Abidjan-affaire Vice Media: le 1er coup de poing ‘‘manqué’’ de Samba Koné (ANP)-il ouvre le débat

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Le tout nouveau président de l’ANP, SAMBA Koné, l’homme qui a remplacé Raphael LAKPE, l’ami des journaux d’opposition notamment «La Voie Originale», lève son premier ton dans un communiqué laconique pour fustiger la presse nationale, particulièrement celle de l’opposition pour avoir fait un large écho de l’article réalisé par le média canadien VICE MEDIA. Dans son adresse interpellative, le Président SAMBA Koné succombant aux pressions de ses PATONS, se donne la pleine autorité d’infantiliser la presse par des reproches inacceptables et sans réel fondement professionnel.

ANP COMIl reproche aux journaux de son pays, d’avoir relayé fidèlement cette enquête, incriminant Hamed Bakayoko, un homme d’Etat ivoirien, «sans réserve aucune, sans satisfaire aux réflexes élémentaires de la profession, à savoir l’évaluation en amont des critères de l’enquête, ses motivations, ses objectifs, ses intérêts». Non, Monsieur le Président de l’ANP, la presse n’a pas failli aux réflexes élémentaires de la profession, elle a plutôt refusé de céder au totalitarisme et à l’uniformité de l’information dans un pays en proie à une crise de démocratie.

Comme vous le dites si bien, une enquête « peut être une source d’inspiration en vue de mener ses propres investigations » mais ne pas le faire et reproduire systématiquement avec l’accord de son auteur, un article de presse, n’est pas une faute au regard de la loi loi portant Code de la Propriété Intellectuelle (CPI).

samba kone 1Elle indique à son article L.131-3 du CPI que « pour toute reproduction intégrale d’un article de presse, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation écrite de son auteur. A défaut, il s’agit de contrefaçon ». Par conséquent, il appartient à l’auteur de prendre l’initiative de condamner ou d’entreprendre des poursuites.  Oui, la reprise d’une information qui par la suite s’avère fausse peut impacter l’image d’un journal mais elle n’est pas un délit de presse encore moins une faute professionnelle. A plus forte raison une information non encore démentie par son auteur comme un ERRATUM.

Il est utile de savoir que l’ensemble des organes de presse achètent des informations, par des contrats pécuniaires, avec des agences de presse comme l’AFP, Reuters ou l’AIP. Lesquelles informations peuvent faire l’objet de reproduction sans modification. La reproduction d’enquêtes de médias étrangers ne peut donc constituer un problème sauf peut-être en Côte d’Ivoire où la liberté d’expression donne des frissons et des frayeurs à certains.

ANP SAMBA KONE LEDEBATIVOIRIEN.NETNous trouvons quelque peu suspect, ce communiqué du président de l’ANP qui, pour donner l’impression d’équilibrer les positions se croit obligé d’évoquer le problème des faux comptes Facebook dans lequel l’opposition ivoirienne est incriminée.

En réalité, la principale motivation de cette sortie de SAMBA Koné n’est autre que l’article réalisé par le média canadien VICE MEDIA accusant le Ministre Hamed Bakayoko. SAMBA Koné, cet érudit reconnu pour son intégrité et dont la nomination a été applaudie par l’ensemble des journalistes dans sa diversité, doit se départir de la chose politique au risque de nous donner d’assister à «DU DÉJÀ VU».

SAMBA KONE président de lANPDonc le journaliste  peut faire aussi le choix de ne pas poursuivre l’enquête d’un confrère et se limiter de simplement la rediffuser…Non, Monsieur le Président de l’ANP, la presse ivoirienne n’a pas failli aux réflexes élémentaires de la profession, elle a plutôt refusé de céder au totalitarisme et à l’uniformité de l’information…

Par L. SAKI

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