De son Ouyably natal (Kouibly) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à la tentaculaire New-York, Washington DC et Memphis (Usa) en passant par Bouaké, Abidjan, Lille, Perpignan et Paris (France), liège en Belgique ou encore le Mali, Rose Marie qui a fait les beaux jours de la danse africaine et contemporaine de par le monde, a retracé son parcours. Elle vit à jamais par le témoignage et hommage des hommes de culture! Hommage
«Lundi 20 avril 2020, c’est avec tristesse que le peuple ivoirien a appris le décès de Rose Marie Guiraud, célèbre danseuse et chorégraphe talentueuse, fondatrice de l’Ecole de Danse et d’Echanges Culturels (EDEC) et de la troupe «les Guirivoires. En cette douloureuse circonstance, présente au nom du Président de la République et du Gouvernement, ses condoléances à la famille de l’illustre disparue et témoigne sa compassion au monde des Arts et de la Culture ivoirienne».
Autobiographie-Rose Marie Guiraud: Pans de vie, pas à pas et trépas…
«La survivante» ? Estampiller son œuvre sur sa vie et son…œuvre, d’une telle épithète, constitue, de prime abord, tout un discours qui en dit plus que long sur son contenu. A quoi a survécu l’artiste de 74 printemps ? Dans un souci hypothético-déductif, il incombe de (re) définir le substantif «survivante» que le Larousse explique ainsi : «Qui survit à quelqu’un: L’héritage va au conjoint survivant. Qui est resté en vie après un événement ayant fait des victimes. Qui survit à une époque révolue en restant attaché à ses conceptions».
Des hauts et des bas qui font débat !
En témoigne, à titre d’illustration et justifiant par la même occasion ce qui l’a poussée à faire acte d’autobiographie, ce qu’écrit l’auteure, dans son avant-propos, au sujet de son aspect physique. Qui, des décennies durant, a fait l’objet de maints commentaires des Ivoiriens.
Devoir de mémoire
Ainsi, le préfacier de «La survivante», le non moins célèbre et iconoclaste enseignant et journaliste-écrivain ivoirien, Tiburce Koffi, souligne-t-il au diapason de la force de caractère que Rose Marie Guiraud s’est forgée à l’aune des affres de la vie et à la force d’un talent que le travail de tous les instants a établi en réputation: «Chercheuse de talents, elle produit des artistes et poursuit son travail comme un phare dans les arts de la scène et de l’éducation parce que, dit-elle: «La danse est Beauté, Amour du donner et du recevoir, Vie et Lumière».
Un autre témoignage pour la reine Guiraud
L’Ivoirienne Marie Rose Guiraud (MRG) est une artiste internationale qui possède de multiples talents. Cette danseuse, pionnière de la Chorégraphie en Côte d’Ivoire, est à la fois actrice, chanteuse, auteur-compositeur, dramaturge et même créatrice de costumes.
En 1963, alors qu’elle avait 19 ans, Marie Rose Guiraud a interrompu ses études secondaires pour se lancer dans la vie active. Dans les années 1964, elle a travaillé successivement, comme secrétaire à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire puis au camp Galiéni à Abidjan, sous le général Révolte, où les Français ont reconnu son talent artistique.
Partie en France en 1966, elle a suivi une formation d’infirmière à l’école de Nantes, qui formait les étudiants d’outre-mer
Marie Rose Guiraud achève enfin sa formation à l’école de comédie musicale de Paris en France et à l’école de danse américaine moderne et contemporaine. A la fin de ses études, la chorégraphe revient en Côte d’Ivoire et devient la directrice du département de danse, des arts et traditions populaires à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), où elle exerçait aussi en tant que professeur de danse traditionnelle.
En 1974, elle crée sa compagnie de danse appelée «les Guirivoires». Le premier spectacle de ce groupe s’est tenu au théâtre de la cité de Cocody en janvier 1975, puis elle a participé à la création du groupe de danse ivoirien appelé «Ballet national», en collaboration avec feu Condé Mamadou.
Souffrances et reconnaissances
Les étapes importantes de sa vie professionnelle sont d’abord son premier spectacle devant plus de 11.000 spectateurs aux Etats-Unis, son spectacle en France, au Japon, ensuite son invitation en 1977 par les Américains pour enseigner la danse. Dans les années 91-92, MRG a reçu plusieurs prix notamment celui d’officier de l’ordre national qui lui a été décerné par Henriette Dagri Diabaté, alors ministre de la Culture du temps de feu le président Félix Houphouët-Boigny.
En dépit de son parcours marqué de succès, l’artiste n’a pas d’enfant biologique. Toutefois, elle a consacré toute sa vie à aider de milliers d’enfants issus de milieux défavorisés. Elle encadre, depuis de longues années, les enfants ayant besoin d’éducation spéciale et cela aussi bien en Afrique, en France qu’aux Etats-Unis d’Amérique. A un moment donné de sa vie personnelle au village, Marie Rose Guiraud a été très malade jusqu’à tomber dans le coma pendant 3 à 4 jours.
Ecole privée de danse et d’échange culturel (EDEC), Fondation Guiraud MR/EDEC, les compagnies de danse «Les Guirivoires» et «les Guirettes» en Côte d’Ivoire. Aux Etats-Unis d’Amérique, elle a créé l’ONG à dénommée Société 501 (C3) Guiraud McDonnald Cultural Exchange Inc et la «Guirivoire Danse Theatre Company» basées à New York. Comme s’accordent à dire de nombreux acteurs culturels en Côte d’Ivoire et dans le monde, c’est une vie bien remplie pour Marie Rose Guiraud, pionnière de la chorégraphie en Côte d’Ivoire», immense témoignage hommage d’Adeline DOUDOU (La Synthèse)..
Par HERVE MAKRE