Aucun bilan de sa gestion des précédents mandats parlementaires aux populations de sa circonscription, mésentente avec plusieurs cadres locaux, choix impopulaire d’un suppléant dit arrogant, défaite des candidats désignés aux élections des présidents des commissions électorales locales et une campagne colorée par une vaine tentative d’achat massif de conscience des populations.
De tout ce qui précède, le candidat RHDP de la circonscription Mankono commune et sous-préfecture, Moussa Dosso, membre du gouvernement du président du RHDP devait s’attendre à un sursaut local pour le bouter hors de l’hémicycle ivoirien. Ledebativoirien.net retrace le film de la chute du « faucon du Béré », l’immense ministre révélé par Soro Guillaume.
18 années de « règne » en qualité de ministre de la région du Béré dans les différents gouvernements qui se sont succédé depuis la rébellion de 2002 conduite par Guillaume Kigbafory Soro dont il était le responsable financier. 10 années de présence à l’Assemblée Nationale pour le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale dans l’intérêt particulier de sa circonscription électorale au delà de celui national. Un lourd bilan.
Cependant, au regard des missions à lui confiées à travers leur suffrage, les populations de Mankono commune et sous-préfecture n’ont jamais eu de bilan législatif de la part de leur représentant à l’hémicycle ivoirien. La voix des parents de Moussa Dosso n’a pas assez été entendue sur les différents problèmes qui minent leur vie à Mankono. Un lycée moderne qui souffre de capacité d’accueil, un manque criant d’enseignants qui oblige le Coges après un copieux racket des parents d’élèves à recruter des vacataires et payer des heures supplémentaires aux titulaires pour dispenser les cours.
de fortes attentes ignorées
Un hôpital général dont le plateau technique et les prestations laissent à désirer. Mais attention, ce ministre ex-député ne tarde à faire publier le bilan de santé de ses parents qu’il aide. Ils sont nombreux à souffrir d’hernie ombilicale du côté de Mankono. Et là, les populations ne lui ont pas pardonné cette passe publicitaire foulant aux pieds le secret médical. Exténuées par les frais de déplacements à Séguéla, les populations de Mankono attendent impatiemment la construction de leur tribunal de justice pour l’établissement de leurs certificats de nationalité et autres actes de justice.
Leur commissariat de police, leur camp militaire, la réhabilitation de leur camp de la gendarmerie et la prise de service de leur trésor ou paierie dont le bâtiment est déjà opérationnel. Autant de préoccupations et attentes des populations de Mankono commune et sous-préfecture auxquelles leur fils, présent à l’Assemblée Nationale, depuis des décennies devait pouvoir en parler au gouvernement. Mais, jusqu’à la veille de ces législatives de 2021, ils n’ont eu aucun retour. Donc Moussa Dosso ne parlait pas à l’oreille du Chef de l’Etat comme il l’a fait croire ! Puisque, à Mankono, tout manque.
Pis, le ministre des ressources animales et halieutiques et ex-député désormais, s’est plutôt investi dans des querelles avec plusieurs cadres locaux. Notamment ses différents suppléants Ladji Karamoko et Mamadou Karamoko, l’ex-président du conseil régional du Béré, Kader Karamoko et l’actuel Sénateur Mamadou Bamba en ont fait les frais de l’attitude peu confraternelle de Moussa Dosso. il a palabré avec tout le monde. Ne dites pas qu’il était imbu de son égo surdimensionné.
Sachant qu’il ne pouvait plus compter sur les cadres de Mankono pour sa carrière politique, Moussa Dosso désigne son frère cadet Mefa Dosso pour l’accompagner aux législatives de 2021, en qualité de suppléant. Réputé pour être un jeune homme arrogant, imbu de sa personne et belliqueux. N’est-il pas le reflet de son frère ainé ! Mefa Dosso n’a pu faire l’unanimité au sein des quelques cadres locaux encore fidèles à Moussa Dosso. «Le choix de Mefa Dosso va le perdre mais comme le ministre insiste, on verra bien où cela va nous conduire» nous avait confié l’un d’entre ces cadres, avant les joutes.
Ainsi, la défaite du candidat RHDP, Moussa Dosso se dessinait tout doucement à Mankono commune et sous-préfecture. L’élément prémonitoire fut la débâcle des candidats RHDP désignés par Moussa Dosso aux élections pour la présidence des commissions électorales locales. L’opposition remporte du coup ces élections. Un argument de taille qui galvanise davantage ses adversaires politiques sur le terrain. «C’est le début de la fin politique de ce monsieur à Mankono» lâche l’un d’entre eux, en plein meeting de précampagne pour les législatives de 2021.
Effectivement comme le début du déclin politique du « faucon du Béré », Moussa Dosso perd l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, le 6 mars 2021 face un adversaire opiniâtre et ayant soif de servir sa population. Le candidat indépendant Fofana Hassane a fini par avoir raison du tout-puissant infiniment petit, face à la volonté des populations, le ministre du Béré et coordinateur régional RHDP, Moussa Dosso. Le crapaud à beau se gonfler face à l’éléphant, il restera crapaud. Le peuple reste le peuple. Quand il décide de dire NON, il dit NON !
Le ministre-candidat RHDP a été battu avec 49% des voix pour son challenger contre 39% pour lui. Il devra boire, la coupe jusqu’à la lie. Fofana Hassane, le nouvel élu député, est cet autre fils de Mankono, qui par ses actions de développement et de cohésion sociale dans la localité, a pu rallier plusieurs cadres et militants RHDP à sa cause. Une nouvelle lumière pour Mankono.
H.KARA
ledebativoirien.net
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.