Site icon LE DEBAT IVOIRIEN

urgent-religion-Imam Ousmane Diakité, désigné président du COSIM: voici pourquoi le régime d’Abidjan est entre crainte et espoir

L’imam Ousmane Diakité, a été désigné, à Abidjan dans la commune de Treichville comme nouveau Cheikhoul Aïma et par voie de conséquence, il devient le président du COSIM, depuis le dimanche 24 avril 2021. Cependant, le régime d’Abidjan n’oubliera pas d’aussitôt le franc-parler de l’imam de la mosquée de la Riviera Bonoumin à Abidjan-Cocody sur les pratiques d’enrichissement illicite dans la gestion d’un État, à une cérémonie de la nuit du destin célébrée le mercredi 21 juin 2017 en présence du Chef de l’État, Alassane Ouattara à la Riviera Golf dans la commune de Cocody. Le guide religieux sans état d’âme  à montrer son inimitié face aux pratiques immondes et incommodes dans  la gestion des affaires  publiques. Une  pilule difficilement  avalée, ce jours-là, par les accompagnateurs du chef de l’Etat.

Aujourd’hui, devenu président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques (COSIM), l’imam Ousmane Diakité suscite à la fois une crainte et un espoir pour les dirigeants de la Côte d’Ivoire au regard des travers de la gouvernance du régime d’Abidjan. «N’utilisez pas votre position sociale pour influer sur l’attribution de marché public» prévenait l’imam Ousmane Diakité lors d’une conférence qu’il a prononcé à l’occasion de la célébration de la nuit du destin le mercredi 21 juin 2017 autour du thème «La contribution de l’islam dans la lutte contre l’enrichissement illicite». Les ivoiriens se souviennent encore du retentissement national de ces propos incisifs du nouveau Cheikhoul Aïma Ousmane Diakité devant presque tout le gouvernement ivoirien réuni pour la commémoration de cette nuit du destin à la grande mosquée de la Riviera Golf.

Ainsi, Ousmane Diakité, homme intègre, de principes et de droiture, qui n’a pas sa langue dans sa poche comme ses prédécesseurs, pourra-t-il s’inscrire dans l’omerta de ceux-ci sur les cas d’abus et de violations de droits humains du régime d’Abidjan brandis dans le monde entier? La crainte du régime d’Abidjan. Le clergé catholique, quant à lui, a fait sa part dans l’interpellation des tenants du pouvoir de la Côte d’Ivoire à œuvrer pour la paix et la démocratie dans le pays lors des débats du 3è mandat avant la présidentielle d’octobre 2020.

De fortes attentes

Donc, les ivoiriens attendent beaucoup également de la communauté musulmane dans la restauration d’un État de droit dans le pays de feu Félix Houphouët-Boigny, apôtre de la paix. Le dernier rapport annuel de 2020 du Département d’État Américain sur les droits de l’homme en Côte d’Ivoire est une parfaite illustration du déni de démocratie en Éburnie. Dans ce document, 37 pages relèvent les différents cas de décisions arbitraires et de violations de droits humains commis par les animateurs du pouvoir d’Abidjan.

«Les autorités civiles n’ont parfois pas maintenu un contrôle efficace sur les forces de sécurité. Des membres des forces de sécurité ont commis certains abus. Parmi les problèmes de droits de l’homme signalés, on peut citer: la disparition temporaire forcée par le gouvernement; conditions de détention difficiles et potentiellement mortelles; arrestation ou détention arbitraires par les forces de sécurité; prisonniers ou détenus politiques; des représailles à motivation politique contre des personnes situées à l’extérieur du pays; graves problèmes d’indépendance du pouvoir judiciaire;

de sérieuses restrictions à la liberté d’expression et à la presse; ingérence substantielle dans les droits de réunion et d’association pacifiques; manque d’enquête et de responsabilité pour la violence contre les femmes et les filles (…) La Constitution et la loi prévoient un pouvoir judiciaire indépendant, mais le pouvoir judiciaire est soumis à la corruption et à des influences extérieures (..) bien que le pouvoir judiciaire soit généralement indépendant dans les affaires pénales ordinaires, le gouvernement n’a souvent pas respecté l’indépendance de la justice.

 En janvier, diverses associations professionnelles et organisations de la société civile se sont plaintes de l’ingérence continue de l’exécutif dans le pouvoir judiciaire et du refus du gouvernement d’appliquer plusieurs décisions de justice» a mentionné l’administration Joe Biden dans ce rapport publié le 30 mars 2021. Cependant, le gouvernement ivoirien reconnait la contribution du COSIM à la cohésion sociale et garde l’espoir de la préservation de la paix en Côte d’Ivoire en comptant sur le COSIM dans un contexte d’expansion du djihadisme en Afrique subsaharienne. Le premier ministre Patrick Achi n’a pas manqué de saluer les performances du  Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques

à l’occasion d’une rupture collective du jeûne du ramadan organisée par le COSIM le 24 avril 2021 à Abidjan «Le COSIM peut être fier du bond qualitatif qu’il a fait faire à la communauté musulmane ivoirienne depuis sa création (…) Plusieurs réformes tendant à l’amélioration de la pratique religieuse et une obstinée éducation à la culture de la paix sont des acquis incommensurables qui ont changé le visage de l’Islam en Côte d’Ivoire». Un nouveau porte-voix des sans voix, c nouveau Cheikhoul Aïma ? Le régime d’Abidjan observe.

H.KARA

ledebativoirien.net

Quitter la version mobile