Par Léon SAKI

Au point où nous en sommes de l’évolution de notre société, si nous ne prenons pas conscience qu’il nous faut impérativement prendre part au débat de la consolidation de nos acquis et de la préservation des outils de gestion modernes légués par les démocraties triomphantes, nous courons droit vers le précipice.

Cette responsabilité sociétale devant l’histoire exige de nous de réagir, lorsque les termes de la probité et de l’équité sont en dérive et foncièrement empiétés par des manigances rétrogrades.

C’est fort de cette vertu héritée de nos pères et des pères de nos pères que nous nous sommes toujours dressés contre les escroqueries morales de ceux à qui la nature a donné l’étrange bonheur de conduire nos destinées, même au prix de nos vies.

Sur la base de cette logique, nous avons été à l’avant-garde du combat contre la gestion obscurantiste de la chose publique et le recul aberrant de la démocratie et de la bonne gouvernance dans notre pays. Nous avons été en première ligne des débats pour dénoncer les menaces du Colonel Koné Zakaria contre Kalou Bonaventure lors de l’élection municipale à Vavoua.

Le mot d’ordre sur les réseaux sociaux qui implora les populations de Vavoua à voter massivement pour l’ex-international des Eléphants de Côte d’Ivoire, à cause des menaces dont il faisait l’objet, est venu de nous ; après avoir indiqué au passage comment l’ex-com Zone contribuait de cette façon, sans le vouloir, à la victoire de son adversaire.

Au nom des principes de vérité et d’équité, nous avons apporté notre soutien au Maire Kalou lorsqu’il a été confronté aux dérives machiavéliques de certains transporteurs de son département qui ont décidé d’éprouver son autorité.

C’est encore sur la base de cette vertu morale que nous avons cloué le bec, par la manière la plus approprié, à Doumbia Major dans sa tentative désespérée d’humiliation du Maire Kalou présenté comme «un semi-analphabète décrochard scolaire ».

Mais voilà aujourd’hui que la grosse victime d’hier, le saint agneau défendu par l’ensemble des hommes épris de justice et ayant un mépris pour l’injustice, se signale d’une manière inattendue et déplaisante dans le débat portant sur la course à présidence de la Fédération Ivoirienne de Football en s’attaquant publiquement, sans raison, à l’un des candidats.

Comme un loup réfugié dans la peau d’un agneau, il donne aujourd’hui de découvrir sa vraie nature. Nul n’ignore comment la fédération a été embrigadée par Sidi Diallo (fort de ses soutiens politiques), un homme dont l’inculture a fortement contribué à la chute du sport Roi au plan continental et mondial.

Les Ivoiriens ont alors imaginé une union sacrée entre les deux anciens coéquipiers, qui ont formé un duo de rêve sur le front de l’attaque des Eléphants, pour sortir le football ivoirien de sa gestion opaque et clanique.

Mais Kalou en a décidé autrement. Toute la liberté lui revient, certes, d’apporter son soutien à qui il veut et quand il veut; mais là où se pose le problème c’est lorsque le Maire de Vavoua qui n’est pas candidat tente de saboter la campagne de son ancien capitaine par des propos hostiles et malveillants.

Qu’est-ce que Drogba a-t-il pu faire à Kalou pour le traiter de la sorte ? Vouloir mettre toute l’expérience acquise, sa renommée et ses relations au profit de son pays constitue-t-il un drame ?

« Un grand joueur ne fait pas toujours un bon dirigeant », dit-il à l’égard de Drogba. Kalou estime encore qu’il faut de bonnes qualités managériales pour prétendre gérer la FIF, car « les gens ne voteront pas Didier Drogba parce qu’il s’appelle Didier Drogba ».

Nous trouvons de tels propos discourtois voire même grossiers dans la forme, parce que rien ne donne droit à Kalou de porter atteinte à l’honorabilité de celui qui a drainé le drapeau ivoirien dans les sphères les plus étendues du globe, et donné de grands moments de joie aux amoureux du football.

Si hier nous l’avons défendu face à l’inimitié de ses adversaires politiques plus forts que lui, nous n’accepterons pas qu’il s’adonne à des actes de vandalisme verbaux à l’égard de ceux qu’il se trahirait de considérer comme faibles.

Quel mérite ou de quel prestige managérial et politique disposait Kalou Bonaventure pour devenir Maire de Vavoua? Les populations de Vavoua ont-elles attendu de savoir si un grand joueur comme lui pouvait être un bon dirigeant avant de le porter à la tête de leur commune ?

Si ce n’est un acte de mauvaise foi, Kalou a-t-il oublié que Drogba a été désigné en 2010, 10è personnalité la plus influente du monde (seul footballeur présent dans ce classement. Même Messi et Ronaldo n’y étaient pas) ? A ce propos, un magazine américain disait ceci de lui : « Drogba est une arme pas un joueur de football. Un spécimen, le plus incroyable footballeur dans le monde. Imaginez le corps d’une star de la NBA avec les pieds agiles d’une ballerine ».

C’est d’un tel Monsieur dont parle de manière désinvolte le Maire de Vavoua, même s’il est écrit que NUL N’EST PROPHETE CHEZ SOI ?

Quelqu’un l’a dit, un homme quand il marche, laisse des traces, et Drogba en a laissé beaucoup. Et les vôtres ? Où sont vos traces monsieur le Maire?

Traiter Drogba de quelqu’un qui ne sera pas capable de diriger une fédération comme la FIF est une offense grave qui mérite des excuses.

Cette méchanceté dont Kalou Bonaventure donne la preuve au travers de son discours inique fini par nous convaincre qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Nous comprenons dès aujourd’hui pourquoi cette génération dite « génération maudite » n’a point remporté de trophée continental alors qu’elle aurait pu être propriétaire d’au moins quatre récoltes africaines.

A suivre …

PAR LS

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