Après Nicolas Sarkozy affirmant du haut de ses hauts talons que les africains n’étaient pas encore rentrés dans l’histoire, voilà un autre habitant des champs Élysées, Emmanuel Macron qui s’est illustre de manière désinvolte sur la question du troisième mandat d’Alassane Ouattara dans un entretien du média français, Jeune Afrique. Une interview à polémique qui ne finit pas de faire couler plus d’encres et de salives que prévus dans le monde entier en général et en Côte d’Ivoire en particulier. Décryptage d’un discours qui regorge de faisceaux de contradictions avec les principes de démocratie. Suivez!
Un fait. La Côte d’Ivoire est classé 3ème pays demandeur d’asile en France juste derrière l’Afghanistan et la Guinée d’Alpha Condé. Et en Afrique subsaharienne, le pays d’Alassane Ouattara occupe la 2ème place dans la migration irrégulière. Des signes d’une démocratie florissante et rayonnante. Certains se perdent tout de même à s’étonner en criant, mais quels sont les facteurs explicatifs de cette migration historique? Certainement expliqués par le genre de sorties hasardeuses du Président de l’une des plus grandes démocraties au monde, la France.
Emmanuel Macron a pu affirmer dans les colonnes de Jeune Afrique que: «Le Président Ouattara s’est clairement exprimé en mars, pour dire qu’il ne ferait pas de troisième mandat. Je l’ai tout de suite salué (…) Je peux vous dire de manière sincère, qu’il ne voulait pas se représenter pour un troisième mandat…».
A suivre Emmanuel Macron, les Ivoiriens voudraient savoir, dans son discours, si c’est le verbatim » troisième mandat » qui s’apparente à une confiscation du pouvoir par Alassane Ouattara selon la Constitution Ivoirienne qui n’autorise que deux mandats qui a été « salué » pour avoir évité le risque de conflit sociopolitique en Côte d’Ivoire. Partant, la déstabilisation davantage de la sous-région. Ou bien, il s’agit de « la sagesse » d’un Président sortant qui l’aurait séduit, le jeudi 5 mars 2020 à la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro.
Mais Alassane Ouattara a-t-il dit toute la vérité à Emmanuel Macron ? Car, il avait bien gardé pour lui cette information afin de le planter consciemment devant « le juge » suprême, le peuple de Côte d’Ivoire, lors du « procès ».
Et quelle est cette information ?
Pour, le président ivoirien élu, il s’agit maintenant du 1er mandat de la 3ème république et non d’un 3ème mandat. Eh oui ! Emmanuel Macron n’a pas eu cette version à cette époque du président élu.
Quelle dichotomie entre « l’avocat » et « son client » dira-t-on! Aujourd’hui, le peuple de Côte d’Ivoire assiste aux arrestations de ceux qui veulent recentrer les débats afin de ramener à la raison Emanuel Macron et le régime d’Abidjan à travers la désobéissance civile pour l’invalidation de la candidature d’Alassane Ouattara. Hélas ! Toussaint Koffi et bien d’autres martyrs en ont payé le prix fort dans plusieurs contrées ivoiriennes.
Et Macron veut-il convaincre les ivoiriens que la Côte d’Ivoire est désormais un royaume où le pouvoir doit facilement passer de « père » au « fils »? «Un candidat avait été désigné pour lui succéder: le premier ministre Amadou Gon COULIBALY », affirme de manière éhontée, le jeune démocrate et Président français Emmanuel Macron. L’observateur retient que, Alassane Ouattara, élu le 31 octobre 2020 a préféré l’injustice au peuple ivoirien au désordre au RHDP après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, son dauphin successeur.
De quoi s’agit-il au sein du RHDP?
Alassane Ouattara avait profondément divisé le RHDP en voulant imposer un dauphin de préférence pour sa succession à la tête de la Côte d’Ivoire en la personne d’Amadou Gon Coulibaly.
Beaucoup de salive a coulé dans les couloirs du RHDP. Des coups les moins imaginables ont eu lieu dans les arcanes du pouvoir en Côte d’Ivoire. Ce fut littéralement une « guerre froide » à laquelle les ivoiriens ont assisté entre les pros-Gon et les pros-Hambak au sommet de l’État.
Le décès brusque du fils du poro a encore tendu l’atmosphère au sein du RHDP. Qui allait être désigné par la suite ? Hamed Bakayoko ? Non! Des langues raconteront que le fils de Dominique Ouattara Hambak se réjouirait de la mort de son « concurrent au trône ». Vrai ou faux, le temps le dira. Patrick Achi ? Non ! Il n’est pas sûr d’être un nordiste, alors on ne lui fait pas assez confiance pour sécuriser les arrières du président réélu, Alassane Ouattara.
Voilà tout le sens des propos d’Emmanuel Macron en voulant justifier la candidature par obligation du candidat unique, Alassane Ouattara qui fait du tort au peuple ivoirien à travers le viol de sa Constitution au profit du règlement d’un désordre créé de toute pièce au sein du RHDP.
«Mais à quelques semaines de l’échéance, il s’est retrouvé dans une situation exceptionnelle avec le décès de ce dernier. J’ai entendu ses arguments et son inquiétude pour la stabilité du pays. Il a considéré qu’il était de son devoir d’y aller et qu’il ne pouvait reporter l’élection», justifie Emmanuel Macron, le maître de la Côte d’Ivoire dans un discours en contradiction de justifications du 3ème mandat d’Alassane Ouattara, avec les principes démocratiques. Si la Côte d’Ivoire ne surprend pas le monde.
H.KARA
Ledebativoirien.net
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