Urgent-qui a été Seydou Elimane DIARRA: désormais inscrit dans le grand livre de l’histoire de la Côte d’Ivoire
redaction
Seydou Elimane DIARRA, ancien Premier Ministre en 2000 et de 2003 à 2005 sous Laurent Gbagbo, Grand-Croix de l’Ordre National, décédé le dimanche 19 juillet 2020 a fait ses adieux à la nation ivoirienne. Il était, un peu dans l’ombre. Il a reçu les hommages de la Nation. Il est désormais inscrit dans le grand livre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, depuis le vendredi 24 juillet 2020.
Les Ivoiriens retiennent qu’il a été un homme de devoir, de paix et de tolérance, de rassemblement et de réconciliation, doté d’une grande humilité et d’une élégance exquise, qui a toujours répondu avec altruisme à l’appel de la Nation. Le Premier Ministre Seydou DIARRA a réussi, par ses qualités personnelles et intrinsèques, à imprimer son empreinte à la vie politique intérieure mais aussi sur le temps.
Il a également contribué toute sa vie durant, à «humaniser» la scène politique, notamment aux temps forts des différentes crises que le pays a connues. Il est le produit et fruit des Accords de Linas Marcoussis obtenus par la rébellion de septembre 2002 menée par Guillaume Soro. Ingénieur Agronome de formation, Diplomate de carrière, Seydou DIARRA était, par ailleurs, d’un «éclectisme remarquable», au regard de son parcours professionnel fort diversifié et multisectoriel.
Le témoignage de Maître Adama KAMARA, Avocat et ancien Collaborateur du défunt, est éloquent. Seydou DIARRA reste; un homme « discret, sobre et réservé », qui avait un sens très profond des relations humaines, avec une grande capacité d’écoute et d’observation.
Seydou Diarra est originaire du nord de la Côte d’Ivoire et musulman. Il a été fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, Seydou Diarra est arrêté comme « agitateur » en 1963 et emprisonné deux ans 2 par Félix Houphouët-Boigny. Il est ensuite réhabilité, et devient directeur commercial de la Caistab. Il est nommé ambassadeur au Brésil (1970-1977)2, puis dans plusieurs pays européens jusqu’en 1985. Il refuse un portefeuille ministériel en 1985 et prend la direction de la SACO, entreprise de transformation du cacao2. Il devient dans le même temps président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire.
Elimane Diarra maître de la transition militaire de 2000
Robert Guéï le nomme Premier ministre après le coup d’État du 24 décembre 1999 contre Henri Konan Bédié1. Seydou Diarra propose à Guéï un gouvernement formé de membres provenant du RDR, du FPI et d’autres partis, mais écarte le PDCI au pouvoir depuis 39 ans4. Diarra tente d’empêcher la candidature de Guéï à l’élection présidentielle de 2000 mais échoue2. Lorsque Laurent Gbagbo remporte l’élection présidentielle, il refuse de rester à son poste tout en gardant un bon contact avec ce dernier.
Son Forum de réconciliation en 2001
Seydou Diarra assiste avec Robert Guéï, le président Laurent Gbagbo et son Premier ministre Pascal Affi N’Guessan,
Henri Konan Bédié, leader du PDCI, et Alassane Ouattara, leader du RDR, dont la candidature à l’élection présidentielle a été refusée par la Cour suprême, au forum de la réconciliation nationale en 2001. Diarra est nommé président du Forum. Les discussions portent essentiellement sur la réconciliation du nord et du sud du pays après les événements survenus après l’élection présidentielle et des victimes, après que Laurent Gbagbo fut proclamé président.
Il redevient nouveau Premier ministre de 2003 à 2005
À la suite des événements survenus le 19 septembre 2002 avec une rébellion armée du Nord, en janvier 2003, un accord de paix est conclu en France entre les partis ivoiriens et la rébellion armée des Forces nouvelles : les accords de Linas-Marcoussis. Seydou Diarra est l’un des deux «sages» des négociations avec le Français Pierre Mazeaud. Il redevient Premier ministre à la suite des accords car le président Gbagbo cherche une personnalité de consensus.
Après 2005, alors que les différentes parties peinent à appliquer les accords de Marcoussis, en 2005, Seydou Diarra est remplacé par Charles Konan Banny. De 2013 à 2015, il est président de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance. La mort aura le dernier sur l’activité de ce serviteur de la nation ivoirienne, le dimanche 19 juillet dernier.