L’alphabétisation reste la puissante arme pour l’épanouissement et le développement des citoyens dans une nation. Par conséquent l’analphabétisme se présente en véritable obstacle, voire, un souci pour les femmes qui se battent au quotidien pour se mettre au service de leur famille. Afin de s’inscrire dans la dynamique de l’État pour »la scolarisation obligatoire de la petite fille », des femmes n’ayant pas eu la chance de savoir lire, donc, illettrées désirent aussi être éclairées. Et le cri se fait de plus en plus savoir dans la capitale ivoirienne avec des campagnes menées par des ONG.
Zan Lou Clarisse, grande commerçante de pagnes, relate les méfaits de l’analphabétisme: «Quand j’étais toute petite, mon papa a refusé de mettre à l’école parce qu’il voulait me donner en mariage à un monsieur. Il dit que c’était pour pouvoir faire face à ses dépenses. Mes grandes sœurs et moi étions dans des situations difficiles. Alors que nos frères partaient à l’école, nous on partait au champ ou au marché pour aider les parents. Aujourd’hui nous sommes victimes du choix de nos parents. Moi je ne sais ni lire, ni écrire. Pour ouvrir mon compte bancaire, je suis obligée de m’appuyer sur une autre personne. Et Cette personne connaît mes sources de revenus et tous mes numéros et codes secrets. Je peux dire que je ne suis pas libre et en sécurité. C’est pour cela que je veux apprendre à lire et à écrire » raconte-t-elle.
Dorothée Koffi K., coiffeuse, ne dit pas le contraire. Elle pense que les hommes profitent de la naïveté des femmes pour leur faire des coups bas avec d’autres femmes. «A cause de ce que je suis analphabète, mon mari et ses copines s’écrivent des messages par téléphone, complotant de me faire signer des papiers pour qu’ils prennent mon argent avant de me quitter pour elles», indique-t-elle.
Et d’ajouter : «Comme je ne sais pas lire, il laisse ses téléphones souvent à la maison en charge. Un jour j’ai reçu la visite d’une amie pour une affaire urgente, comme je n’avais pas de batterie alors j’ai pris le petit portable de mari en charge pour lui voler un peu d’unité et c’est ma camarade qui cherchait le nom du correspondant, celle qu’on doit appeler est une amie commune de mon mari et moi et nous sommes en affaire.
Toutes les femmes rurales analphabètes ont ainsi exprimé leur indignation et leur volonté de se former pour prendre en main leur propre vie. Elles louent et félicitent l’État pour la scolarisation obligatoire de la petite fille. C’est pour elles, une bonne stratégie pour l’épanouissement et le développement féminins. Comme quoi, il n’y a pas de retard à se remettre en route.
Hortense Loubia Kouamé