Il se tient un procès au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau qui continue de retenir l’attention populaire même si un nouveau gouvernement est mis en place pour détourner l’attention des Ivoiriens. Un simple déplacement de chaises. Ce procès est celui d’Amadé Ouérémi, baptisé, le tuer des montagnes à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Ouérémi cherche l’auteur des crimes portant sur 800 morts en une seule journée, sur les 3000 défendus à la CPI par la procureure Fatou Bensouda. Mais comme un borgne, un défenseur des droits des victimes ferme l’unique œil qui lui reste encore sur toutes ces victimes. Et pourquoi ?
Comme à la Haye, l’auto désigné président des victimes de la crise postélectorale de 2011, Issiaka Diaby est attendu par les familles des victimes des massacres de Duékoué au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau pour la manifestation de la vérité. C’est à dire la justice. Mais, l’attitude et le silence d’Issiaka Diaby de peu d’intérêt pour les victimes du «boucher» du mont péko et ses collabos interpelle. En revanche, le cas Gbagbo et Blé Goudé libres de rentrer dans leur pays comme vient de l’affirmer le président Ouattara, hante beaucoup monsieur Diaby. Il ne cesse de s’afficher sur les médias pour réclamer justice en faveur des victimes présentées par l’avocat de l’État de Côte d’Ivoire et la procureure de la CPI, Fatou Bensouda. Ce qui révèle le caractère d’une mémoire sélective des victimes du CVCI de Issaka Diaby.
Et pourtant, même les habitant d’Abobo lui demandent, à quand la voix d’Issiaka Diaby pour les 800 victimes des massacres de Duékoué ?
«Laurent Gbagbo n’a aucune chance d’être libéré» disait, Jean Paul Benoît, avocat de l’État de Côte d’Ivoire à la CPI pour rassurer les victimes du CVCI et le pouvoir d’Abidjan en juillet 2012. Ainsi, à cette époque, le sort de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo était scellé. Le RHDP avait cru régler définitivement le cas du « sorcier de Mama ». Une certitude qui a même fait réagir son porte-parole Joël N’Guessan : «Gbagbo libéré? Ce sera un miracle!» a-t-il lâché à la une du quotidien ivoirien « Le Patriote », proche du RHDP. Le président des victimes, Issiaka Diaby est tout heureux de voir son combat abouti dès l’entame du procès à la CPI de Laurent Gbagbo.
Cependant, très vite, il va déchanter à la suite de l’acquittement en première instance de Laurent Gbagbo «au-delà de tout doute raisonnable» le 15 janvier 2019 par la juge Olga Herrera Carbuccia. Ensuite, le mercredi 31 mars 2021, le nouveau président de la Cour, le juge, Piotr Hofmanski, élu en séance plénière le 11 mars 2021 par les juges de la Cour Pénale Internationale, assomme littéralement Issiaka Diaby et le CVCI en appel de la décision d’acquittement prononcée le 15 janvier 2019. La procureure Fatou Bensouda perd définitivement son procès contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la Haye.
Pris de colère panique, Issiaka Diaby lance alors: «Cette décision de la CPI consacre l’impunité». Puis de se rendre à l’évidence : «Mais leur place est à la MACA, ici à Abidjan», continue-t-il de soutenir pour se soulager. Le pouvoir d’Abidjan également n’en revient pas. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont finalement libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent. Les ivoiriens et les ivoiriennes attendent avec impatience la date de leur retour en Côte d’Ivoire.
Si avec abnégation, dévouement et hargne, Issiaka Diaby président des victimes de la crise postélectorale de la Côte d’Ivoire a suivi ce procès à la CPI afin que les présumés coupables de la crise post-électorale, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé soient condamnés, devrait-il s’arrêter en chemin à la recherche de toute la vérité pour la joie des victimes qu’il représente ? Pourquoi, depuis les massacres des wê à Duékoué par l’actuel présumé coupable Amadé Ouéremi, Issiaka Diaby n’a-t-il jamais osé réclamer justice publiquement pour les victimes des massacres de Duékoué?
Pourtant, le procès de «l’ex-seigneur de guerre» du mont péko a commencé, depuis le mercredi 24 mars 2021. Et comme une coïncidence de l’astrologie ou de la numérologie, le ministère public a retenu 24 chefs d’accusation contre le tristement célèbre Amadé Ouéremi. Ce qui sous entend que, pour l’inculper, le procureur de la république détient des preuves contre l’ex-milicien pro-FRCI dans la zone CNO à l’époque.
Mais, il est suffisamment remarqué, que c’est toujours le silence du côté de l’association des victimes de la crise postélectorale pourtant, très active à la CPI. Le CVCI d’Issiaka Diaby semble faire la politique de l’autruche en ce qui concerne la cause des victimes des massacres de Duékoué dans le procès d’Amadé Ouéremi. Deux poids, deux mesures, pouvons-nous déduire de l’attitude du premier responsable du CVCI.
À moins que le zélé défenseur des victimes soit refroidi par le pouvoir d’Abidjan. Ainsi, au regard, de sa démarche actuelle vis-à-vis des victimes des massacres de Duékoué, Issiaka Diaby, président du CVCI, a irréversiblement choisi ses victimes pour son association. Alors, à quand la voix du CVCI pour les 800 victimes des massacres de Duékoué? Qui portera leurs voix inaudibles au procès d’Amadé Ouérémi ? Issiaka Diaby ne répondra pas.
H.KARA
ledebativoirien.net
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