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urgent-CPI: l’étau se resserre à Abidjan  petit-à-petit autour des ex-chefs des FRCI

Poursuivi pour des faits de crimes contre civils, crimes de guerre, génocide, assassinats, meurtres, viols, attentat, complot contre l’autorité de l’état, pillages, participation à des mouvements insurrectionnels, tribalisme, xénophobie, vols en réunion, troublés à l’ordre public.amadé ouérémi..Amadé Ouérém, terroriste qui a sévi à l’ouest de la Côte d’Ivoire a été condamné, avec une peine à perpétuité. Mais sera-t-il le seul  à porter cette lourde responsabilité criminelle ? Le gouvernement  ivoirien lui-même ne le pense  pas. En encourageant une enquête de la CPI, d’autres auteurs se verront  rattraper  par leurs actes  odieux. Qui sont-ils?

Au procès à Abidjan d’abord

«J’étais à Bagouo le 27 mars 2011. C’est le Commandant Fofana Losseni dit Loss qui a donné l’ordre de chasser les miliciens de Duekoué. Moi, j’étais un rebelle aux ordres du chef de guerre Coulibaly de Kouibly. C’est lui qui m’a fourni des armes et des treillis militaires. Moi j’étais malade et je ne faisais que mettre les munitions dans les chargeurs des armes dans le village de Blodi. C’est après la libération de Duekoué que je suis entré dans la ville. Les vrais dozos (chasseurs traditionnels) étaient nombreux ce jour-là.

Ce sont les dozos qui ont tué les gens. Ce n’est pas parce que c’est mélangé qu’ils vont mettre tout sur moi. Dieu même sait que je n’ai pas fait ça moi seul. J’ai vu des corps des hommes. C’était beaucoup. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Il y avait des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards parmi les corps. Des personnes ont été brûlées vifs dans des maisons. On m’a utilisé comme un chiffon pour nettoyer leurs déchets. Je n’avais pas d’hommes sous mes ordres. Je n’ai pas tué de guéré. Les gens ont essayé de me tuer… ».

En confessant ainsi, le terroriste  ouvre la voie que suivra la cpi à la recherche des chefs des soldats : Losseni Fofana(Loss), Koné Daouda(Kounda), Traoré Dramane, Coulibaly de Kouibly et les Dozos, tous aux ordres de Koné Zakaria…

Une équipe de la CPI est passé à Abidjan

dans  le feu du procès du  supplétif des Forces républicaines de Côte d’Ivoire-FRCI, créées le 17 mars 2011 par l’actuel chef de l’Etat ivoirien, alors reclus à l’hôtel du Golf, lors de la terrible tension  postélectorale.Le condamné d’Abidjan a été un acteur aux côtés d’autres chefs de guerre causant le massacre des populations autochtones dans la prise de la ville de Duékoué, les 27 et 28 mars 2011. Cette équipe de la Cour Pénale Internationale a tourné à Abidjan, pour mener ses investigations sur ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité, qui ont pu être commis en Côte d’Ivoire. Ces enquêteurs, ont interrogé plusieurs personnes à Abidjan, puis à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Cette équipe veut savoir tout sur  l’attaque, de juillet 2012 au camp des déplacés de Nahibly, à Duékoué. Camp placé sous la protection des casques bleus.

«Il est établi qu’au moins cinq personnes ont été tuées dans la nuit du 19 au 20 juillet dans le quartier Kokoman de Duékoué, majoritairement Malinké…», soutient la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) L’alibi des atrocités qui seront commises dans ce camp a été construit autour d’une histoire fondée sur présumé assassinat de cinq personnes au quartier Kokoman et dont les auteurs auraient  pour abri le camp des réfugiés. Un vrai scénario justificatif du crime, puisque ce camp n’abritait que les populations civiles dites opposées au nouveau régime d’Abidjan.

seront-ils devant les tribunaux après Ouéremi ?

«Au petit matin du 20 juillet, vers 7h, au moins 300 jeunes malinkés de la ville se dirigent surexcités vers le camp de Nahibly avec des armes blanches et des bâtons. Ils sont précédés par des chasseurs traditionnels dozos et des éléments des FRCI qui encerclent le camp. Après quelques tractations en dehors du camp, les jeunes s’en prennent aux portes d’entrée du camp qui cèdent rapidement, devant les soldats de l’ONUCI impuissants. Un flot de jeunes se déverse dans le camp de déplacés, ils bastonnent les jeunes hommes, mettent le feu aux abris et détruisent l’ensemble du camp (…) ».

Ces événements se sont déroulés en présence du préfet de Duékoué, M. Benjamin Effoli et du Lieutenant Daouda Koné dit Konda. Plus tard, il sera établi que sept personnes ont été tuées, lors de l’attaque de ce camp et que les casques Bleus refuseront d’intervenir, se  positionnant loin de la zone de conflit durant la semaine des tueries.

Un autre lieu des crimes qui intéresse les enquêteurs de la CPI est aussi le massacre au quartier Carrefour de Duékoué. «À Duékoué, lors de la journée du 28 mars 2011, des mercenaires libériens et des miliciens loyaux à Laurent Gbagbo se sont rendus dans des concessions habitées souvent par plusieurs familles et ont tué plusieurs Dioulas. Ils ont pillé et incendié des maisons et abattu des partisans avérés ou présumés d’Alassane Ouattara en fonction de critères purement ethniques ou politiques. Un imam, Drissa Konaté, et un homme habitant dans la même cour, Samasy Sidicki, ont été tués chez eux. Ce même jour, les forces pro-Gbagbo ont également abattu des ressortissants de la sous-région, notamment trois Maliens […] ainsi qu’un Burkinabè», explique  Amnesty international dans son rapport du 25 mai 2011.

la liste au main des enquêteurs de la cpi

En représailles donc, des planteurs armés venus du mont Peko, sous contrôle du chef milicien Amadé Wirmi dit Amadé Ouérémi qui tient le Parc national du mont Peko, attaquent le quartier Carrefour de Duékoué et font plusieurs centaines de morts. Ainsi, ces enquêteurs de la CPI, ont sur leur  liste, les noms de  personnes qu’ils voudraient  voir traduites devant les juridictions internationales. Il s’agira certainement:

de Dembélé Balla, chef des dozos qui ont attaqué le camp, mais, lui est décédé en 2020 au Mali; du Capitaine Koné Daouda dit Konda, en charge du secteur de Duékoué au moment de l’attaque de Nahibly et muté après au CCDO, puis à Odienné. Son homme de main, Yaya Doukouré, surnommé «Tout petit» qui est porté disparu, mais recherché pour être entendu; Amadé Wirmi dit Amadé Ouérémi, chef des milices burkinabè installées dans le Parc du mont Peko, qui ont exercé la terrible répression du quartier Carrefour faisant plusieurs morts. Il vient d’être condamné  à une  peine  à la perpétuité  par le tribunal pénale d’Abidjan.

Les autorités ivoiriennes dans  le silence

Attendent-elles régler le cas du Colonel Fofana Losséni dit « Loss Cobra », proche du Colonel Chérif Ousmane ? Les enquêteurs de la CPI ont-ils reçu un dossier résultant des auditions de la Cellule spéciale d’enquête, dans lequel  le gouvernement ivoirien note que les 126 miliciens d’Amadé Ouérémi étaient placés sous les ordres du Colonel Losséni Fofana via les lieutenants Coulibaly, Traoré Dramane, et Koné Nadia, agissant sous ses ordres directs ? C’est le même Losséni Fofana qui a neutralisé Amadé Ouérémi, le 18 mai 2011 avec 200 hommes du Bataillon de Sécurisation de l’Ouest (BSO), dans le mont Péko, où il s’était retranché avec ses miliciens.

Cependant, il est soupçonné, avec les colonels Chérif Ousmane et Touré Pélikan Hervé dit Vetcho, de faire partie d’une troïka d’officiers qui envisagerait de renverser le régime et de s’emparer du pouvoir pour leur propre compte. L’un après l’autre, ils devront répondre aux enquêteurs de la CPI. Mais  pourront-ils être transférés à la Haye? Ces trois pontes de l’ex-rébellion sont dans le collimateur du pouvoir aux côtés du Colonel Morou Ouattara, d’une manière ou d’une autre.

O.D.L.

ledebativoirien.net

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