Déjà, une grève en décembre 2019 avait secoué cette entreprise. Un remake! «Nous allons déposer un préavis de grève sur la table du directeur général cette semaine pour le contraindre à payer nos 4 mois de salaire». C’est la principale décision prise à l’unanimité par les employés de la Société Africaine De Produits Laitiers Et Dérivés (Sapled) réunis en urgence, samedi 30 janvier à Abidjan.
Cette société qui dispose d’une usine de production à Yopougon et commercialise les produits : Leader des jus de fruits, Tampico, les crèmes glacées Popito, connaîtra certainement des heures sombres dans les prochains jours. Ses 200 employés estiment vivre le martyr, depuis 4 mois, déjà.
Ces employés, pères et mères de familles travaillant de nuit comme de jour crient être dans une véritable galère. Leur bourreau selon eux n’est autre que leur directeur général Allialy Jules kouadio: «Nous ne comprenons rien de tout à ce qui nous arrive, car voilà exactement 4 mois que nous sommes sans salaires. A cela, il faut ajouter le mois de gratification de décembre. Nous n’avons pas pu connaître la joie des fêtes de fin d’année 2020 par faute de moyens», criaient-ils sans respirer. Et de reprendre retrouvant un peu de souffle :
«Le Directeur général nous avait promis la somme de 100. 000 Francs CFA (cent mille) pour nous contenter, mais certains d’entre nous n’ont reçu que 25. 000 Francs CFA.
Le directeur général n’arrive pas à nous dire la vérité et nous informe seulement que la société croule sous le poids des dettes notamment 394 millions de la CNPS, 396 millions d’impôts, 20 millions de la SODECI et 145 millions à la CIE. Soit une dette de 955 millions de FCFA. Qu’est-ce-que nous de simples employés et producteurs avons dans cette gestion de ce que nous faisons gagner à l’entreprise et qui est aujourd’hui introuvable ?», interrogent-ils et, à bien réfléchir, ils déclarent:
«Cela dénote de la mauvaise gouvernance, car nous savons que les cotisations que nous faisons, ne sont jamais reversées à la CNPS, depuis plusieurs années. En plus, les prélèvements faits sur nos salaires ne sont également pas reversés à la CMU. Ce qui fait qu’il nous est difficile de bénéficier des soins quand nous sommes malades». Et ces employés de souvenir un fait aussi important motif de la grève annoncée au sein de la société.
«Nous tenons également à dire que, depuis 2018, la BNI-banque nationale d’investissement, nous avait octroyé un prêt scolaire de 66 millions. Ce montant nous a été prélevé, mais n’a jamais été reversé à la banque. Les revendications sont nombreuses, mais la principale est le paiement de nos 4 mois d’arriéré et celui de la gratification. C’est pourquoi, nous avons décidé de déposer un préavis de grève illimité jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications», martèlent les responsables syndicaux dont, Beugré Mambé, délégué du personnel et porte-parole des dirigeants syndicaux de la SAPLED..
Le travail ne s’est pas encore arrêté, car chaque employé est toujours à la tâche. Mais l’inquiétude grandit chez les employés dans le viseur du départ en retraite quand ils observent, déjà, les malades ne bénéficiant d’aucune couverture sociale pour soins. Les décès, la société ne sait même plus les compter.
La décision de déposer un préavis de grève est irrévocable, toutefois, aux dernières nouvelles les responsables syndicaux ont une rencontre avec le directeur général, ce lundi 1er février, pendant que nous mettons sous presse. Une assemblée générale décisive est attendue suite à la rencontre de ce jour. Que les grands de cette société protègent les jus Tampico et Popito des enfants.
Ford Raymond Guei
ledebativoirien.net
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