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Côte d’Ivoire: en attendant le retour de Guikahué l’opposition vole en éclats sous le feu des  législatives

A la suite du dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition quelques gestes  sont constatés. La libération de Pascal Affi N’guessan, président du Front Populaire Ivoirien. La signature du document final des discussions entres les deux entités a aussi été actée la semaine dernière. Ce qui est annonciateur, pour les observateurs de gros signes de décrispation, en attendant le retour effectif du député du PDCI, Maurice Kacou Guikahué. Et de Laurent Gbagbo ? Mais, l’opposition n’ira pas en rang serré.

Ils seraient déclarés libres. Leur présence  officielle et physique auprès des militants de leurs  formations politiques respectives est attendue à Abidjan. Le Secrétaire exécutif en chef, Maurice Kakou Guikahué, N’dri Narcisse, directeur de cabinet du président du Pdci-Rda Konan Bédié, et aussi, plusieurs jeunes de l’opposition selon certaines sources incarcérés à la faveur de la désobéissance civile, comptent le temps.

Pour nombreux Ivoiriens, l’arrestation du ministre Maurice Kacou Guikahué a été la vraie piqûre qui a réussi à ralentir la vitesse de la contestation énergique de l’opposition menée par le président Bédié, face au régime, qui à l’évidence a été en difficulté dans une crise, pré et postélectorale. Car dans le dispositif de l’opposition, le professeur Kacou Guikahué est un pion essentiel. Et sa détention, jugée arbitraire par l’opposition est encore un coup dur  contre les libertés. Cependant, la signature d’un document dit d’harmonisation de quelques vues et positions entre le régime et l’opposition, laisse transparaître la baisse de la tempête.

Toutefois, des signes certains traduits  par la libération de tous les incarcérés des événements de la période pré et post électorale de la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020 ainsi que la crise postélectorale de 2010, restent encore à être observés.Même si l’on annonce derrière la porte, une retouche  du  découpage électoral certainement, après les législatives dans le délai du dépôt des candidatures connait juste  un léger report.

Pour contenter le peu, il est envisagé, la poursuite des discussions à un haut niveau entre le Président de la République Alassane Ouattara et le Président du Pdci-Rda Henri Konan Bédié. Avec un autre vœu inattendu, la désignation des membres des bureaux des Commissions Électorales Locales par voie élective pour les partis politiques membres qui ont suspendu leur participation. Ce qui laisse courir, toujours cette question : pourquoi des partis  politiques devraient composer une commission électorale indépendante ? Elle ne sera jamais  indépendante.

L’opposition vole en éclats définitivement ?

C’est dans cette ambiance électrique que l’opposition ivoirienne se déchire avec les législatives. Bien sûr, à la grande  joie du régime. La plate-forme de l’opposition est partie en vrille. Tout commence avec les la décision des cadres de l’Eds pro Gbagbo prétendant que l’historique prisonnier dont le retour est très attendu ils devraient reconduire tous les ex-députés sur les listes. Ce qui a été observé, constaté et contesté. Selon Dano Djedje, tous ces cadres désignés ont la faveur de Laurent Gbagbo. Une décision évidemment qui a créé d’énormes grincements de dents au sein même du FPI et dans toute l’opposition.

Le PDCI et les cadres de l’EDS raviront, alors les bonnes  places sur  les listes de l’opposition à Abidjan au détriment des autres partis politiques. Les présidents du FPI Pascal Affi N’guessan, de Lider, du COJEP de Charles Blé Goudé et de L’UDPCI de Mabri Toikeusse se rebellent, alors contre leurs alliés pour constituer leur liste commune à eux à Abidjan et ailleurs.

Le camp Soro s’est aussi désolidarisé de la plate-forme de l’opposition conduite par le président Bédié. Et pourtant.

Est-ce-à dire que l’union sacrée de l’opposition n’était qu’une simple poudre dans le vrai jeu démocratique? Les législatives ont donc mis  à jour la présence permanente de la défense des intérêts particuliers au détriment du collectif. Avec son retour annoncé, quelle sera la marge de manœuvre dans  le recollage du tissu, pour le professeur Maurice Kacou Guikahué ? Un retour attendu. La fièvre monte dans les rangs des  militants du PDCI, et dans, d’autres quartiers généraux.

HERVE MAKRE

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