Urgent-reprise du dialogue entre sourds? Pouvoir et opposition: à quand la fin de la souffrance des ivoiriens?

Les seules volontés ne suffisent plus. Ils veulent des actes concrets des politiciens pour la paix en Côte d’Ivoire.

Il y a eu, a reprise du dialogue politique entre l’opposition avec ses ténors au grand complet (PDCI, FPI, EDS) et le pouvoir,  lundi 21 décembre 2020 sous la présidence du Premier Ministre, Hamed Bakayoko pour le renforcement de la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. Vers  une vraie sortie du labyrinthe politique en Côte d’Ivoire, après l’installation d’Alassane Ouattara? Allez-savoir.

La Côte d’Ivoire vit au rythme de slogans politiques de dialogue et au final rien ne s’arrange entre les acteurs politiques. Les ivoiriens continuent de perdre leurs vies et leurs biens. Avant la présidentielle d’octobre 2020, l’opposition déclarait :

«Nous appelons le gouvernement à une concertation politique pour aller à des élections démocratiques et inclusives ».  Alassane Ouattara dont la candidature est toujours contestée par l’opposition, à l’ouverture de sa campagne à Bouaké rétorque « un dialogue pour faire quoi…».

Réélu le 31 octobre 2020 sans surprise et après la répression de l’opposition, Alassane Ouattara se retrouve à l’hôtel du golf avec le chef de file des contestataires de sa réélection, Henri Konan Bédié pour dit-il « un dialogue franc avec son « aîné » ». Le pire dans tout ce tango politique entre l’opposition et le pouvoir, c’est qu’il y’a eu des morts (85) et même un décapité. Des biens publics et privés sont partis en fumée.

Du coup, rebelote ! L’intransigeance du pouvoir d’Abidjan à la suite des arrestations de leaders et membres de l’opposition et l’exil forcé de certains cadres de cette opposition, amène Henri Konan Bédié à suspendre le dialogue avec Alassane Ouattara. C’est dans ce contexte que s’est tenue la reprise du dialogue politique entre l’opposition avec ses ténors au grand complet (PDCI, FPI, EDS ) et le pouvoir ce lundi 21 décembre 2020 sous la présidence du Premier Ministre Hamed Bakayoko pour le renforcement de la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire.

Dialogue de sourd ?

Si l’ordre du jour de cette reprise du dialogue a été, principalement, pour le Chef du gouvernement, le Premier Ministre Hamed Bakayoko, la recomposition de la commission électorale indépendante pour les élections locales pour les législatives dans le courant du premier trimestre 2021 et la décrispation du climat politique, afin de renforcer la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire.

« Aujourd’hui, nous renouons le dialogue à la suite de la présidentielle d’octobre 2020, dans le cadre des activités préparatoires des législatives 202. La préoccupation des partis politiques et de la société civile reste la réforme du code électoral et l’ajustement des commissions électorales locales ». Pour ce faire, il poursuit « …nous devons nous parler franchement. Car, toutes les parties représentées ici se connaissent. (…) Chacun des partis politiques a également l’occasion de gouverner. Je vous invite a l’occasion de ce débat de nous élever pour la paix et le bonheur des ivoiriens qui souffrent par nos actions».

Cependant, pour l’opposition significative (PDCI, FPI et EDS) présente, parmi les 14 partis et 16 organisations de la société civile, ce lundi 21 décembre 2020, à la salle du conseil de gouvernement de la primature, la question de la libération des prisonniers et le retour des exilés enregistrés dans leur rang reste, pour l’heure, la préoccupation prioritaire. Quand bien même, elle croît, à nouveau, à un dénouement heureux de ce dialogue.

«… nous sommes d’accord que le dialogue commence aujourd’hui. Par devoir de cohérence, nous avons toujours voulu le dialogue. (…) le premier ministre a fait une très bonne annonce à savoir que nous allons reprendre et qu’il est très ouvert. Nous au front populaire ivoirien et de l’AFD, voulons le remercier et remercier également le Président de la République » a fait savoir, la présidente par intérim du FPI/AFD, Christine Konan.

Un espoir renchérit également par le Pr. Nyamké Koffi qui conduisait la délégation du PDCI. « L’intervention du premier ministre, cette grande ouverture a suscité en nous beaucoup d’espoir. Il a tenu un discours d’apaisement. C’est discours qui appellent à la confiance. Un discours qui appellent également à œuvrer ensemble pour que la paix revienne dans notre pays ». À sa suite, le Pr. Georges Armand Ouegnin de la plateforme EDS se prononce. « À l’instar de ce que le prof. Nyamké du PDCI a dit, je dois dire que j’ai salué cette rencontre. Notre présence ici témoigne de notre volonté d’être toujours dans le cadre de dialogue. Dialogue inclusif, franc et sincère.

En tant que président de EDS ayant pour référent le Président Laurent Gbagbo qui nous a toujours enseigné le  » asseyons et discutons « . Nous sommes venus dans cet esprit. Nous sommes venus nous asseoir pour discuter. (…) nous allons observer. Car, le gouvernement nous a donné l’assurance que nous pouvons régler tous les problèmes».

Par ailleurs, le RHDP, partie prenante de ce dialogue politique, a évoqué, à travers son directeur exécutif, Adama Bictogo, la volonté du gouvernement avec à sa tête le Premier Ministre, Hamed Bakayoko d’œuvrer pour la stabilité et un climat de paix durable en Cote d’Ivoire « nonobstant, la désobéissance civile, le boycott actif et les violences subséquentes perpétrés par l’opposition », a-t-il précisé

Certes, le bonheur des Ivoiriens réside  dans le dialogue entre le gouvernement, les partis de l’opposition et les organisations de la société civile mais le contenu et les intérêts de chaque partie prenante ruinent les espoirs du peuple ivoirien depuis les initiatives présidées par Ahoussou Jeannot en 2012, Daniel Kablan Duncan le 07 janvier 2013, Amadou Gon Coulibaly du 21 janvier au 21 octobre 2019 pour terminer sur la mission présente du Chef du gouvernement Hamed Bakayoko.

À la suite des volontés politiques de part et d’autre à s’inscrire dans un dialogue, les morts et les dégâts collatéraux se comptent toujours par dizaine en Côte d’Ivoire. Exacerbés, les ivoiriens attendent maintenant des actes concrets pour aller à la paix. Alors, à quand la fin de la souffrance du peuple à la suite de ces différentes épisodes du dialogue politique ?

H.KARA

Ledebativoirien.net

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