La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), cette association ivoirienne d’élèves et étudiants née dans les années 1990 renferme un véritable mystère qui fait d’elle une structure aux multiples facettes. Traversée par de profondes crises dont la plus spectaculaire dite ‘‘des machettes’’ qui aura d’énormes inconvénients sur les années d’études pour les étudiants. Alors qu’il s’agissait pour les étudiants, conduits à sa création par Martial Joseph Ahipeaud, le premier Secrétaire général de l’organisation, de lutter pour réclamer certains droits qui ne leur étaient pas reconnus sous le régime du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), parti unique d’alors. Retour sur un pan de la vie de la FESCI gagnant en ampleur avec son institutionnalisation, dans la gestion des victimes des déchets toxiques en Côte d’Ivoire, avec un sachant témoin…
Témoignage 2 de Charles Koffi Hanon, un caïd de la Fesci
L’INTRUSION DE LA FESCI DANS LE PROCESSUS D’INDEMNISATION DES VICTIMES DES DÉCHETS TOXIQUES (JUILLET 2009-AVRIL 2011).
«…Le 3ème jour des combats, nous étions envahis de toute part par la population déchaînée. Certains éléments de celle-ci qui étaient venus de Gonzagueville, d’Adjoufou, de l’Aéroport et autres tentaient d’escalader la clôture de notre cité pour avoir accès à celle-ci, afin d’en découdre définitivement avec nous. Mais, ils étaient de justesse repoussés par les étudiants qui y étaient encore et dont le nombre ne pouvait excéder 80 personnes.
D’autres jeunes de Port-Bouët avaient longé la voie principale donnant sur l’entrée principale de notre cité dans le même but. La tête de cette file se trouvait à quelques 15 mètres de l’entrée principale de notre cité et la queue se perdait à un peu plus d’un kilomètre au niveau du marché de nuit. Ces jeunes qui convergeaient vers notre cité avec une détermination farouche avaient été dispersés par les jets de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Les blessés étaient enregistrés dans chaque camp.
Face à cette situation, une grande partie de cette population avait changé sa stratégie. Ainsi, avait-elle emprunté la voie donnant sur la mer dans le but d’accéder à notre cité par le portail accessoire. C’est en ce moment que j’étais descendu. A ma vue, tous les camarades avaient exulté de joie et j’avais constaté qu’ils avaient comme été requinqués mais un peu indécis.
Après quoi, nous avions très rapidement pris possession de notre cité, la citadelle imprenable afin de la protéger de toute invasion extérieure. Nous étions donc (la population au niveau du marché de nuit et nous devant notre cité) dans une phase d’observation réciproque, lorsque certains des éléments des forces de l’ordre nous avaient approchés pour nous demander sagement de libérer notre cité sous leur escorte. La raison est que ces forces de l’ordre avaient souligné être dans l’incapacité de contenir cette foule furieuse dont le nombre croissait de façon vertigineuse.
La paix des braves
En outre, il est à faire observer que les cités libérées étaient prises d’assaut par ces riverains qui emportaient même avec eux chevrons et toitures. Par ailleurs, sortis de nos différentes cités, nous avions reçu l’information selon laquelle celles-ci devaient être cédées par ledit maire à la population appelée abusivement civile.
Arrivé en cité, j’avais aussi joint le Secrétaire Général de la FESCI de celle-ci, le Gal APPIA Adou pour l’informer de ladite situation et dans le même temps lui demander de faire revenir ses responsables. Ce dernier était d’abord, venu constater notre présence audit lieu et ensuite, avait fait venir de façon progressive ceux-ci.
Avant la venue de ces camarades, nous avions tenu à baliser cette situation. En effet, étant un jeune de Vridi Cité et ayant fait aussi mes armes dans la rue à défendre les plus faibles physiquement à partir des années 85 jusqu’à l’avènement de la junte militaire au pouvoir, connaissant bien la plupart des leaders des jeunesses de cette commune avec lesquels d’ailleurs nous (Guizot, Doyen KOFF et moi) n’avions et n’avons à ce jour aucun problème, nous les avons joints téléphoniquement, à l’effet d’une rencontre.
Au terme de celle-ci, nous avons décidé de faire la paix des braves. Ce qui permît au bout d’un à deux mois de faire revenir tous les étudiants dans toutes les résidences universitaires de cette commune. Et le train-train a repris son cours, la vie a repris son cours normal. Après que la paix fût véritablement revenue entre lesdits riverains et nous, feu KUYO Serge avait animé un meeting au cours duquel il m’avait rendu hommage en ces termes: «Charly Watta aime la FESCI. Malgré tout ce qu’il a subi du fait de la FESCI, il a défendu la FESCI».
La suite va concerner l’affaire des déchets toxiques et l’intrusion à proprement parler de la FESCI sous MIAN Augustin dans le processus d’indemnisation des victimes des déchets toxiques.
Après l’obtention de la Maîtrise de Droit, Carrières Judiciaires courant année 2002, je préparais le concours de la Magistrature et d’autres concours administratifs. Début 2006, j’ai été approché pendant que j’étais à la base navale par le nommé Gohourou Ziallo Claude François alias DON MIKE. Celui-ci m’avait souligné qu’il résidait à la cité rouge de Cocody et qu’il avait beaucoup d’estime et de respect pour ma modeste personne. La raison était que non seulement je figurais au nombre de ses devanciers au niveau de la FESCI mais aussi et surtout pour mon charisme et mes prises de position dépourvues de toute subjectivité.
Chemin faisant, dans la nuit du 18 au 19 août 2006, les déchets toxiques ont été déversés dans la ville d’Abidjan et ses banlieues par la bateau probo-koala affrété par la société Trafigura au Port Autonome d’Abidjan. L’odeur suffocante de ces déchets a suscité des mouvements d’humeur de la population ivoirienne et des étrangers vivant sur le sol ivoirien. Suite auxdites manifestations, un communiqué a été produit par le Gouvernement d’alors informant la population de cet état de fait. A la suite de ce communiqué, les populations dont les zones avaient été touchées par lesdits déchets avaient été invitées par le gouvernement à se faire consulter dans certains hôpitaux homologués par lui au nombre desquels l’hôpital général de Port-Bouët, le CHU de Cocody.
Face à cette situation, j’ai mis sur pied une association dénommé le Collectif des victimes des déchets toxiques d’Abidjan Sud 3, regroupant les victimes des déchets toxiques de Vridi, Port-Bouët, Koumassi et Treichville. Préparant certains concours administratifs comme indiqué plus haut et parallèlement inscrit au DESS en fiscalité et Droit des Affaires, j’avais confié dans ladite association à Gohourou Claude, la responsabilité de recenser les victimes aux fins de la défense de leurs intérêts dans cette cause.
l’intrusion de la FESCI sous Mian Augustin dans le processus d’indemnisation des victimes des déchets toxiques juillet 2009-avril 2011 suite…. A suivre…