Il y a eu du bruit et de lamentations, ce lundi 4 mai autour du fonds de soutien aux ménages vulnérables. Pour en bénéficier, une liste d’inscription a été ouverte depuis vendredi 1er mai 2020, à la mairie de Yopougon. Plusieurs familles venues, se rendent compte que les listes étaient déjà closes, avant même d’avoir été ouvertes. Dossiers déchirés et jetés. Les populations menacent de tout détruire si elles ne sont pas prises en compte, constate notre équipe.
Pour la prévention de la propagation du covid-19 à travers la nation ivoirienne, des mesures barrières ont été mises en place par le chef de l’État ivoirien. Ces recommandations ont fragilisées plusieurs entreprises avec des ménages mis en mal. Dans le but de soulager quelque peu ces personnes vulnérables, un fonds de plusieurs milliards de francs CFA a été mis à leur disposition. Mais pour être éligible et l’obtenir il faut au préalable s’inscrire à la mairie. Dès la liste ouverte, nombreuses familles venues de tous les coins et recoins de Yopougon se retrouvent dès son lancement à la mairie.
Certains chanceux ont réussi à s’inscrire, d’autres pas encore. Le comble est que depuis l’entame de l’inscription c’est presque toute la population de Yopougon qui se retrouve à la mairie. Et c’est carrément le non-respect des mesures de lutte contre la propagation du covid-19. La discipline ? Les nombreux visiteurs ne sont pas protégés. Il n’existe pas de distance sociale de protection entre les gens attroupés dans un rang de nombreuses personnes sous le soleil. Les organisateurs sont submergés par la marée humaine.
Chacun veut inscrire son nom le même jour. Et lorsqu’ on atteint la »précieuse » table d’inscription, il faut déposer la photocopie des pièces, le numéro de téléphone, le nombre d’enfants et les membres de la famille. Mais ce qu’il ne fallait pas dire à la population: »On a atteint le quota demandé » dit un agent de la mairie, qui refuse de continuer le recensement. Une affirmation qui a soulevé de violentes protestations de toutes parts.
» Tant que nous ne sommes pas pris en compte comme les autres, nous ne bougerons pas d’ici. Ne jouer pas avec nous, s’il vous plaît. Si vous n’inscrivez pas nos noms vous n’allez pas non plus prendre pour les autres. Nous tous avons besoin de manger comme vous » lance une grande partie de la population ‘’recalée. » A les entendre, ils menacent de tout saccager à la mairie. Des pères et mères de familles se réveillent très tôt les matins pour se rendre à la mairie dans l’espoir d’avoir gain de cause. Leur complainte se justifie en ces termes :
»Il y a longtemps que la population ivoirienne a été recensée. Quelle est cette histoire de s’inscrire encore dans confinement là pour des miettes. On nous promet et cela ne se réalisera peut être jamais. Ils veulent qu’on meure de faim, afin que l’argent vienne à nos funérailles » grognent les personnes mécontentes dans la cours de la mairie de Yopougon. »Nous sommes vraiment exaspérés, qu’on libère nos lieux de commerce et qu’ils gardent leurs milliards s’ils le veulent bien. On a couru après les vivres et matériels sanitaires, aujourd’hui encore on doit gémir après un fonds incertain » vocifèrent les hôtes du maire Kafana Koné. Visiblement, la fin de la crise sanitaire, pour un soulagement total des populations financièrement asséchées et essoufflées. Encore sous couvre-feu, limitant leurs actions
Hortense Loubia Kouame
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