A la découverte d’une ivoirienne femme leader- conductrice bus, engagée contre les grossesses en milieu scolaire
Dame Irié Lou Laurance, une femme ivoirienne dynamique et battante qui fait la fierté des ivoiriens. Elle est conductrice de bus à Londres. Elle se confie à femmeinfos.ci et à ledebativoirien.net, elle relate d’abord son parcours de conductrice de bus, jusqu’à la mise en place de sa compagnie de transport. Puis, une crèche pour enfants. Exprimant sa satisfaction vis-à-vis de ses activités qui ont fait d’elle aujourd’hui une femme du leadership africain ivoirien, résidant en Angleterre, elle invite les jeunes filles ivoiriennes à demeurer dans la persévérance et au dévouement. Et ce, pour une fin positive. Dans l’interview à nous accorder, elle parle de ses projets déjà en vigueur et ce qu’elle entend faire dans le futur.
Bonjour Mme Irié Lou
Bonjour Madame la journaliste
Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Je suis madame Irié Lou Laurance, Ivoirienne. Je suis née à Gonan dans la sous-préfecture de Zaguieta département de Bouaflé. Mon père se nomme Zoto Bi Irié, ma mère, Yougoue Lou Gokon tous deux ivoiriens, planteurs à Zaguieta mon village natal. Je suis Gouro.
L’opinion ivoirienne a entendu parler de vous, comme une promotrice de Zéro grossesse en milieu scolaire. Pourquoi cette sensibilisation ?
IRIE LOU LAURANCE : Je suis en train de promouvoir zéro grossesse en milieu scolaire parce que ce fléau a pris de l’ampleur dans notre pays et cela passe sous silence. Ma motivation est d’alerter la population à prendre conscience des risques que nos enfants courent en tombant enceinte au cours de leur année scolaire. Cela met un frein non seulement à leurs études mais aussi brouille leur à venir. Il faut une sensibilisation et appui tous azimuts. En un mot, la grossesse en milieu scolaire entraine la jeune fille à la perdition. C’est ce qui me motive à m’engager dans ce combat.
OK super ! Quelles sont vos démarches, vos cibles et vos solutions dans la lutte contre ce fléau ?
Nos démarches c’est d’abord de nous approcher de la jeune fille élève et chercher à savoir davantage les raisons de ce fléau. Nos cibles sont les élèves et les parents enfin de faciliter la sensibilisation. De nombreux cas de décès d’élèves ayant tenté des interruptions volontaires de grossesse sont vécues par les parents. Dans le secondaire général, 4.034 cas de grossesse ont été enregistrés entre 2017 et 2019 en Côte d’Ivoire. Même s’il y a une baisse de 5076 cas en 2013 à 3374 cas en 2017. Une solution durable, n’a pas encore été trouvée. Comme solution, il nous faut aller vers les autorités enfin qu’ensemble, nous trouvons des mesures appropriées qui aboutiraient à une solution meilleure.
Vous vivez depuis votre jeune âge en Angleterre, quels sont vos activités actuelles là-bas?
Je vie en Angleterre depuis un bon moment. J’ai été chauffeur de bus avec London Transport. Et comme une femme ambitieuse qui apprend vite, j’ai décidé de créer moi même ma société de transport qui sert à transporter des enfants à l’école. J’ai aussi conçu une crèche pour la garde des enfants qui n’ont pas encore l’âge d’aller à l’école. Donc je mets ma main un peu partout. Même en Côte-d’Ivoire. En plus d’aider nos jeunes filles en milieu scolaire, j’ai beaucoup d’autres projets que je préfère taire d’abord.
Vous êtes vraiment une femme battante. D’où est donc venue l’idée de création d’une crèche et de compagnie de transports d’élèves?
Quand on vite dans un pays, on regarde autour de sois et on repère ce dont la population a besoin. J’ai trouvé que le transport d’enfants à l’école et une crèche pour les plus petits sont nécessaires, alors je me suis jetée dedans…
Formidable, est ce que les parents apprécient la qualité de vos services?
Mon travail est légal. C’est même le département du ministère des enfants qui m’envoie les enfants et je suis surveillée par le social. Donc c’est un travail bien organisé. Alors les parents des enfants sont satisfaits.
Entant qu’une africaine, comment avez vous fait pour séduire et avoir la confiance des autorités anglaises?
Ici c’est le mérite. Si tu as tous les documents pour exercer le métier de ton choix, on te le permet. C’est la qualification qui compte et non d’où tu viens.
Pouvez-vous nous relater un peu votre parcours de la conductrice de bus à la garde des enfants?
(Rires…) J’ai un parcours tellement long. Je ne sais par où je peux commencer !
Commencez…vous êtes un exemple alors parler nous un peu de votre expérience.
Je suis rentrée dans le bus comme une apprentie. Étant dedans, mon chauffeur m’a encouragée de faire comme lui. Alors j’ai appris à conduire et j’ai eu mon permis de conduire. Depuis lors je me suis lancée dans la conduite de bus.
Dans le temps, j’étais la première Ivoirienne à conduire le bus à Londres. Conduire est devenue une passion pour moi. Je me suis lancée dans la conduite de l’ambulance après une formation dans le corps médical. J’ai choisi de conduire pour combler ma curiosité.
Sentez-vous ce plaisir?
Je suis satisfaite. Ces expériences de toucher un peu à tout font de moi, aujourd’hui une femme comblée qui a la connaissance un peu dans plusieurs domaines.
Entant que femme leader, quels sont vos projets immédiats avec les autorités de votre pays, les ministères ivoiriens?
Mon premier projet, c’est de sauvegarder nos jeunes filles en milieu scolaire. Donc travailler ensemble avec le ministère de tutelle pour freiner les grossesses en milieu scolaire. Je pense qu’avec la volonté de tous, nous y arriverons. C’est mon combat…
Votre message à toutes les africaines et vos projets à venir
Mon message aux Africaines est que, lorsque tu as la santé et la capacité de vivre ton rêve, n’attends pas que tu sois milliardaire d’abord. Tu peux commencer un projet avec un minimum de revenu et Dieu pourvoira au fil du temps.
La rédaction vous remercie.
C’est moi qui vous remercie
Réalisée par
Hortense Loubia
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.