Plus rien ne bouge, les gens restent chez eux, les provisions disparaissent peu à peu. Et la galère gagne du terrain en Côte-d’Ivoire.
Depuis la découverte et l’annonce de cette peste du Coronavirus, non seulement une grande frayeur gagne les ivoiriens mais aussi les activités commerciales en prennent le coup. En ce qui concerne le monde des affaires mêmes les vivrières font savoir que les produits ne marchent plus, parce que les gens sortent difficilement. Mais le prix des denrées augmente de jour en jour. Surtout que ceux qui ont les moyens font leur marché en grande quantité et restent chez eux. Cela provoque une faible vente pour les commerçants.
»Les produits se détériorent s’ils ne s’achètent pas au jour le jour », expliquent les femmes vivrières. Les couturiers et les coiffeurs ont la même préoccupation. Leurs clients ne les fréquentent plus de peur d’être atteints du Covid-19. Ils font savoir que, leurs clients promettent revenir, après la maîtrise du virus. Quand?
Pendant ce temps la misère gagne du terrain
Grozza Mathieu, couturier, raconte son calvaire: »Actuellement j’ai des stocks d’habits des clients, mais ils ne viennent pas les chercher pour me donner mon argent. Quand je les appelle, ils soutiennent que la maladie de Coronavirus les empêche de sortir. Or, moi aussi il faut que je mange. A cause de cette histoire de Coronavirus on a tous les problèmes », se plaint-il.
La coiffeuse Grâce Kouakou vit la même situation. Elle essaie de rassurer ses clientes afin qu’elles lui rendent visite comme d’habitude, leur promettant qu’elle et ses coiffeuses suivent les consignes pour éviter de les contaminer. »Sincèrement, moi je ne comprends plus rien ! C’est vrai, la maladie est grave mais mes coiffeuses et moi nous suivons et appliquons les consignes contre la maladie. Je demande à mes clientes de venir se faire coiffer, tout est difficile. On vient au travail et on retourne bredouille sans un seul sous » dit elle.
Même les commerçants des magasins de divers articles voient en cette maladie à Coronavirus, plus qu’une guerre. Parce-que selon eux, une méfiance et une réticence gagnent peu à peu le terrain. Plus personne ne veut se faire plaisir en ce moment. Pour eux, les gens préfèrent acheter la nourriture, le cache-nez et les gels alcoolisés neutralisant qu’autre chose.
Koné Ibrahim, vendeur d’habits et chausseurs relate les méfaits de la maladie sur ses affaires. »Personne ne rentre chez moi, depuis la découverte de ce virus, quand on appelle un client il parle de Coronavirus. Cette maladie est en train de nous anéantir. Si ça continue, c’est la galère qui va nous tuer. Les clients préfèrent s’acheter les contraceptifs que de s’habiller. Mais nous les commerçants, on devient quoi alors ? Nous aussi on veut acheter de la nourriture mais on n’a rien. On fait comment ? » s’inquiète-t-il.
Les vendeurs de friperies sont les grandes victimes étant donné que pour les clients, le virus se trouve dans leurs habits et autres articles venus de l’Europe. Bah Bi Gohi exprime sa détresse. ‘‘Nous-mêmes qui vendons les brodes là, on est foutu. Les gens pensent que le virus est dans les habits et les choses que nous vendons. Donc ils ne demandent même pas le prix et ils passent très loin de nous. Quand on les appelle c’est des » tchruuuur » qui suivent. Cette malade est en train de tout bloquer. On a vraiment peur. Nous ne sommes pas fonctionnaires, on ne sait pas comment s’en sortir. Que Dieu prenne pitié de nous pour détruire cette maladie. »
Les transporteurs ne pas épargnés, car personne ne veut monter dans un véhicule remplit de passagers. Drissa Seydou, taxi maître donne un exemple : »Si un client te signale et qu’il y’a deux personnes en arrière, il te laisse partir, en tout cas c’est dur. Nous mêmes avons peur d’être contaminés, mais si on arrête de travailler qu’allons nous devenir avec nos familles ? » se lamente-t-il.
Pleurs des gérants de maquis, bars et boites de nuit, ainsi les propriétaires de chaises-bâches. Ils sont encore plus inquiétés. Leurs activités se sont arrêtées avec les mesures draconiennes du président de la république afin de freiner la propagation du Covid-19. Selon eux dès les premières heures, ce sont eux qui ont été avisés en premiers.
»Dès les premiers heures, c’est nous qui avons été indexés par les forces de l’ordre, à cause du fait que les gens se rassemblent chez nous pour consommer et s’amuser. Aujourd’hui nos lieux de vente sont fermés. On ne travaille pas. On n’a plus rien. Mais qu’est ce que nous allons devenir » se lamente une gérante de maquis.
Les boutiquiers quant-à eux pensent que les supermarchés sont plus visités qu’eux. Parce que rien ne marche. Tous, ils se posent la même question »Qu’allons-nous devenir ». Mais cette question reste sans réponse. Même les fonctionnaires souhaitent que l’État leur donne au moins deux mois de salaire afin qu’ils préparent au mieux le confinement de leur famille.
Cette maladie à Coronavirus a un poids réel sur la société. La beauté et le luxe peuvent attendre. Nina Zoroy exprime sa peur et sa peine face à cette maladie. »J’ai peur de cette maladie, quand je regarde les dégâts qu’elle fait à la télé, je préfère ne même pas toucher quelque chose. Je préfère rester dans mon coin avec ma famille. Si mon mari pouvait faire la même chose ainsi que tout le monde d’ailleurs cette maladie n’allait même pas arriver ici en Côte-d’Ivoire ».
D’aucuns pensent même que le virus covid-19 est pire qu’un génocide, et que personne ne sais à quel moment on peut-être emporté par ce fléau. Le souhait de tous c’est de trouver une solution dans l’immédiat. Tout le monde a la peur au ventre. Tithi Seri et plusieurs personnes sont terrifiés face à cette pandémie. »Je suis terrifié, je m’inquiète beaucoup pour mes enfants. Nous les grands on peut suivre les consignes, mais et les enfants? Cette maladie est écœurante je vous assure. Si c’est la guerre on peut fuir. Mais elle est dans l’air et partout, elle est invisible, seul Dieu nous protège, même pour aller au travail j’ai peur sincèrement ».
Certaines personnes profitent de nôtre micro pour faire leurs doléances au gouvernement
‘‘Que le gouvernement face preuve de bon sens en pensant à nous les pauvres. On parle de confinement, pourtant nous n’avons rien à manger, si on ne sort pas pour aller se chercher, que deviendrons-nous avec nos familles ? Qu’on distribue les produits sanitaires de prévention ce serait mieux » dit l’homme et sa femme Ruthe Samat de renchérir. »Hier je suis allée à la pharmacie pour m’acheter des cache-nez, le pharmacien m’a fait comprendre que c’est chaque 15 minutes à 30 minutes qu’on change le cache-nez. Aiii, où allons avec ça ! On n’a même pas d’argent de nourriture, il faut qu’on nous les distribue, que l’État nous aide, l’heure est grave hein ! Que le seigneur ait pitié de nous. Je pense que ce n’est pas la fin du monde qui se prépare ».
Il est lieu de toujours insister que cette pandémie du Coronavirus est très grave, alors suivre les consignes à la lettre pour préserver sa vie.
Hortense L. K.
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