Urgent-présidentielle 2020: le candidat Alassane Ouattara, homme de parole et d’honneur dans un traquenard politique
redaction
La France ou la Côte d’Ivoire, qui boira la coupe jusqu’à la lie ? Puisqu’un coup de vent va souffler sur la Côte d’Ivoire avec ces ballets au château pour susciter l’envie présidentiel au chef qui était en route de la perdre. A peine le premier ministre Amadou Gon inhumé et à moins de 90 jours de la présidentielle d’octobre 2020, que les cadres du RHDP l’enjambent pour réclamer sa succession, tant à la tête du parti et qu’au niveau de l’Etat. Traquenard pour le chef.
Les cadres et mouvements de soutien au RHDP au nom d’intérêts dont eux seuls savent le sens, poussent Alassane Ouattara, sortant difficilement du deuil de son fils, à endosser le maillot de prochain candidat du parti unifié, à la présidentielle du 31 octobre 2020. Bien sûr, en remplacement du défunt Amadou Gon Coulibaly. Il ne pourra résister devant les pleurs des têtes couronnés s’agenouillant au palais présidentiel. Quel chef au pouvoir restera insensible à cette douleur des chefs de le voir partir ?
Quand le chef de l’Etat nomme son fameux ‘’comité des experts’’ pour écrire sa constitution de 2016 la ‘’Constitution de la IIIème République’’, la première chose que ceux-ci, dirigés par le Pr Ouraga Obou Boniface constitutionaliste de renom, disent, c’est que le président Ouattara ne peut briguer un autre mandat. Et ce, au regard de la nouvelle constitution. Parmi ces experts qu’il a nommés, le président de la République avait pourtant d’autres conseillers juridiques d’alors, les ministres Cissé Ibrahim Bacongo et Sassan Kambilé, qui deviendra Garde des Sceaux après.
Ces experts et le Pr Ouraga Obou par la suite, ont dit publiquement aux ivoiriens que la constitution de la IIIème République, en son ‘’article 183’’, empêche catégoriquement et clairement le président Alassane Ouattara de briguer un 3ième mandat présidentiel. Et l’on doit même se souvenir qu’Alassane Ouattara s’est érigé un moment donné, en Champion de la bonne gouvernance en faisant partie, au nom de l’Union Africaine, d’un groupe de chefs d’Etats Africains engagés farouchement contre l’idée d’un 3ième mandat sur le continent.
A ce titre, le chef de l’Etat Ivoirien a été pour beaucoup dans le retrait d’Elen Johnson Sirleaf de la tête du Libéria, de Yayi Boni au Benin. Tout récemment, juste après son discours du 5 mars, devant le congrès du parlement, le même président Ouattara a été mis en mission avec son homologue Nigérien Mahamadou Issoufou auprès du Guinéen Alpha Condé, afin de marquer l’opposition de la ‘’Communauté Internationale’’ à un 3ième mandat du ‘’Professeur’’.
Alassane Ouattara avait reçu une pluie de félicitations après son renoncement du 5 mars 2020 pour que l’exemple devienne une contagion sur le continent. Mais l’homme de paroles et d’honneur est en train d’être mis face à un dilemme. Face à la pression de plus en plus vive de ses collaborateurs, ses compagnons de lutte, ses ministres qui perdront des privilèges, Alassane Ouattara sera dans un dilemme. Renier son engagement ou se renier pour les chants de cygne.
On se souvient encore comme si c’était hier, il a été mis devant le fait accompli en 1995 pour prendre les destinés du Rassemblement des Républicains (RDR). Va-t-il décevoir ses nombreux ‘’partisans’’ et entrer définitivement dans l’histoire en renonçant à violer sa propre constitution ? Va-t-il faire volte-face vis-à-vis de la Communauté Internationale à qui il a donné sa parole d’honneur? Comment va-t-il faire avaler cette pilule au peuple ivoirien à qui il a promis passer le flambeau en renonçant à la présidentielle comme le lui interdit la Constitution?
Le président Alassane Ouattara a annoncé publiquement sa volonté de céder les rênes du pouvoir à une ‘’jeune génération’’, pas forcément à une génération de jeunes. La ‘‘jeune génération’’ se limiterait-elle qu’au défunt premier ministre Amadou Gon Coulibaly? Un traquenard dans lequel est poussé le chef de l’Etat ivoirien, si ce n’est lui-même l’instigateur. L’idée même d’un 3Ième mandat est une épreuve de déconstruction de l’image que le président Alassane Ouattara a mis tant d’années à construire et à se construire. Traquenard avec les chefs coutumiers et traditionnels qui sont dans une tradition depuis Félix Houphouët-Boigny.