A la tête de son gouvernement, Achi Jérôme Patrick multiplie les rencontres aux belles allures. Il reçoit coup sur coup d’importants soutiens, de la France par l’acte de son ambassadeur Jean-Christophe Belliard, du patronat ivoirien décidé à l’accompagner et le tout couronné par la Banque mondiale qui réaffirme son engagement pour l’atteinte de l’objectif 2030. Dire que Patrick Achi peut dormir sous son laurier tranquille? Sans menaces ?
« Je suis venu féliciter le Premier Ministre pour sa nomination et faire le tour des grands dossiers. On rentre dans un moment nouveau. On sent bien une volonté d’accélérer, d’aller plus vite, d’aller plus loin dans le domaine économique et social en Côte d’Ivoire. C’est l’objectif du Président de la République ainsi que de celui du Premier Ministre. Et la France veut accompagner ce mouvement parce que notre intérêt est que la Côte d’Ivoire réussisse son développement économique et social pour se prémunir des dangers sécuritaires.»
‘’Intérêt’’, le mot est lâché. La France sera, toujours en première ligne pour défendre ses intérêts dans une colonie qui constitue le premier de ses réservoirs en Afrique et certainement dans le monde. Très confiant, Jean-Christophe Belliard, proclame que son pays sera totalement en première ligne avec ‘‘les grandes ambitions’’ de la Côte d’Ivoire pour les années à venir. Plus précis encore: «La France a un certain nombre d’outils pour encourager le secteur privé à créer des emplois. Il ne s’agit pas seulement du secteur privé français. Il s’agit aussi du secteur privé ivoirien, des petites et moyennes entreprises…Le problème de l’Afrique, c’est le sous financement du secteur privé. Or, il y a un certain nombre de structures qui permettent ce financement.»
Et le patronat aux mains de la France dans tout ça ?
«Le programme de gouvernement du Président de la République, élaboré sous le vocable « Côte d’Ivoire solidaire », fait du secteur privé un élément central du développement économique et social de notre pays. Le secteur privé est reconnu dans son rôle de créateur de richesses et d’emplois. Dès lors, il paraissait nécessaire d’avoir une rencontre préalable avec le nouveau Premier Ministre pour passer en revue quelques préoccupations de notre secteur, et surtout voir comment aborder la mise en
Une vision 2030 d’Alassane Ouattara. Attention !
Il ne sera pas prêt d’appuyer les freins des deux pieds. Une vision qui annonce des mandats à cueillir par tous les moyens. En très bon chef d’Etat africain, difficile de quitter le pouvoir, vivant ? Le Président Alassane Ouattara en a fini avec le plan 2025, la barre vient d’être repoussée à 2030. Que les uns et les autres se préparent pour de belles et certainement rudes compétions à venir. Et ce, jusqu’a l’épuisement, car il est bien décidé à mettre un terme aux ambitions de la vieille génération de politiciens. Il sera le dernier de cette classe tant de son vivant. 2030 a parlé !
Avec le soutien de la France, des entreprises et des banques, une telle vision n’est pas loin d’être réalisée. Et c’est ce que la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Coralie Gevers, a réaffirmé, de belle voix, le mercredi 14 avril 2021 à Abidjan, sur l’engagement du groupe de la Banque mondiale à accompagner le Président Alassane Ouattara dans la réalisation de sa Vision 2030. Point.
»Nous avons confirmé l’engagement du groupe de la Banque mondiale, de la Société Financière Internationale (SFI) et de l’Agence Multinationale de Garantie des Investissements (MIGA) à participer à la réalisation de cette vision qui vise à doubler le PIB par habitant en Côte d’Ivoire d’ici à 2030 et à assurer une Côte d’Ivoire plus solidaire« , a bien dit Coralie Gevers.
S’il y a une personnalité qui profite d’une embellie environnementale avec la fin des procès à la CPI et à Abidjan, avec l’acquittement de l’ex-président, et la condamnation à perpétuité d’un chef de guerre, c’est bien Patrick Jérôme Achi. Il peut clamer sa fierté de bénéfice d’autant d’apathie. Est-il dans la vision 2030 de l’homme fort d’Abidjan?