Site icon LE DEBAT IVOIRIEN

Exclusif-l’immense témoignage à la méga chorégraphe: et si la vie de Rose Marie GUIRAUD vous est contée par des hommes de culture

De son Ouyably natal (Kouibly) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à la tentaculaire New-York, Washington DC et Memphis (Usa) en passant par Bouaké, Abidjan, Lille, Perpignan et Paris (France), liège en Belgique ou encore le Mali, Rose Marie qui a fait les beaux jours de la danse africaine et contemporaine de par le monde, a retracé son parcours. Elle vit  à jamais par le témoignage et hommage des  hommes de culture! Hommagegoudou raymonde 1

«Lundi 20 avril 2020, c’est avec tristesse que le peuple ivoirien a appris le décès de Rose Marie Guiraud, célèbre danseuse et chorégraphe talentueuse, fondatrice de l’Ecole de Danse et d’Echanges Culturels (EDEC) et de la troupe «les Guirivoires. En cette douloureuse circonstance, présente au nom du Président de la République et du Gouvernement, ses condoléances à la famille de l’illustre disparue et témoigne sa compassion au monde des Arts et de la Culture ivoirienne».

Ce sont les paroles de la ministre par Intérim de la Culture et de la Francophonie de la culture, Raymonde Goudou à l’annonce de la nouvelle de la disparition de la méga star de la chorégraphie. Ledebativoirien vous emporte dans les pas de la chorégraphe avec des confrères.

Autobiographie-Rose Marie Guiraud: Pans de vie, pas à pas et  trépas…

Intitulée «La survivante», l’œuvre autobiographique de Rose Marie Guiraud, la célèbre danseuse et chorégraphe ivoirienne, fondatrice de l’École de danse et d’échanges culturels (Edec) et de la mythique troupe «Les Guirivoires», figure en bonne place dans la cuvée 2018-2019 de Frat-Mat Editions qui s’ouvre dans quelques semaines, en septembre, à la faveur de la rentrée littéraire.

«La survivante» ? Estampiller son œuvre sur sa vie et son…œuvre, d’une telle épithète, constitue, de prime abord, tout un discours qui en dit plus que long sur son contenu. A quoi a survécu l’artiste de 74 printemps ? Dans un souci hypothético-déductif, il incombe de (re) définir le substantif «survivante»  que le Larousse explique ainsi : «Qui survit à quelqu’un: L’héritage va au conjoint survivant. Qui est resté en vie après un événement ayant fait des victimes. Qui survit à une époque révolue en restant attaché à ses conceptions».

En 370 pages, Rose Marie Guiraud revient sur des pans de sa vie qui vont, tout-aussi, de pair avec des images éclatées de l’histoire artistique et culturelle de la Côte d’Ivoire de ses 50 dernières années, entre gloires et déboires, faux bonds et rebonds, le tout rythmé par ses pas de danses qui l’ont portée au firmament de la scène des arts vivants contemporains.

Des hauts et des bas qui font débat !

Sans faux-fuyants. Ni tabous. Ces tabous qui entourent la vie et le parcours de bien de célébrités, sous nos tropiques notamment, et auxquels n’échappent point depuis ces débuts sous les feux de la rampe en 1973, Rose Marie Guiraud. Avec tout ce que cela compte de préjugés, lieux communs et rumeurs en termes mystiques, physiques, conjugaux, filiaux, financiers, politiques…

En témoigne, à titre d’illustration et justifiant par la même occasion ce qui l’a poussée à faire acte d’autobiographie, ce qu’écrit l’auteure, dans son avant-propos, au sujet de son aspect physique. Qui, des décennies durant, a fait l’objet de maints commentaires des Ivoiriens.

«Pour ne plus être embarrassée par ma condition physique ou par les commentaires des uns et des autres, j’ai préféré écrire l’histoire de ma vie, pour éclairer ce qui peut sembler étrange à ceux qui s’intéressent à moi. Etant une personne publique, j’ai pu imposer ma personnalité et mon corps, au point que certains le trouvent même beau. Mais cela n’a pas empêché des journalistes ivoiriens de me proclamer la plus laide des femmes de Côte d’Ivoire, à la télévision nationale…».

Devoir de mémoire

Une vie pleine et palpitante, faite de hauts et de bas, tout en faisant toujours débat ! Avec, pour  nœud gordien: les nombreux problèmes de santé, telle une valse,  qui ont jonché l’existence de la danseuse, mais aussi, de nombreuses affaires financières et foncières qui ont meublé sa carrière. Il n’empêche, l’artiste, formatrice hors-pair, a toujours su rebondir, braver moult obstacles, pour demeurer digne.

Ainsi, le préfacier de «La survivante», le non moins célèbre et iconoclaste enseignant et journaliste-écrivain ivoirien, Tiburce Koffi, souligne-t-il au diapason de la force de caractère que Rose Marie Guiraud s’est forgée à l’aune des affres de la vie et à la force d’un talent que le travail de tous les instants a établi en réputation: «Chercheuse de talents, elle produit des artistes et poursuit son travail comme un phare dans les arts de la scène et de l’éducation parce que, dit-elle: «La danse est Beauté, Amour du donner et du recevoir, Vie et Lumière».

C’est donc à une (re) mise en lumière de cette sorte de ballerine bien locale et qui a fait luire dans les cieux de la planète, l’étoile de la culture ivoirienne qu’est Rose Marie Guiraud, que sacrifie le pôle Editions de Fraternité Matin. Car, faut-il le savoir, ce travail de l’auteure, entamé en 1982 et achevé au niveau de la recherche documentaire en 2012, avait fait l’objet d’une publication à compte d’auteur, sans épouser les exigences techniques requises», témoignage du journaliste REMI COULIBALY.

Un autre témoignage  pour la reine Guiraud

L’Ivoirienne Marie Rose Guiraud (MRG) est une artiste internationale qui possède de multiples talents. Cette danseuse, pionnière de la Chorégraphie en Côte d’Ivoire, est à la fois actrice, chanteuse, auteur-compositeur, dramaturge et même créatrice de costumes. 

Née le 10 septembre 1944 à Oyably, un village de la préfecture de Kouibly (ouest ivoirien), Marie Rose Guiraud (MRG), initiée à la danse, a commencé sa carrière artistique de danseuse spirituelle et chanteuse traditionnelle africaine depuis l’âge de quatre (4) ans. Elle était danseuse spirituelle reconnue dans toute sa région.

En 1963, alors qu’elle avait 19 ans, Marie Rose Guiraud a interrompu ses études secondaires pour se lancer dans la vie active. Dans les années 1964, elle a travaillé successivement, comme secrétaire à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire puis au camp Galiéni à Abidjan, sous le général Révolte, où les Français ont reconnu son talent artistique.

Partie en France en 1966, elle a suivi une formation d’infirmière à l’école de Nantes, qui formait les étudiants d’outre-mer jusqu’en 1969 où elle a obtenu un certificat. Puis elle a étudié en Belgique au conservatoire royal où elle a obtenu les diplômes supérieurs d’art dramatique, de danse en rythmique et de diction française. De 1971 à 1972,

Marie Rose Guiraud achève enfin sa formation à l’école de comédie musicale de Paris en France et à l’école de danse américaine moderne et contemporaine. A la fin de ses études, la chorégraphe revient en Côte d’Ivoire et devient la directrice du département de danse, des arts et traditions populaires à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), où elle exerçait aussi en tant que professeur de danse traditionnelle.

En 1974, elle crée sa compagnie de danse appelée «les Guirivoires». Le premier spectacle de ce groupe s’est tenu au théâtre de la cité de Cocody en janvier 1975, puis elle a participé à la création du groupe de danse ivoirien appelé «Ballet national», en collaboration avec feu Condé Mamadou.

Souffrances et reconnaissances

Depuis 1973, MRG et son époux, l’Américain Emmett Mc-Donnald, qui est professeur de musique, se sont investis dans le développement des techniques de la chorégraphie africaine professionnelle, de la danse, du chant et de la musique.

Les étapes importantes de sa vie professionnelle sont d’abord son premier spectacle devant plus de 11.000 spectateurs aux Etats-Unis, son spectacle en France, au Japon, ensuite son invitation en 1977 par les Américains pour enseigner la danse. Dans les années 91-92, MRG a reçu plusieurs prix notamment celui d’officier de l’ordre national qui lui a été décerné par Henriette Dagri Diabaté, alors ministre de la Culture du temps de feu le président Félix Houphouët-Boigny.

En 2014, le prix de commandeur de l’ordre national va lui être décerné par la Grande Chancelière, qui se trouve être encore Henriette Dagri Diabaté. Il est bon de savoir que Sorguigbé est la chanteuse poétesse villageoise que Mme Guiraud admirait lorsqu’elle était encore danseuse spirituelle dans son village natal. Nina Simone et Bryan Jackson sont les chanteurs de jazz américains qu’elle a toujours aimés. En Côte d’Ivoire, Zélé de Papara, chanteuse traditionnelle sénoufo, est l’artiste qui émerveille MRG. Guitariste et percussionniste, elle a, à son actif sept albums en solo. C’est la musique Jazz qu’elle veut maintenant inculquer aux Ivoiriens qui s’intéressent de plus en plus à ce type musical.

En dépit de son parcours marqué de succès, l’artiste n’a pas d’enfant biologique. Toutefois, elle a consacré toute sa vie à aider de milliers d’enfants issus de milieux défavorisés. Elle encadre, depuis de longues années, les enfants ayant besoin d’éducation spéciale et cela aussi bien en Afrique, en France qu’aux Etats-Unis d’Amérique. A un moment donné de sa vie personnelle au village, Marie Rose Guiraud a été très malade jusqu’à tomber dans le coma pendant 3 à 4 jours.

Elle s’en est sortie déformer après des rituels spirituels. C’est aussi une autre étape qui a marqué sa vie. A l’époque où personne ne comprenait son art, l’ex-président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny, a été d’un grand soutien financier à MRG dans l’implantation de son œuvre en Côte d’Ivoire, tout comme la Grande Chancelière Henriette Dagri Diabaté et l’ex-première dame de Côte d’Ivoire Henriette Bédié. Mme Guiraud est la fondatrice/directrice de plusieurs institutions sociales et caritatives:

Ecole privée de danse et d’échange culturel (EDEC), Fondation Guiraud MR/EDEC, les compagnies de danse «Les Guirivoires» et «les Guirettes» en Côte d’Ivoire. Aux Etats-Unis d’Amérique, elle a créé l’ONG à dénommée Société 501 (C3) Guiraud McDonnald Cultural Exchange Inc et la «Guirivoire Danse Theatre Company» basées à New York. Comme s’accordent à dire de nombreux acteurs culturels en Côte d’Ivoire et dans le monde, c’est une vie bien remplie pour Marie Rose Guiraud, pionnière de la chorégraphie en Côte d’Ivoire», immense témoignage hommage d’Adeline DOUDOU (La Synthèse)..

Elle aura marqué le monde l’Art et de la culture  mondiale. Et ses pas endiablés et rythmés de la danse africaine exportée résonneront à jamais. La ROSE de Guiraud, forever, à jamais dans le cœur des ivoiriens.

Par HERVE MAKRE

Quitter la version mobile