Resté longtemps silencieux sur la gestion de la pandémie du Covid-19 par son gouvernement, le Chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara s’est adressé enfin à la nation. C’est une population très apeurée et inquiète qui attendait les solutions de son Président de la République, eu égard l’échec du gouvernement à l’INJS, l’incivisme des populations vis à vis des mesures de prévention éditées par ce même gouvernement et la montée fulgurante des cas suspects confirmés ou non.
Depuis le déclenchement de la crise liée à la pandémie du Coronavirus, les cas suspects de personnes contaminées en Côte d’Ivoire ne cessent d’augmenter. D’un seul cas le 10 mars 2020, la Côte d’Ivoire enregistre aujourd’hui 25 cas à la date du 23 mars 2020. Soit une moyenne de 2 cas par jour. L’opposition ivoirienne, à travers la conférence de presse du président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, pendant les premières heures d’apparition des cas suspects et au vu de la gestion catastrophique de la crise du Covid-19 par le gouvernement, a tenté de rassurer les populations et de faire des propositions de gestion de cette crise du Covid-19.
Cependant, de toutes les interventions, celle du Chef de l’État ivoirien était la plus attendue. Le Président ivoirien a fini par s’exprimer et prendre des mesures drastiques contre le Covid-19. « Mes chers compatriotes, le gouvernement et moi-même suivons avec une attention particulière l’évolution de la situation dans notre pays. Nous restons fermement engagés à mobiliser tous les moyens pour venir à bout de cette terrible pandémie. Ainsi, face à la progression de la pandémie dans notre pays, j’ai décidé de renforcer les dispositions déjà en vigueur …». En résumé, le Président ivoirien, Alassane Ouattara a pris 8 mesures pour lutter contre la pandémie du Covid-19 en Côte d’Ivoire :
1- La fermeture de tous les maquis et restaurants à compter de ce lundi 23 mars 2020 à minuit, après celle des bars, des boîtes de nuit, des cinémas et des lieux de spectacle ;
2- L’instauration d’un couvre-feu de 21h00 à 5h00 du matin, à compter du mardi 24 mars ;
3- La régulation des transports interurbains, intercommunaux, intra-communaux et l’interdiction des déplacements non autorisés entre Abidjan et l’intérieur du pays ;
4- Le confinement progressif des populations par aire géographique, en fonction de l’évolution de la pandémie ;
5- La création de couloirs humanitaires pour venir en aide aux personnes ou aux communautés ayant un besoin urgent d’assistance;
6- Le renforcement des capacités des industries pharmaceutiques, des laboratoires et des structures de diagnostic et de prise en charge sur l’ensemble du territoire national ;
7- La détection précoce, la prise en charge rapide et l’isolement en toute confidentialité des malades ;
8- La mise en place d’un centre d’appels dédié au Covid-19 et d’un système d’alerte et de suivi utilisant notamment les nouvelles technologies de la communication.
A l’analyse, le long silence du Président ivoirien pourrait être une stratégie politique. Celle du pourrissement de la situation au préalable avant de se prononcer et paraître toujours l’homme de la situation au plaisir de ses militants. Une stratégie qui remettra encore une fois au centre des débats politiques nationaux, un homme qui est supposé s’en aller de la haute scène politique ivoirienne. Il refait surface dans le débat politique autour de cette crise du Covid-19, non, cette fois, pour des ambitions présidentielles personnelles mais, il le fait pour paraître toujours le seul maître du jeu politique dans son parti le RHDP. Ainsi, on dira de lui dans son parti qu’il demeure le Chef incontesté que l’on suivrait s’il donnait un mot d’ordre électoraliste ou de positionnement.
Car, on le sait, le Président ivoirien a brillé ces temps ci par des impairs dans ses choix et décisions politiques. En l’occurrence le dernier conseil politique qui a divisé davantage son groupement de partis politiques que de le réunir autour d’un consensus. En perte de vitesse, il fallait qu’il se joue de cette crise du Covid-19 pour reprendre la main au sein du RHDP dont ce long silence tactique. Car, selon lui, il suivait sciemment la gestion lamentable de la situation de crise du Covid-19 par son gouvernement.
«Je ne tolérai plus ce qui s’est passé au centre de confinement de l’INJS…». Mais, des observateurs politiques se poseront les questions suivantes : Pourquoi, lui-même, n’a pas été proactif en donnant les consignes fermes dès l’apparition du premier cas testé positif en Côte d’Ivoire ? Pourquoi c’est après 25 cas suspects qu’il se prononce finalement ? Est-ce que l’importance de la vie des ivoiriens se mesure en nombre de personnes contaminées ?
En définitive, le Chef a parlé ! Et les instructions seront suivies, nous l’espérons, à la lettre. Même si ces dernières ont été évoquées auparavant par l’opposition sans être prises en compte par le gouvernement ? car n’étant pas « le Chef incontesté ». En revanche, il apparaît évident que le gouvernement doit faire suivre rapidement ces mesures de prévention ordonnées par le Chef de l’État ivoirien, de plus détails dans leur mise en œuvre afin d’éviter davantage l’anarchie et le désordre encore une fois dans le pays.
H.K.
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