Le journaliste Konan Yao Hubert est condamné par le juge du tribunal de Toumodi à 5 ans de prison ferme avec une amende de 3 millions FCFA. N’dakouassikro ne s’en remet pas encore. Comment son fils qui s’est engagé dans la défense de protection son sous-sol face à l’orpaillage illicite et illégal fait les frais de la justice ivoirien ? Il a été sévèrement violenté par la gendarmerie de Djékanou, avant d’être emprisonné à Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire), depuis août 2019. Et enfin, la sentence vient de tomber en mars 2020. 5 ans de prison ferme.
Mais quel a été son crime: il a résisté avec sa communauté, à un projet d’orpaillage dans son village N’dakouassikro, département de Djékanou. Un projet piloté par une société suspectée appartenir à une présidente de parti politique de l’opposition proche du pouvoir d’Abidjan et par ailleurs membre de la Commission électorale indépendante décriée par l’opposition ivoirienne. « L’accusé, étudiant en journalisme et journaliste free-lance, dans la résistance a eu une rixe avec les forces de l’ordre. Un motif qui a valu son arrestation jusqu’à la sentence prononcée ce jour », explique outrée une journaliste ivoirienne qui suit le procès. Konan Yao Hubert journaliste free-lance incarcéré, depuis août 2019 à Bouaké (au centre de la Côte d’Ivoire) soutenu par le mouvement citoyen NoVox-CI qui a attiré l’opinion sur l’ambiance autour de l’audience dénoncée, est dans les pommes, depuis l’annonce de la condamnation.
C’est que, depuis juillet 2018, le village de N’dakouassikro est en opposition contre la société Mondial Mines qui veut exploiter une mine d’or semi-industrielle sur ses terres. Sans avoir consulté la population en question. La résistance de la communauté face à ce projet de mine a valu à l’arrestation et l’intimidation des présidents successifs des jeunes du village et l’arrestation du fils dudit village, Konan Yao Hubert, journaliste en free-lance. Et ce, pour avoir participé à une réunion du village. Réunion au cours de laquelle, il a encouragé ses parents à continuer à lutter pour leurs droits et leurs terres.
violation et injustice
En juin 2018, les habitants du village apprennent qu’une société minière-Mondiale Mines-dirigée par indique-t-on, dame Henriette Lagou a obtenu une autorisation pour ouvrir une mine d’or sur le périmètre de leur village. Les villageois sont informés que le chef du village a donné son accord sans les avoir consultés. En possession de ces informations, ils décident collectivement de s’opposer à l’installation de la mine. Malgré les réunions avec les autorités venues les convaincre et les intimidations et menaces de la gendarmerie, le village maintien son opposition.
En août 2019, les premiers travaux pour la mine ont commencé, face à cela le village a bloqué le chantier. La gendarmerie à continuer à menacer certains cadres du village et a arrêté un fils du village KONAN Yao Hubert, pour avoir seulement rappelé leurs droits aux habitants. Il est depuis son arrestation, le 4 août, alors qu’il regagnai Abidjan. Le refus du village de N’dakouassikro de voir s’installer une exploitation minière est fondé sur l’expérience d’autres villages, engendre une crise avec la condamnation du journaliste free-lance Hubert Konan Yao.
L’arrestation par la gendarmerie de Konan Yao Hubert a été particulièrement violente. Le médecin qui l’a ensuite examiné a déclaré vingt-cinq jours d’incapacité totale de travail, ce qui est beaucoup. Le certificat médical décrit les blessures suivantes : XXX. Le passage à tabac de Konan Yao est une violation de son droit à la sécurité de sa personne et à un traitement digne. Le fait d’avoir été ensuite menotté pendant une partie de son hospitalisation vient encore plus aggraver cette violation. Rien ne donne droit aux gendarmes de molester ainsi une personne qu’ils arrêtent, certainement pas son incompréhension face à son arrestation. Il est emprisonné et condamné, aujourd’hui à 5 ans de prison ferme, pour opposition à un ouvrage d’orpaillage violant le droit à un environnement vital à N’dakouassikro.
H. MAKRE