«Adama BICTOGO, pour éviter d’être inculpé a transigé de déposer le milliard qu’il avait indûment perçu au Trésor Public»
Dans l’affaire Koffi Hanon Charles et 1665 autres c/ Gohourou Ziallo Claude François, Kone Cheick Oumar, Digbeu Leocadie, Awa N’diaye, épouse M’baye et Afriland first Bank Côte d’Ivoire, les victimes de la forfaiture des quidams de la république suscités, ont saisi le Président du Tribunal de Première Instance du Plateau, à la veille du délibéré de l’affaire, ce jeudi 2 juillet 2020.
«Par la présente saisine, les victimes des déchets toxiques, membres du RENADVIDET-CI en général, et celles concernées par la procédure sus visée, en particulier, me chargent de vous rappeler respectueusement leur procédure citée en référence. En effet, cette affaire procède d’une action pénale initiée par elles contre les susnommés courant l’année 2009 devant le Procureur de la République, Près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau.
Au terme de celle-ci, les conclusions du rapport de ladite enquête transmises courant février 2012 par la Police Economique au Procureur de la République ont mis en cause Messieurs Adama BICTOGO, GOHOUROU ziallo Claude François, KONE Cheick Oumar, Mesdames DIGBEU Léocadie et ACCESS BANK CÔTE D’IVOIRE devenue AFRILAND FIRST BANK CÔTE D’IVOIRE.
Eu égard aux conclusions dudit rapport, le Procureur de la République a ouvert une information judiciaire au Premier Cabinet d’Instruction du Plateau courant l’année 2012. Au terme de celle-ci, ces mis en cause exception faite de Monsieur Adama BICTOGO ont été inculpés et renvoyés en Police Correctionnelle pour des faits de faux et usage de faux, détournement de numéraires, recel de numéraires détournés et blanchiment de capitaux portant sur la somme de quatre milliards six cent cinquante-huit millions (4.658.000.000) F CFA.
Par ailleurs, le 13 janvier 2015, la Chambre des Délits Economiques du Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau a condamné à 20 ans de prison ferme et à 3 millions de francs CFA d’amende tous ces prévenus personnes physiques, à savoir GOHOUROU ziallo Claude François, KONE Cheick Oumar, Mesdames DIGBEU Léocadie, AWA N’diaye épouse M’baye pour des actes d’abus de confiance, de complicité d’abus de confiance et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 4,658 milliards de francs CFA et ACCESS BANK CÔTE D’IVOIRE à 21 milliards de francs CFA
Aussi, ledit jugement n’a pas statué sur notre indemnisation, motif pris de ce que le RENADVIDET-CI n’avait pas la capacité juridique alors même que ces victimes avaient été entendues individuellement aussi bien à la Police Economique pendant l’enquête préliminaire que devant le Premier Cabinet d’Instruction du Plateau dans le cadre de cette information judiciaire.
Mais vous constaterez tout de même dans le volet pénal de cette action, la lettre de constitution de Maître TANOH Diavatchè pierre, Avocat à la Cour au profit desdits requérants. Face à cette forfaiture judiciaire, nous nous sommes pourvus en cassation devant la Chambre Judiciaire de l’ex Cour Suprême d’Abidjan, l’actuelle Cour de Cassation.
En d’autres termes, nous avons saisi le Tribunal de céans, à l’effet de tirer toutes les conséquences de droit de l’arrêt correctionnel de la Première Chambre de la Cour d’Appel du Plateau en date du 27 juillet 2016, lequel a acquis autorité de la chose jugée en dernier ressort sur l’action publique. Etant entendu que l’irrecevabilité de notre constitution civile déclarée par cette Cour d’Appel est de forme et non de fond.
Ainsi, notre action a été déférée à la censure de votre Tribunal le 06 mars 2018. Après plusieurs renvois, cette affaire a été utilement retenue par le Tribunal de céans le 29 novembre 2019 et mise en délibéré le 07 février 2019. Advenue cette date, ledit délibéré a été renvoyé au 28 février, 28 mars et au 25 avril 2019.. Le 25 avril 2019, ce même délibéré a été encore rabattu sans aucune raison valable et fixé à nouveau au jeudi 16 mai 2019.
Le 05 décembre 2019, le même GOHOUROU Claude avait sollicité et obtenu du Tribunal de céans, un sursis à statuer sur le fondement d’un pourvoi en cassation qu’il avait formé dans la même cause le 9 janvier 2018 devant la Cour de Cassation d’Abidjan. Cette décision de la Cour de Cassation avait simplement considéré à l’égard du sieur GOHOUROU Claude, que l’infraction de blanchissement de capitaux n’était pas constituée. Aux termes de cet arrêt, la Cour d’Appel sus citée avait indiqué que c’étaient les préposés de GOHOUROU Claude qui avait manipulé la somme querellée. Suite à cela, le délibéré de cette affaire a été fixé au jeudi 16 avril 2020.
Aussi, eu égard à la crise sanitaire mondiale provoquée par la pandémie à coronavirus (Covid-19) et les mesures de sécurité sanitaire y induites, toutes les affaires du fond ont été suspendues par ledit Tribunal pour une période de 45 jours. Après quoi, toutes les affaires du rôle du 16 avril 2020 ont été renvoyées en bloc au 28 mai 2020. Advenue cette date, le délibéré de notre affaire a été finalement fixé au jeudi 02 juillet 2020.
Monsieur le Président, pendant toute cette période que dure cette même affaire (2009 à ce jour), nombre de nos membres, victimes des déchets toxiques, sont décédées sans avoir perçu un seul centime de leur modique indemnisation de 727.500 F CFA, d’autres se meurent et d’autres encore continuent de mourir sans aucun soin et suivi médical résultant pour la plupart de leur état d’indigence. Pendant la vacance judiciaire d’octobre 2019, nous avons encore enregistré trois nouveaux décès en notre sein.
H.MAKRE