chance de remporter la présidentielle de 2020.

Deuxième scénario : De l’organisation d’une transition politique au cas où la CEI sera forclose par rapport au temps matériel pour l’organisation de la présidentielle du 31 octobre de 2020.

Il n’est plus candidat donc il sera l’homme idéal pour diriger une transition politique afin d’assurer la victoire au candidat du RHDP au soir de la présidentielle du 31 octobre de 2020. Au vu du temps matériel qui reste à la commission électorale indépendante pour franchir toutes les étapes de l’organisation de l’élection présidentielle de 2020, il ne serait pas étonnant qu’Alassane Ouattara reste encore aux affaires pour assurer « une transmission pacifique du pouvoir » au Président élu au cours de la transition politique.

Troisième scénario : Du refus de l’opposition de la modification de limitation de l’âge d’éligibilité et des troubles sociaux que cela engendrerait en Côte d’Ivoire.

Dans sa volonté de d’écarter les personnes de sa génération, Alassane Ouattara pourrait se heurter à fin de non-recevoir de l’opposition significative. Ainsi, des meetings, des marches et des sit-in pourraient être réprimés par l’armée ivoirienne et de confusion en confusion, un autre larron pourrait se présenter aux Ivoiriens pour rendre caduques les institutions du pays et proclamer une quatrième république avec une nouvelle constitution.

Ce qui pourrait permettre à Alassane Ouattara de revenir dans le jeu politique vu qu’il est présentement inéligible à un troisième mandat consécutif selon l’un de ses conseillers sur une chaîne de télévision étrangère et corédacteur de la nouvelle constitution de 2016. En fin des comptes, Alassane Ouattara est-il réellement parti ? A-t-il réellement renoncé à la présidentielle ?

H.K.

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