Urgent-Côte d’Ivoire-insécurité: plus de 1400 enfants «Microbes» retrouvent une seconde chance sociale grâce au Conseil National de Sécurité à travers la CCSR

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«A ce jour ce sont plus de  1400 mineurs, adolescents et jeunes en conflit avec la loi ou enfants ‘’microbes’’ qui ont été résocialisés», a annoncé,mercredi 17 juin 2020, à l’école de Police d’Abidjan,  Mme Ouattara Manignan Coordonnatrice de la Cellule de Coordination du Suivi et Resocialisation (CCSR). Et ce, en présence du directeur général de la police nationale, l’Inspecteur général, Youssouf Kouyaté, lors de la séance d’échanges et d’information sur les efforts du gouvernement dans la lutte contre les enfants en conflit avec la Loi au profit des journalistes. Initiative de la Police Nationale et la CCSR.

Mme Ouattara, coordonnatrice de la CCRSLe défi était immense pour le gouvernement  ivoirien, relativement à la riposte face au phénomène des enfants ‘‘microbes’’ apparu en Côte d’Ivoire au lendemain de la crise post-électorale de 2010-2011. Des enfants, mineurs et jeunes organisés en bandes agressant les  populations avec des armes blanches, notamment des machettes, couteaux, faucilles, fourchettes et autres objet contondants. Il fallait réagir. Un projet de resocialisation desdits enfants en conflit avec la loi est alors né et placé sous la tutelle du Conseil National de Sécurité (CNS). Aujourd’hui, il est piloté par la Cellule de Coordination du Suivi et Resocialisation (CCSR) dirigée  par Mme Ouattara Manignan en qualité de Coordonnatrice par intérim.

Il ressort de la séance avec les journalistes en présence du directeur général de la police national avec à ses côtés le commissaire  Didier KRA en charge de la communication et des partenaires au projet que, les actions d’interpellation, de resocialisation et de réinsertion de ces enfants ont eu un impact positif sur le niveau de la Sécurité. Les agressions liées à ce phénomène ont considérablement baissé.

IMG 20200617 104245C’est que le Conseil National de Sécurité (CNS) à travers sa cellule de Coordination, de suivi de Réinsertion (CCSR) a procédé à la resocialisation de plus de 1400 mineurs, adolescents et jeunes en conflit avec la loi ou enfants appelés communément microbes. Après la phase pilote qui a duré de décembre 2014 à juin 2016 où 96 adolescents et jeunes pour un taux de réussite de 73% au centre de rééducation de Dabou,

le chef de l’Etat, Alassane Ouattara , président du CNS, a instruit ses collaborateurs à la mise en œuvre d’un projet national avec un double objectif: combattre le phénomène des enfants dits microbes partout en Côte d’Ivoire et maintenir la sécurité des populations d’une part ; et, d’autre part, procéder à la resocialisation et à la réinsertion socio-éducative et professionnelle de ces enfants. Cette dernière partie consiste à les aider à requérir les valeurs morales et citoyennes propres  à la vie en  société et à s’écarter de la drogue, de l’abus de l’alcool et de toutes les autres actions répréhensibles.

cnrs ecole police 1«Ainsi, la CCSR a mené le projet national de septembre 2016 à juin 2018, date de fermeture du projet. Durant cette phase, 744 enfants ‘‘microbes’’, tous de sexe masculin, ont été resocialisés au Centre de M’Bahiakro. Les bénéficiaires ont été récupérés dans les villes d’Abidjan, Bouaké, Gagnoa, Daloa, Man, Odienné et San Pedro. Mais, la sensibilisation des populations, la resocialisation, la réinsertion et le suivi de la cible, sont les principales étapes du processus», a révélé la coordonnatrice nation ale Mme Ouattara.

Le gouvernement  ivoirien engagé dans la réduction totale du phénomène, de nouvelles instructions du CNS en juin 2019 pour l’éradication du phénomène, ont permis le démarrage du projet d’urgence conduit par la police et la CCSR. «Cette étroite et ferme collaboration (Police-CCSR) a conduit l’assainissement des zones criminogènes du District d’Abidjan et la resocialisation de 583 enfants «microbes», tous récupérés dans les communes d’Abidjan de juin à décembre 2019, confie, la coordinatrice.

Ainsi, à ce jour, ce sont plus de 1400 mineurs, adolescents et jeunes en conflit avec la loi ou enfants « microbes » qui ont été resocialisés et réinsérés dans les différents métiers : menuiserie, couture, mécanique-auto, soudure, plomberie, électricité-bâtiments, agropastoral pour certains et pour d’autres le retour à l’école« , ajoute la coordinatrice..

cnrs ecole police 2Présent à cette  importante  présentation du projet de la lutte contre les enfants «microbes» aux journalistes, le Directeur Général de la police, l’Inspecteur général, Youssouf Kouyaté, s’est réjouis de la mise en route dudit projet,  car l’on parle  de moins en moins de ce phénomène dans le quotidien des  ivoiriens. «Pour arriver au  résultat, un travail a été fait avec la base au niveau de la Cellule de Coordination,  de Suivi et de Réinsertion-CCSR. Nous avons organisé une grosse opération dénommée «Epervier» qui résume aujourd’hui l’arme de la police pour sécuriser tous les coins et recoins de nos quartiers», déclare-t-il et d’ajouter :

«Tous ceux qui sont raflés et interpellés dans la rue sont mis à la disposition du CCSR. Nous voulons maintenir le cap(…). Aujourd’hui, les défis majeurs sont à relever avec les élections. Nous lancerons bientôt l’opération ‘‘vacances sécurisées 4’’…Si les journalistes sont avec nous, personne ne sera contre nous», a lancé le Directeur Général de la police. Ses hommes s’activent pour la grande opération «vacances sécurisées».

La Police Nationale reste engagée dans la lutte contre ledit phénomène dont le traumatisme est encore vivace au sein des  populations victimes. Elle invite alors les populations à plus de collaboration, «car c’est ensemble que nous y viendrons à bout », note le commissaire Didier Kra responsable de la communication de la police nationale.

La réinsertion des enfants en conflit avec la Loi, une grande réussite  pour la société ivoirienne

Cependant termine la psychopédagogue Mme Pohan «l’histoire des enfants en conflit avec la Loi commence dans le cadre ou environnement familial. On ne peut pas désintoxiquer, resocialiser  un enfant et qu’il fasse  son retour dans la famille avec le même mauvais environnement familial. Les parents  ont donc  besoin d’être  instruits à la parentalité; à la connaissance de leurs enfants, car le problème, c’est l’autorité parentale, c’est-à-dire, comment communiquer avec ses enfants». Un renforcement des capacités éducatives  avec  »l’Ecole des parents » conduit par la CCSR dans le cadre du suivi des résultats du projet est annoncé pour les semaines  à venir.

HERVE  MAKRE


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