Attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres, ce sont là les chefs d’accusation retenus contre l’ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, qui se la coule douce aux baies des milliardaires à Abidjan. Depuis, ce mardi 13 avril 2021 l’information est rendue publique par le tribunal militaire du Faso. Le palais d’Abidjan est-il agité ?
«Le tribunal militaire, qui a décidé de la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré, a énuméré les accusations. Il s’agit d’attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres dans le dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’État Thomas Sankara» publie la presse burkinabe, mardi 13 avril 2021. Un procès à relent politique s’ouvre donc au pays des hommes intègres. La famille de Thomas Sankara et tous les panafricanistes retiennent désormais leur souffle dans l’espoir de la manifestation de la vérité gage de justice dans la mort l’ex-chef de la junte militaire et ancien chef de l’État du Burkina Faso de 1984 à 1987. «Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987 par un commando cornaqué par Blaise» qui également est devenu président du Faso depuis 2014 à la suite d’une insurrection populaire. Blaise Compaoré est actuellement en Côte d’Ivoire sous le couvert du Président ivoirien Alassane Ouattara. Et pour cause? Peut-être le rôle prépondérant joué par l’ancien homme fort du Burkina Faso pendant la rébellion ivoirienne de 2002 à 2010.
Le Burkina Faso a été une base arrière déterminante dans l’ancrage solide de cette rébellion dans la zone CNO (centre-nord-ouest) de la Côte d’Ivoire. Un coup d’État déclenché par le sergent chef major Ibrahim Coulibaly et mué ensuite en rébellion qui sera conduite finalement par Guillaume Soro jusqu’à la présidentielle de 2010. Cette rébellion avait fait mienne la revendication principale du RDR. C’est-à-dire la réhabilitation politique d’Alassane Ouattara afin d’être candidat à cette présidentielle dont l’actuel Chef d’État ivoirien en est sorti vainqueur mais une victoire contestée par le camp de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui plongea la Côte d’Ivoire dans une crise postélectorale faisant au moins 3000 morts.
Blaise Compaoré ne sera pas seul dans le box des accusés. Son bras droit d’alors, le «Général Gilbert Diendéré, actuellement incarcéré dans le cadre du «coup d’État le plus bête au monde», est aussi poursuivi. Lui pour complicité d’assassinat, recel de cadavres, et attentat à la sureté de l’État»
Enfin, le monde entier aura l’occasion de connaître ce qui s’est passé, il y’a 37 ans aujourd’hui, après la mort de Thomas Sankara, sans oublier l’embarras dans lequel se trouve le palais d’Abidjan à l’annonce de la décision de Ouagadougou. Alassane Ouattara se déterminera-t-il à lâcher Compaoré qui aura été d’un soutien solide dans la chute de Gbagbo qui vient de retrouver la liberté ? Quelque chose commence pour le régime Ouattara.
H.KARA
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