»Avant de réclamer nos droits, assumons d’abord nos devoirs en nous valorisant dans le travail »
Bonjour présidente, vous êtes la première responsable de 14 groupements de femmes avec deux sections de groupements, donc responsable de 16 groupements. Pourquoi les femmes ont-t-elles placé leur confiance en vous, qui êtes vous pour séduire autant de femmes dans votre zone?
Merci madame, effectivement je suis Tiessé Lou Juliana, ivoirienne originaire de Zanoufla sous-préfecture de Zaguieta dans la Marahoue. Je suis une cultivatrice. Je suis l’une des femmes qui se veut forte, digne, dynamique et autonome. C’est d’ailleurs mon enthousiasme et mon dévouement dans les activités de revenue et surtout dans les travaux champêtres et la commercialisation des vivriers qui les ont convaincus. Les femmes ont eu confiance en moi et mon choisie comme leur présidente.
Combien de femmes comptent vos groupements et que faites-vous exactement ?
Nous produisons du vivrier. C’est-à-dire du riz, du manioc, de l’arachide, de la banane, du maïs, du piment, du gombo, de l’aubergine et toute sorte de produits vivriers. Nous ravitaillons toute la Côte d’Ivoire en produits alimentaires. La plus part des bons produits vivriers viennent de chez nous.
Nous les femmes de Zanoufla en particulier en général toutes les femmes de la Marahoue nous avons opté pour le vivrier. Sans la nourriture le monde n’est rien. Nous travaillons à l’image de nos valeureuses regrettées Botti Lou Rosalie, Irie Lou Colette et bien d’autres femmes qui travaillent sans répit pour le bien-être de notre beau pays.
Nous vous souhaitons nos sincères condoléances pour la mort de la présidente nationale des vivrières en Côte d’Ivoire. Quel souvenir retenez-vous d’elle ?
Aujourd’hui c’est la journée mondiale de droit de la femme, est ce que vos droits sont respectés entant que femmes ?
Moi je pense qu’avant de revendiquer ton droit, il faut te valoriser toi même, si une femme travaille, si elle est autonome, si elle ne tend pas la main à Pierre ou à Paul pour ses petits besoins, sans le vouloir l’homme se donne l’obligation de respecter ses droits. Une femme qui connait bien son travail ne peut pas être marginalisée dans son lieu de service, ni par son employeur, ni par n’importe quelle personne encore moins par son mari.
Cela va s’imposer à eux de la respecter, l’homme est obligé de te respecter parce-que tu ne dépends pas de lui. C’est pourquoi je demande à toutes les femmes de nos groupements de se mettre activement au travail pour être autonomes. Celles qui n’ont pas de moyens, nous les soutenons en leur octroyant des prêts sous forme de tontine, et nous nous soutenons mutuellement en cas de joie ou de malheur. Ensuite nous sommes fières de revendiquer nos droits.
Nous terminons notre entretien, quel est le message qui vous tient à cœur ?
Merci présidente
C’est moi qui remercie votre journal pour cette entretien, grâce à vous nous espérons bénéficier de l’aide gouvernementale et nous pourrons compter parmi les grandes femmes de ce pays et du monde entier.
HORTENSE LOUBIA KOUAME