Par H. M.
Le patron de la sécurité municipale, Cédric Feron expatrié français qui travaille pour le maire Jacques Gabriel Ehouo a rendu le tablier, dit-on. Les raisons tournent selon ce qui se dit dans la cours de la maire, autour d’un certain dysfonctionnement dans la gestion du successeur d’un certain, Akossi Bendjo en exil. «Ma démission fait suite à la des divergences de point de vue de sécurité et de gestion d’une police municipale». C’est ce qu’il dit…
Une intrusion, comme un regard dans rétroviseur, effectuée par ‘‘ledebativoirien.net’’ qui tent de mettre au grand jour quelques exploits, dans la gestion des collectivités administratives. Tout est su de l’Inspection générale d’Etat et a donné lieu à un procès qui a abouti à la condamnation de l’ancien maire de la commune de Plateau.
Juste dans la continuité avec Jacques Ohouo, maire dont l’élection sous la musique des griots patriotes a mobilisé l’opposition contre le candidat du pouvoir RHDP, Fabrice Sawegnon ? Mais déjà des casseroles trainaient dans la cour de la mairie de Plateau. Et les bruits continuent. C’est à croire que l’actuel locataire de la bâtisse municipale, semble toujours poursuivi par l’ombre de la gestion de l’ex-maire, son mentor dit-on.
Le dysfonctionnement intentionnel perdure, encore?
A la Mairie du Plateau tout se passe bien. D’ailleurs, des conseillers municipaux, comme si c’était, hier ont encore un souvenir solide de la réunion de la session budgétaire le 18 janvier 2012.
A la mairie du Plateau on n’est, toujours pas avare en confidences, ce n’est pas une denrée rare là-bas. Difficile donc de circuler sans qu’on ne vous file quelques exploits. Voici comment fonctionnait le Conseil Municipal sous Akossi Bendjo en perpétuelle conflits avec les textes de lois qui confèrent des prérogatives non négociables audit Conseil. Des garde-fous et balises pour assurer la transparence dans la gouvernance et la gestion communale. Mais la clôture ne semble pas assez haute pour «l’Elu» ! Est-ce le cas avec son filleul ? Jacques ?
Par exemple l’article 24 des attributions et modes d’intervention dispose que : «Le Conseil Municipal règle les affaires de la commune». Plus loin, dans le dernier paragraphe de cet article, il est précisé que «…le Conseil Municipal intervient, selon le cas, par voie de délibération, de règlement…». Ou encore en son article 25 suivant, le législateur Ivoirien a cru bon de préciser, ce sur quoi le Conseil Municipal est appelé «à donner obligatoirement son avis». Ça, c’est pour le dirigeant qui a encore une petite notion de la bonne gouvernance.
Mais et concrètement à la mairie du plateau ?
«Durant 17 ans maintenant, il a été regrettable de constater que, par le jeu des trafics d’influence, des manipulations, des intimidations et de corruption d’une bonne partie des élus locaux plus enclin à être assidus aux réunions du conseil pour en assurer le quorum et en faire une chambre d’enregistrement, les violations flagrantes et permanentes des textes et des procédures étaient devenues, la règle au Conseil Municipal et dans les services de la Mairie du Plateau. Cela a constitué ainsi la base et le terreau de la mauvaise gouvernance, depuis plus de dix (10) ans. En dehors des délibérations relatives à certains objets tels que le budget, les taxes, le cadre organique, c’est le black-out total», regrette avec le temps un ex-collaborateur d’Akossi Bendjo. Une élégante complicité d’était même avec le Secrétaire
Quelle gestion époustouflante! et aujourd’hui ?
«Depuis 10 ans, le conseil municipal n’a jamais examiné les différents comptes de la mairie du Plateau. Depuis 10 ans, le conseil municipal n’a jamais pris une seule délibération relative à l’examen des différents comptes susvisés et le maire n’a jamais reçu de quitus de ses différentes gestions. Si d’aventure des délibérations étaient brandies, elles sont toutes fausses», souvient un ex-collaborateur de Bendjo. Un véritable délit.
La procédure fout le camp dans l’attribution des des marchés
L’attribution des marchés sous Akossi Bendjo n’a jamais eu de secret pour le maire du Plateau. L’absence de délibération prise par le Conseil pour tous les marchés attribués n’a jamais posé de problème pour le rayonnement du Plateau. Et aujourd’hui, les choses ont-elles changé avec son filleul Jacques? Est-ce dans la continuité que les différents contrats se passent à la Mairie du Plateau avec tiers sans appel d’offre, ou portés à la connaissance du Conseil Municipal ? On ne change pas un esprit qui gagne ?
Deux (2) régies financières parallèles avaient été ouvertes: l’une pour recevoir, par le biais de la société NEG-COM, les recettes issues de la publicité (affiches et panneaux) et l’autre pour recevoir, par le biais de la société CIVES, celles provenant des occupations du domaine publique (parking par exemple). NEG-COM et CIVES étaient-elles des sociétés créées de toutes pièces par le Maire Akossi Bendjo, sans l’autorisation préalable de la tutelle après avis du conseil municipal ?
Il y avait eu le scandale de l’achat de caméras de surveillance
C’est avec joie que l’on découvre, aujourd’hui que tout ce matériel qui n’a jamais été livré, a fait l’objet de facturation de la part de la société CIVES, et les factures ont été payées comme l’atteste le tableau récapitulatif confectionné par cette entreprise. Ainsi que les comptes administratifs du Maire pour les exercices 2002 et 2003 que ‘‘ledebativoirien.net’’ a pu consulter.
On peut y lire rapidement : Exercice 2002 : Achat de cameras de télésurveillance : 54.999.984 FCFA. Exercice 2003 : Achat de caméras de vidéosurveillance : 54.954 .769 FCFA ; Achat de mats cameras hauteur 8 mètre : 16.958.800 FCFA Travaux de raccordement des caméras de vidéosurveillance : 14.998.659 FCFA. Ainsi, au titre des caméras de surveillance, cela représente donc la petite somme de 124.953.412 FCFA (cent vingt-quatre millions neuf cent cinquante-trois millions quatre cent douze) qui a été payée.
Ce n’est pas tout au Plateau
En 2008, quelques petites astuces ont été sorties pour l’usage des crédits inscrits au budget et non utilisés en fin d’année. Ainsi dans la seule journée du mardi 30 décembre 2008 et pour le même objet, le 3ème Adjoint au Maire, sur instruction du Maire a fait mandater 33 factures de la seule société AIF. Le montant total de toutes ces factures s’élève à 31.278.281 FCFA. Pourquoi procède-t-il ainsi ? Ben, il faut éviter la tenue des réunions de la municipalité exigées par la loi municipale pour se prononcer sur toute dépense dont le montant est supérieur ou égale à 1.000.000 de FCFA. Astucieux ! Que fait, aujourd’hui, le filleul Jacques ?
Plus d’une centaine d’entreprises et de commerces bénéficiaient d’une autorisation de stationnement au Plateau, moyennant le paiement de la taxe d’occupation du domaine public dont le montant est de 4.000 FCFA par m² et par mois. Sur cette base, les recettes provenant de l’occupation de ces espaces par ces entreprises étaient estimées au 31 Janvier 2009 à 147.168.000 FCFA.
À quoi a servi cette petite somme ? Aucune trace sous Bendjo…Et qu’en est-il aujourd’hui avec le filleul Jacques ? Plateau brille de mille feux et de lumière.
HERVE MAKRE