Lors de l’hommage des populations du Loh-Djibouah au ministre Zakpa Komenan décédé le 19 mai 2021 à Casablanca au Maroc, le vendredi 23 juillet à Divo, le René Gnalega, Professeur titulaire en poésie française et francophone, président de la fondation Bernad Dadié par ailleurs président de l’Université Méthodiste de Côte d’Ivoire (Umeci) a fait parler les mots. Ledebativoirien.net vous invite à vous délecter quelques séquences.
«Il est des moments comme ceux que nous vivons actuellement où la faillite humaine se double d’une inextinguible déréliction lorsqu’il s’agit de rendre un hommage à un homme comme Zakpa Tchekoura Komenan Rolland qui était loin d’une hypostase de quelque nature ou sorte de Paganini du violon d’Ingres, mais un homme doué, auréolé de la grâce et de la volupté divines. Moments d’intenses et d’indescriptibles émotions où le pathos se hisse aux confins des sphères étoilées comme dit le poète. Oui, nous continuons d’entendre les clameurs venant de nos ‘’profundis clamoui’’.
En ce jour brumeux, sinistre et ténébreux du 19 mai 2021,le Loh-Djiboua dans un silence quasi sépulcral et moins assourdissant relayé par le rythme saccadé et tutélaire du tam-tam ancien annonçait le départ vers les anciens de notre éléphant à l’allure de celui du Conte de Lisle. Tel l’espace enflammé brûle les cieux clairs, mais tandis que tout dort aux mornes solitudes. Homme politique de plein pied aurait dit Général De Gaulle avec un parcours digne des pieux chevaliers bayards.
Homme politique au verbe haut, tribun incomparable tel le célèbre Cicéron, sachant ponctuer chaque syllabe avec précision dans une épurée dépouillée de vaines et inutiles fioritures disgracieuses. Un orateur comme le monde a rarement connu,usant avec dextérité les flexions plurivoques de la syntaxe avec une maestria inégalée et dans un féconde et prolation merveilleuses. Il a porté au summum l la quête sapientiale ayant tel le magister qu’il était, maîtrisé les arcanes insoupçonnés de l’histoire du droit,de l’histoire du monde,de l’histoire de notre pays dont il connaissait les différentes facettes. Je dirai que l’homme Zakpa a bouclé sa boucle. Il a combattu le bon combat. Il a achevé la course les armes à la main.
«Veni, vidi, vixi » aurait dit l’illustre disparu à l’instar de Jules César. Je suis venu, j’ai vu et j’ai vaincu. En ces moments de duellum, la voix de Bernard Dadié Binlin nous vient aussi d’outre-tombe : Séchez vos larmes. Familles,amis, Loh-Djiboua, peuple de Côte d’Ivoire, peuples d’ici et d’ailleurs, Ayayoka !!! »
Ford Raymond Guei
ledebativoirien.net
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.