Le collège électoral est convoqué le 6 mars prochain pour élire les membres de la chambre basse du parlement ivoirien. L’enjeu de l’élection des députés n’est pas seulement que symbolique. Certes, il faut réconcilier les ivoiriens avec la démocratie considérablement endommagée depuis août 2020 mais, il faut aussi relancer un mode de fonctionnement politique dépassionné pour reconstruire la cohésion nationale.
En France, notre référence en tout et pour tout, il y a 577 députés pour une population de 65 millions d’habitants, soit un député pour 113.000 habitants. En Allemagne, une autre démocratie européenne, ce sont 622 députés pour 82 millions d’habitants soit 1 député pour 131.000 habitants.
De ce qui précède, en tenant compte de ces ratios, la Côte d’ivoire a besoin de seulement 170 députés. Nous avons, donc, 85 sièges de députés de trop. Nous devons pouvoir, courageusement, en tirer les conséquences politiques pour une utilisation rationnelle de notre politique budgétaire et affecter ces ressources financières aux vrais besoins des populations, par exemple, combler le déficit abyssal de 13000 enseignants au primaire, au secondaire et au supérieur. C’est une exigence de bonne gouvernance.
Politologue et Ecrivain
Dernier livre publié: «Côte d’Ivoire une démocratie sans démocrates. La ploutocratie n’est pas la démocratie»