Les femmes productrices de l’attiéké (farine du manioc cuite à la vapeur) livrent le grand secret de la transformation du manioc au produit fini. L’attiéké, qui est une des confections de produits alimentaires ivoiriens, issue de la transformation de tubercules du manioc, montre que sa fabrication est soumise à un long processus. Il aboutit à plusieurs sortes d’attiéké selon les grains, la qualité et la saveur. Les astuces pour réussir l’attiéké de qualité révélé au bout du micro femmeinfos.ci
Les démarches pour aborder la fabrication de l’attiéké
Meledje sylvie, une grande productrice d’attieke à Koûté Yopougon, livre les secrets sur la fabrication de cette nourriture ivoirienne. Son plus grand secret c’est d’abord le courage, le dévouement et la propreté, avant toute entreprise de la fabrication de l’attiéké. Elle exprime alors quelques difficultés liées au processus de la fabrication dudit produit. Pour entamer le travail proprement dit, soutien-t-elle, il faut aller au champ, tailler d’abord les tiges de manioc, déterrer les tubercules, les transporter au village ou au lieu de la production de l’attiéké. «C’est la première grande étape».
En ce qui concerne la deuxième étape, »il faut chercher des gens pour t’aider à éplucher les tubercules de manioc, les découper en petits morceaux. Une autre étape plus importante, c’est de bien nettoyer les morceaux de manioc en les lavant soigneusement. Pour éviter que le sable y pénètre. Ensuite râper ou broyer les morceaux de manioc. Mettre la pâte obtenue dans les sacs bien propres et ensuite la presser, pour en extraire le jus, jusqu’à obtenir une boule presque sèche et compacte du manioc rappé » explique notre experte.
Elle livre encore une petite astuce à ne pas minimiser pour obtenir du vrai et meilleur attieke. Il s’agit d’un autre produit qui est le complément qu’on doit y ajouter pour obtenir une bonne qualité d’attieke. C’est ce produit qui constitue le grand secret de la fabrication de l’attieke.
Astuces et confection du produit semi-fini
Plusieurs autres femmes interviennent sur le processus la fabrication. Mohoussou Hélène une autre vendeuse d’attieke découverte à Akadjoba Yopougon, dit que cette petite astuce d’accompagnement s’appelle le »Magnan » (la fermentation), qu’on ajoute à la pâte du manioc râpé, pour la rendre plus tendre et agréable. Cette astuce donne un goût spécial à l’attieke selon la fermentation du mangnan.
»Le magnan, c’est du manioc qu’on braise, on taille et ensuite qu’on enfoui dans un endroit humide pendant deux ou trois jours le temps afin qu’il pourrisse selon le goût qu’on veut apporter au produit. Cela affermit la pâte de manioc et donne un goût particulier à l’attieke » détaille-t-elle. Pour finir, elle donne les différentes étapes et les minières de confectionner les grains d’attieke.
‘‘Une fois la boule d’attieke obtenue après la pression, on tamise dans grand un vent à gros pores ou alors on déverse la poudre d’attieke en hauteur dans un récipient afin d’obtenir en petites rondeurs la poudre. Après quoi, on façonne la poudre et on sépare les grains en tapant en manivelle dans le fond et sur les bords d’un grand récipient assez large pour en obtenir différents grains » précise l’experte.
Cuisson et différentes qualités du produit fini
Clarisse Koffi, une grande cuisinière d’attieke, indique pour sa part le secret de la cuisson. A la suivre, une fois obtenu les différents grains d’attieke non cuit, on y ajoute de l’huile raffinée ou de l’huile de palme, selon la couleur qu’on veut donner au produit, on assaisonne avec du sel ou non puis on passe à la cuisson.
‘‘On fait un grand feu avec de grosses marmites remplies d’eau, on dépose sur la marmite au feu, une cuvette en aluminium perforée en passoire mais on prend le soin de coller la cuvette à la marmite avec la pâte de manioc pour éviter la fuite de la vapeur d’eau bouillante. Ensuite on met une grande quantité de grains d’attiéké non cuit dans la cuvette en aluminium très surchauffée et saturée des bulles de vapeur d’eau chaude. On referme la cuvette avec un tissu blanc bien propre. Sans oublier de fermer soigneusement avec un couvercle et on laisse passer une trentaine de minutes en entendant la cuisson. Mais en tournant le produit jusqu’à la cuisson à la vapeur ».
Toutes les fabricantes d’attiéké ont donné des noms de différentes qualités d’attiéké: »Il y a plusieurs sortes d’attieke : attieke gros grains c’est Agbodjama, grains moyens s’appelle Adjehi, petits grains c’est N’tonian, grains plus fins, ce qui reste après avoir recueilli les premiers filtres une confection très blanche, on l’appelle Ahiteh et enfin on a le garba qui se fait à base de placali. Surtout que la pâte du placali se fait de la même manière que l’attiéké, seulement qu’on laisse son magnan pourrir encore plus pour donner un goût aigre à l’attieke ». Ce sont là les précisions de nos expertes en préparation de l’attiéké de très bonne qualité.
Le constat est que, cette dernière qualité de l’attieke appelée le Garba n’a vraiment pas un goût agréable à cause de la trop forte fermentation du magnan. Mais c’est cette qualité, le garba qui est prisée, la plu, la plus convoitée et la plus consommée par les ivoiriens. Certainement pour son moindre prix ou à cause de son accompagnement au poisson thon que le garba.
L’industrie de l’attiéké, très bien soutenue par les autorités ivoiriennes, notamment le gouvernement devra représenter le secteur présentant le plus d’opportunités à sources de revenus durables pour les femmes et plus précisément du milieu rural. L’attiéké se positionne de loin comme l’une des nourritures ou recette de base des ivoiriens.
HORTENSE LOUBIA KOUAME
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