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Urgent-Abidjan-PETROCI: que reste-t-il de 5 ans de nettoyage avec un audit toujours silencieux

Le gouvernement ivoirien privatisant les actifs de sa holding pétrolière, avec pour argument de recentrer la la Société Nationale d’Opérations Pétrolières de la Côte d’Ivoire, PETROCI-Holding, sur son activité principale, l’exploitation et la production, et de renforcer son caractère de holding financière, voulait lui donner un second souffle. Bientôt quatre plus tard, que reste-t-il de ce gros  nettoyage  perçu comme  une fumée qui en cache bien lourd ?

Le nouvel acquéreur, depuis le 5 mai 2017, n’était autre que Newco, filiale de l’Hollandais Puma Energy (avec sa sulfureuse affaire Probo koala), dont PETROCI devrait détenir 20% du capital. Avec une dette d’un peu plus de 6,2 milliards de francs CFA, les pertes d’exploitation ont atteint 2 milliards en 2013, puis 2,7 milliards en 2014 et se sont établies à 1,5 milliard, depuis 2015. A quel niveau sont-elles établies en 2021 ?

Que reste-t-il, après d’énormes licenciements  à Pétroci?

Mais certains observateurs qui écoutent  bien les employés, pensent que les problèmes viennent «des dépenses incongrues du directeur général, des voyages en jet privé et des contrats farfelus». Cette situation a-t-elle changé en 2021? Avec cette sur le marché de la vente de carburant, la domination du français Total qui exploite le vrai pétrole propre de la Côte d’Ivoire. Ce qui contraint, ce pays à s’approvisionné sur le marché africain dont le pétrole de mauvaise qualité se voit forcé du traitement  à la SIR.

Mais le projet de  construction d’une capacité de stockage de gaz de pétrole liquéfié (GPL) d’un volume de 12.000 tonnes métriques dans le port d’Abidjan, en partenariat avec la société SAHARA Energy Logistics Holdings Limited (SAHARA), serait salutaire  pour l’entreprise ivoirienne. Ce qui a été concrétisée par la signature d’un pacte d’actionnaires entre PETROCI Holding (35%) et SAHARA (65%). coût global à est estimé à 23,9 milliards de francs CFA (soit environ 36,6 millions d’euros) permettrait d’augmenter de 60% les capacités de stockage de la Côte d’Ivoire en GPL de manière à faire passer l’autonomie de consommation de 15 à 27 jours et à sécuriser ainsi son approvisionnement en GPL. Où en est-on ? Qu’a-t-on changé  à PETROCI?

Une société encore très endettée?

Avec la  fin de la crise postélectorale 2011, c’est d’une société très affaiblie et endettée qu’héritent les nouvelles autorités ivoiriennes. Dans leur volonté de la remettre à flot, deux audits relatifs au Plan Stratégique de l’entreprise sont commandés auprès des cabinets 2AC et Mc KINSEY. Conséquence tirée  de leurs conclusions, le Conseil d’administration autorise le Directeur Général d’alors à réaliser un autre audit dénommé « Audit organisationnel et social ».

L’objectif principal recherché est de faire l’évaluation du personnel sur une base documentaire et au moyen d’entretiens individuels. Cet autre audit devait également permettre d’examiner l’adéquation du personnel avec les postes, d’évaluer lesdits postes à partir de fiches de postes exhaustifs et d’ateliers. En décembre 2014, cette tâche est confiée au cabinet DRH Conseil, sélectionné après un appel d’offres. Seize semaines durant, le cabinet mènera ses activités en toute indépendance. Ses conclusions sont implacables.

L’étude de DRH Conseil révélera que PETROCI est en sureffectifs, notamment à la Direction des Ressources Humaines et au Département de la Communication et du Protocole, deux directions qui ne sont pas au cœur du métier de la société. Elles totalisaient plus d’une cinquantaine d’agents. Mieux, le rapport de DRH Conseil indique que la grande majorité des agents de ces deux directions ont un faible potentiel professionnel. Aussi, recommande-t-il le départ des agents à faible potentiel professionnel. Ceux à «potentiel moyen», il est précisé leur redéploiement, leur formation et le cas échéant, le départ pour certains.

Par ailleurs, la conjoncture sur le marché, met la PETROCI face à ses dettes importantes (contractées avant avril 2011), des obligations d’appels de fonds non satisfaites, une forte baisse due à la chute du cours du pétrole et un exercice 2015 enregistrant une perte d’environ 24,8 milliards de francs CFA.

Du surplace?

En vue de garantir la pérennité de la PETROCI et lui permettre de remplir les missions qui lui sont assignées, la nouvelle direction a entrepris de mettre en œuvre les conclusions et recommandations les plus urgentes de l’audit de DRH Conseil et bâtir un budget 2016 plus réaliste, basé sur le prix actuel du baril qui est d’environ 30 dollars US. Il faut noter que le prix baril continue de chuter  et tourne autour de 28 dollars à l’heure où nous rédigeons ce papier.

Ainsi, depuis le 8 janvier 2016, 10 postes de Conseillers et de Coordonnateurs auprès du Directeur Général seront supprimés. Le salaire de certains avoisinant 10 millions de francs CFA par mois. L’existence desdites fonctions constituait en réalité des doublons structurels de certaines directions ou départements. Signalons, pour exemple que le Conseiller Finance et Comptabilité   était le doublon du Directeur financier et comptable. De même que le Conseiller Technique gaz naturel était le doublon des Directeurs de l’exploration et de la production. Soulignons enfin que les Directeurs de l’Informatique, du Laboratoire et des Ressources Humaines avaient aussi leurs  Conseillers.

Et pourtant elle été créée pour soutenir la Côte d’Ivoire

 C’est ainsi qu’il y a déjà 5 ans, soit le 12 janvier 2016, une notification de licenciement a été faite à 40 agents, classés par l’audit comme à «faible potentiel» et ne montrant pas de capacité à tenir leurs postes de manière satisfaisante. Par ces mesures, la nouvelle Direction de PETROCI entend redonner un second souffle à l’entreprise. Le choix du licenciement pour motif économique confère au salarié licencié le bénéfice d’un acquis de priorité de réembauche durant un délai de deux ans. Aussi en cas de retour à meilleure  fortune dans ce délai, ils pourront être réembauchés par la société selon leur profil suivi du renforcement de leur capacité. Que deviennent-ils?

Pourtant créée en 1975, avec  une colossale ambition de faire de la Côte d’ivoire, la plaque tournante du commerce des produits pétroliers pour tous les pays de la sous-région, voire de toute l’Afrique? la Société Nationale d’Opérations Pétrolières (PETROCI) a-t-elle résisté  à la tempête pétrolière dans cette économie  ivoirienne aiguilleteuse?

HERVE MAKRE

ledebativoirien.net

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