La violence du Covid-19: les femmes de ménage broient du noir, elles se confient en urgence
redaction
quand coronavirus piétine le »gagne-pain » des femmes de ménage
Les affres de la pandémie de covid-19 en Côte-d’Ivoire, les femmes de ménage dites servantes n’ont plus de boulot. Elles ont regagné leurs familles respectives. Et pourtant, il faut qu’elles aident leurs parents et leurs familles dans les tâches quotidiennes, surtout en ces temps difficiles de crise sanitaire. Ne sachant plus à quel saint se vouer, certaines rencontrées expriment leur désolation…implorant le ciel pour la fin de la situation mondiale rythmée par le Covid-19.
Adèle se réveille très tôt le matin, fait le grand ménage du salon, du jardin, de la cuisine et de la terrasse après avoir essuyé la vaisselle. Elle fait ensuite le petit déjeuner, dresse la table à manger et prend sa douche. Elle décide enfin d’aller réveiller les enfants pour prendre soin d’eux, avant de les accompagner à l’école. Adèle est toute heureuse parce que, c’est le 15 mars 2020 et c’est chaque 15 du mois qu’elle perçoit son salaire. Elle est beaucoup fière de faire son travail. Elle jette un coup d’œil au réveil accroché au mur du grand salon. Il est temps d’accompagner les enfants à l’école pour pouvoir vaquer à d’autres occupations. Il faut que tout soit prêt, avant midi. Mais avant même qu’Adèle ne franchisse le seuil de la chambre des enfants, une voix aiguë l’a fait tressaillir, c’est Delphine sa patronne. »Non Adèle, ne touche pas à mes enfants, d’ailleurs je voudrais te parler ».
La jeune fille ne comprend rien, elle se dirige vers sa patronne qui lui demande encore de se tenir loin d’elle, au moins d’un mètre d’écart. Adèle exécute. Sa patronne lui tend une enveloppe : »Tiens, c’est ta paie. Rentre en famille jusqu’à nouvelle ordre » lui ordonne Delphine, sa patronne. Le fille de ménage Adèle reste immobile, un petit moment lorsqu’une autre voix dit, se souvient-elle : «Chérie j’espère qu’elle est partie, parce qu’il ne faut pas prendre de risque. Cette maladie est très dangereuse et beaucoup contagieuse, qu’elle rentre en famille, on va se débrouiller avec les enfants », c’est le patron.
La servante hébétée demande la voix toute tremblante : ‘‘Mais madame, j’ai fait quoi? ». »Mais non, Adèle, nous n’avons rien contre toi, seulement on voudrait que tu rentres un peu à la maison chez vous. Il y’a une maladie mondiale très contagieuse qui sévit en ce moment, cette maladie s’appelle coronavirus. Elle tue tout et le gouvernement a préconisé des mesures que nous devons suivre pour éviter sa propagation. Nous ne voulons pas prendre le risque de te garder en ce moment, tu pourras peut être revenir après la pandémie ».
Rassurée par sa patronne, Adèle, n’oubliera pas, ce 16 mars 2020, début du vaste mouvement du confinement et de la mise en application des mesures arrêtées par le chef de l’Etat. Elle venait de voir que, quelque chose va basculer dans sa vie. Surprise, souvient-elle, rapidement elle apprête ses petites affaires les larmes aux yeux et retourne en famille.
Son calvaire venait alors de commencer. Ses parents ne vivent plus, sa tante n’a pas non plus les moyens pour survenir aux besoins quotidiens. Or il faut qu’Adèle vienne en aide, mais comment ? Plus personne ne peut prendre de femmes de ménage en ce moment de covid-19. Elle vient d’être mise en chômage technique et sa famille n’a plus rien. La famine gagne petit à petit du terrain.
Tout comme Adèle, les autres femmes de ménage, les serveurs et serveuses de bars, de boites de nuit, de restaurants, les nounous, les petits vendeurs et vendeuses, font tous l’expérience d’une autre souffrance qui les oblige à rester chez eux. Les domestiques et les femmes de ménages broient actuellement du noir à cause de covid-19. Le coronavirus a pris vraiment le dessus. Tout comme les autres femmes de ménages, tous les autres agents de petits métiers ont tout aussi été expulsés de leur de travail. Partout c’est la galère. Les jeunes femmes de ménage implorent alors Dieu pour la destruction totale de coronavirus.
»Cette pandémie qui empêche les gens d’être ensemble est venue contre nous les pauvres », soutiennent doucement les serveuses et beaucoup d’autres personnes en difficultés actuellement. Presque toutes les femmes de ménage sont rentrées en familles. Elles sont au chômage en entendant la fin de la pandémie à coronavirus.
»Chaque jour à cause de covid-19 nous sommes malheureuses de plus en plus. Nous avons espoir qu’un jour ce virus quittera notre quotidien. Cela dure et nous souffrons énormément, mais nous avons les yeux tournés vers le ciel, nous prions le tout Puissant pour nous venir au secours libérer la nation ivoirienne et le monde entier de cette peste à coronavirus », soutiennent Monique et Adèle qui pense, toujours à sa famille d’adoption, ses patrons et ses petits qu’elle a hâte de retrouver pour les petites scènes matinales avant la route de l’école.