Sa part de l’histoire de la Côte d’Ivoire-FESCI
Mon message ce matin du 4 août est celui-ci. Dans trois jours, la Côte d’Ivoire aura 60 ans. Moi j’ai eu 54 ans il y a un mois sept jours. J’ai été nourri et blanchi par ce pays. Si Dieu me donne encore 30 ans où plus à vivre, je veux me consacrer à rendre à ce pays avec force et détermination, ce qu’il m’a donné.
Oui! Je n’ai pas écrit le manifeste de la FESCI comme synthèse des débats de notre assemblée générale constitutive, ce jour du 21 Avril 1990 à l’Eglise Sainte-Famille parce que j’étais aigri ou en quête de notoriété. Je n’ai pas écrit aussi parce que je n’avais rien à faire. Je l’ai fait parce que j’en étais entièrement convaincu. Je l’ai dit à Tonton Alain Belkiri, alors SG de la Présidence et du Gouvernement depuis 1960, Premier Ministre de fait du pays depuis son indépendance.
Je lui ai dit que je rêvais d’un pays qui tienne debout longtemps après que Le Père soit parti. Parce qu’en ma qualité d’apprenti historien, l’histoire de L’Egypte Antique m’a appris que les périodes intermédiaires voient les pays être soumis par des forces extérieures parce que le Pharaon, par son règne, ne permit pas au pays de lui survivre si sa succession n’est pas solide. Personne ne pouvant succéder au Père de la Nation, Félix Houphouët-Boigny, il lui restait encore le temps de jeter les bases institutionnelles d’une démocratie véritable qui pouvait permettre au pays de rester debout longtemps après lui.
Et chacun connaît l’histoire. J’ai fait mon mandat transformé en deux mandats. Mais, en mon âme et conscience, je crois avoir donné le meilleur de moi à la FESCI et à la jeunesse de mon pays. Aujourd’hui, c’est cette jeunesse politiquement bien formée qui est partout, dans toutes les sphères du pays. Mon message à vous est ceci: donnons le meilleur de nous à notre pays. Partout où nous sommes, vivons cette maxime.
C’est ainsi que nous arriverons, dans les trente ou quarante prochaines années, à faire naître une nation et à créer un État à la fière allure. Le tribalisme, le népotisme, la mauvaise foi et la course à l’enrichissement personnel sont les maux contre lesquels nous nous sommes insurgés. Les reproduire est pire qu’une malédiction sur nos têtes et ceux de nos enfants. C’est un déni de nous-mêmes.
Trente années plus tard, nous sommes désormais la génération Dougbo, celle qui doit prendre le pouvoir
Ce matin du 4 août 2020, je veux faire un pari que je sais n’est même pas risqué : Oui, Ce peuple et ce pays peuvent nous faire confiance! Parce que nous avons foi en nous-mêmes et nous avons foi en la destinée prophétique de cette nation. Ensemble, nous l’amènerons à l’accomplissement. Dieu vous bénisse et bénisse la Côte d’Ivoire et bonne fête de l’indépendance ».
Ahipeaud Martial Joseph, PhD
Premier SG de la FESCI
Président de L’UNA-FESCI
Enseugnant-Chercheur, Université de Bouaké