L’espoir que nourrit la famille et les amis pour voir Konan Yao Hubert, jeune journaliste free-lance abandonné à son sort, est qu’il figure sur la liste des graciés par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, le 6 août 2021. La raison, plus personne autour de lui, y compris lui-même ne croit en la justice ivoirienne. Tant le flou qui entoure sa condamnation consterne, la société civile qui s’est battue afin d’obtenir sa relaxe pure et simple eu égard aux faits qui lui sont reprochés. Mais la face cachée de l’action contre lui était encore dangereusement plus sombre et plus forte.
Même le dernier recours à la Cour de Cassation n’a pas suffit, puisque, Konan Yao Hubert l’a refusé. Simplement parce que pour lui, cela donnerait le même résultat. Résigné, il purge sa peine. Des acteurs de la société civile, dont No Vox-ci ou le Synappci ont même contacté l’association du Barreau Américain (ABA) dans le combat pour la libération du jeune journaliste free-lance. Ils ont envisagé de saisir le rapporteur spécial de l’ONU pour les Droits de l’Homme, mais le prisonnier Konan Yao Hubert a refusé. Il ne croit pas en la justice, mais au pouvoir des forces qui l’a manipulent. Le 4 Août 2021 sera sa deuxième année en prison.
Petit rappel
Tout s’est passé autour de la dénonciation de la dangerosité de l’extraction minière à N’dakouassikro, sous-préfecture du département de Djekanou, dans le centre de la Côte d’Ivoire en août 2019 à Abidjan. C’est en rapportant la résistance de la communauté villageoise de N’dakouassikro à décider de son avenir et à l’utilisation de ses terres, face à l’activité d’extraction minière de la société Mondiale Mines, que le jeune journaliste free-lance se retrouve de les bras de la prisions.
Depuis la condamnation du le jeune journaliste free-lance, la menace de se voir envahir par la force de l’ordre pèse sur la communauté villageoise de N’dakouassikro qui vivait paisiblement, avant l’arrivée brusque et inopinée de la société Mondiale Mine sur son sol.
Les terres des populations les plus vulnérables sont convoitées par les plus puissants et cet accaparement des terres agricoles est dévastateur. Alors que la terre représente pour ces communautés, le moyen de subsistance. Les autorités ivoiriennes prennent-elles partie pour les sociétés au détriment de leurs administrés et de l’intérêt général ? Tout porte à le croire avec le cas du jeune journaliste free-lance incarcéré et dont personne n’ose parler, même pas, par les cadres de sa région, parce qu’une multinationale les arrose. Ces représentants du peuple, censés porter la voix des populations, sont silencieux devant une telle souffrance.
N’dakoussikro, est toujours face à la perspective de perdre ses terres au profit d’une société minière aurifère, car les autorités ont abusé de leur pouvoir par l’intimidation et les arrestations de leaders des jeunes, et l’emprisonnement de Yao Konan Hubert.
Intrusion d’Henriette et voici la déstabilisation sociale..?
En août 2019, les premiers travaux pour la mine commencent. Devant ce fait, le village N’dakoussikro bloque le chantier qui selon des informations en leur possession occupera au moins, 85,35 hectares de leurs terres. La gendarmerie menace le village et procède à l’arrestation d’un fils du village Konan Yao Hubert, pour avoir rappelé leurs droits aux habitants et commencé à dénoncer le fait.
Il est arrêté, le 4 août 2019. Il est aussitôt jugé et condamné à 5 ans fermes de prison. Alors qu’à ce jour, cette installation de la mine est incompatible avec le travail agricole. Les paysans perdent leurs terres avec l’utilisation des produits chimiques comme le mercure et le cyanure, selon des experts contactés.
Devra-t-on saisir le président de la république de Côte d’Ivoire, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, à l’effet de mettre un terme à la situation de ce jeune journaliste-freelance, Hubert Konan ? Nous le faisons alors. Seule, la grâce présidentielle d’août 2021 pourrait être salutaire.
HERVE MAKRE