Les chefs d’Etats africains réunis à Abidjan demandent aux donateurs de l’IDA à soutenir une reconstitution ambitieuse et importante des ressources de l’IDA20 pour une mobilisation d’au moins 100 milliards USD d’ici la fin de l’année 2021.
Leurs priorités pour une meilleure reprise en Afrique
«C’est donc le moment d’AGIR et les ressources de l’IDA doivent nous permettre de relancer nos économies ainsi que le processus de développement pour aider nos populations à se remettre de l’impact de la COVID-19, repenser collectivement nos approches de développement et nous concentrer sur les obstacles les plus critiques qui empêchent une reprise verte, résiliente et plus inclusive. Sachant que la plupart des personnes qui retomberont dans l’extrême pauvreté sont celles qui ont un faible niveau d’éducation, ont des emplois vulnérables ou sont déjà en situation précaire touchées par les sécheresses et les autres calamités climatiques, nous ciblons nos actions sur trois (3) thématiques majeures, à savoir (i) l’amélioration du capital humain, (ii) la création d’emplois par des politiques de développement du secteur privé et (iii) la relance économique.
Investir dans le capital humain et le protéger seront essentiel pour reconstruire une économie à productivité élevée, inclusive et plus résiliente.
Cela implique l’amélioration des systèmes sanitaires, éducatifs, ainsi que l’insertion socio-professionnelle des jeunes par la qualité de la formation professionnelle et de l’enseignement technique. Notre devoir est de protéger nos populations des chocs futurs par des filets de sécurité robustes et adaptables, ainsi que des systèmes de prestation de services résilients. Outre l’amélioration de l’accès aux vaccins contre la COVID 19, nous souhaitons que l’IDA 20 offre la possibilité d’une consolidation des acquis en matière de capital humain, afin de parvenir à une véritable transformation humaine de nos populations.
Dans ces domaines, l’introduction du digital constituera un accélérateur et un moyen transversal d’optimisation des ressources financières et humaines.
Elle aidera notamment au développement de la télémédecine dans les zones reculées et du télé-enseignement, permettant de réduire les inégalités spatiales. Il est ainsi nécessaire d’accroître les investissements dans des systèmes accessibles, intégrés et résilients, en mettant l’accent sur la couverture sanitaire universelle, l’adaptation des marchés du travail, l’école de la seconde chance et l’éducation des jeunes filles. A cet égard, le développement de la formation professionnelle et son alignement avec les besoins, dans une approche régionale permettant de couvrir tout le territoire, seront des atouts clés. Cela permettra de réduire les proportions de jeunes femmes et hommes sans perspective d’insertion professionnelle durable.
Nous voulons promouvoir la création d’emplois par le développement du secteur privé, acteur clé de la transformation de nos secteurs économiques stratégiques. Le défi du développement du secteur privé exige la poursuite et l’amplification des efforts d’amélioration du climat des affaires, et d’importants investissements pour accroître l’offre énergétique, y compris l’accès et la réduction
des coûts pour les populations et les entreprises. Il requiert également l’accélération du dynamisme de l’économie numérique, ainsi que des réformes et programmes aptes à stimuler la mise en place de facteurs de production et des investissements verts, résilients et inclusifs du secteur privé. Nous pensons spécifiquement au développement de l’Agro-industrie, au renforcement du secteur manufacturier, à la fabrication de produits pharmaceutiques, et à la production de vaccins en Afrique à travers des partenariats industriels, le transfert de technologie, et un partage de la propriété intellectuelle.
Nous visons l’intégration de nos filières aux chaînes de valeurs internationales et le renforcement des échanges intra-africains, afin de capter une part plus importante de valeur ajoutée, indispensable pour l’amélioration du niveau de vie et du bien-être des populations. Les allocations IDA doivent ainsi permettre d’accroitre notre accès à des volumes plus importants de ressources financières, à des conditions favorables, grâce notamment à la mise en place de mécanismes de financements innovants et compétitifs, comme les mécanismes de « blending » et des garanties adossées aux ressources de l’IDA.
La relance économique est une priorité
Notre région doit rapidement sortir de la crise, pour entamer la dynamique vertueuse d’amélioration des indicateurs économiques, sociaux, et de bien-être des populations. Elle impliquera la transformation structurelle et spatiale de nos économies, à travers la transformation de nos matières premières, une meilleure diversification économique, un développement des échanges intra-pays, de même que le renforcement de la coopération entre nos États, notamment grâce à la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine.
Les pays Africains ont besoin, à l’instar de tous les pays du monde, d’espace budgétaire adapté pour faire face à la crise, et relancer leurs économies sans toutefois remettre en cause la soutenabilité de la dette et la stabilité du cadre macroéconomique auxquelles nous sommes particulièrement attachés. Nous soutenons à ce titre toutes les initiatives visant à améliorer l’accès des pays africains à des ressources longues et à des conditions intéressantes.
La restauration de la croissance économique doit s’accompagner du développement d’un système d’anticipation des crises, afin de protéger les économies et les populations d’éventuelles pandémies, de crises humanitaires, de catastrophes naturelles et de l’insécurité alimentaire. Ainsi, l’IDA peut aider à renforcer les systèmes nationaux de base de prévention des crises, notamment climatiques et alimentaires, et les politiques d’amélioration de la productivité agricole, particulièrement à travers un meilleur accès aux semences, aux fertilisants et aux équipements pour la mécanisation.
La spécificité de notre région commande qu’en plus des trois (3) axes prioritaires évoqués ci-dessus, les questions liées à la sécurité, à la fragilité et à la paix soient considérées comme des préalables à une relance économique durable.
En effet, nous devons continuer à lutter contre la radicalisation et le terrorisme avec efficacité. A cet égard, il est important, dans le cadre des appuis de l’IDA, de développer des programmes régionaux de développement, visant en particulier, les jeunes et les femmes, pour mettre en place un ensemble d’infrastructures et d’activités génératrices de revenus viables. Cette approche systémique pourrait s’intégrer dans la dynamique de développement régional équilibré et de gestion harmonisée des zones frontalières exposées à la fragilité.
Ceci est un programme ambitieux mais réalisable pour l’Afrique
Un programme, qui nécessite d’importantes ressources intérieures et extérieures, et qui nous permettra d’atteindre les Objectifs de Développement Durable notamment (i) éliminer, d’ici 2030, complètement l’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne, (ii) faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle et à moindre coût, (iii) accélérer la production locale de médicaments et de vaccins, (iv) parvenir, d’ici 2030, à l’accès universel à l’électricité et à l’eau,
(v) garantir, d’ici 2030, un accès à une éducation de qualité à tous les enfants de moins de 16 ans, et augmenter significativement la proportion d’adultes alphabétisés, (vi) augmenter le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’obtention d’un emploi et à l’entrepreneuriat, (vii) promouvoir des politiques favorisant l’innovation et le développement des petites et moyennes entreprises, (viii) promouvoir l’industrialisation de nos économies notamment à travers la transformation locale des matières premières.
Exhortons les donateurs de l’IDA à soutenir une reconstitution ambitieuse et importante des ressources de l’IDA20 pour une mobilisation d’au moins 100 milliards USD d’ici la fin de l’année 2021, afin d’atteindre les objectifs énoncés dans la présente déclaration».
c’est qu’on déclaré l’Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Madagascar, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tanzanie et Togo. Ainsi que le Président de la Commission de l’Union Africaine, le Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Président de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC…
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