Agent Servant ou Pompier Civil de l’Office National de la Protection Civile (ONPC). Une initiative de création d’un corps de secours d’urgence voulu par Alassane Ouattara dans les zones rurales de la Côte d’Ivoire qui a coûté environ 500 millions de francs CFA à l’Union Européenne dans sa mise en œuvre. Cependant, il y’a une grogne, aujourd’hui, dans les rangs de ces pompiers civils contre leur ministère de tutelle.
Les hommes en tenue rouge du général Vagondo Diomandé, pris dans le piège de l’omerta à eux imposé par leurs supérieurs hiérarchiques, projettent un arrêt de travail imminent selon leur préavis de grève du 19 juillet 2021. Ils attirent l’attention du gouvernement ivoirien sur leurs conditions de travail et de vie. Ils menacent.
Peut-on aisément saisir que celui qui est censé secourir les personnes en détresse physique dans les localités rurales est lui-même abandonné à la charge de ses parents, lors d’un accident de travail ? C’est la réalité que vivent les Agents Servants recrutés par la fonction publique et mis à la disposition du ministère de l’Intérieur et de la Protection Civile à travers l’Office National de la Protection Civile (ONPC). Ils doivent être des pompiers civils dans les collectivités locales en Côte d’Ivoire. Fofana Sié, Secrétaire Général de l’Union Nationale des Pompiers Civils de Côte d’Ivoire, rencontré dans des circonstances toutes particulières explique à ledebativoirien.net les problèmes des Agents Servants en mission :
Outre ces difficultés, les pompiers civils ne sont couverts par aucune assurance dans l’exercice de leur fonction. «Quand nous sommes souffrant ou malade, nous n’arrivons même pas à nous soigner correctement. Ce sont les décès en cascade dans nos rangs. Nous ne sommes pas pris en charge par le ministère ni par une quelconque assurance. Au cours de nos interventions sur le terrain, nous sommes percutés par des véhicules, par des motocyclistes et c’est peine perdue. Le 10 juillet 2021 à Ferkéssédougou, il y a un des nôtres et un policier qui ont été percutés par un motocycliste, lors d’une intervention. Le motocycliste est entré dans le dispositif des collègues. Notre collègue en est décédé quelques jours après.
Également, la Covid-19 a été l’occasion pour ces braves « soldats » de prévention et de prise en charge des sinistrés de catastrophes et des victimes d’accidents de la route dans les différentes régions de la Côte d’Ivoire de se rendre compte du danger auquel ils sont exposés dans la gestion du ministre de l’Intérieur et de la protection civile, tenu par le général Vagondo Diomandé.
«Le 24 avril 2020, le ministre, le général Vagondo Diomandé, a défendu notre cause devant le Sénat en affirmant que les 1842 agents que nous sommes devraient bénéficier des primes Covid-19. Le lendemain 25 avril 2020, à la préfecture de police, il le répète au point où il dit que s’il y a des personnes qui viennent vous dire le contraire, menottez-les pour me les envoyer (s’adressant à tous les corps de son ministère, ndlr).
Avant de rendre hommage au Président Alassane Ouattara pour la création de ce corps de métier qui est pourvoyeur d’emplois pour les jeunes diplômés. Sans omettre la nécessité qui réside dans cette belle initiative du Chef de l’État ivoirien qui sauve des vies dans les contrées lointaines. «C’est pourquoi, nous sollicitons une audience auprès du Président de la République, Alassane Ouattara afin de lui exprimer de vives voix nos remerciements» a-t-il souhaité.
rencontre manquée avec le ministre Vagondo
Conscient des conséquences négatives d’un débrayage des agents servants dans la vie des populations des contrées lointaines de la Côte d’Ivoire, le Gal. Vagondo Diomandé, devait recevoir en audience ce mardi 27 juillet 2021 à son cabinet à Abidjan-Plateau, les responsables syndicaux des pompiers civils. «Nous serons reçus par le ministre de l’intérieur et de la protection civile» confie Fofana Sié.
Mais, il faut reconnaître que cela fait maintenant sept ans que nous partons de promesses en promesses concernant nos revendications. Et je doute fort que les camarades qui nous ont mandatés pour venir à cette rencontre puissent encore patienter. Cependant, tout va se décidé en assemblée générale lorsque nous allons les rendre compte fidèlement de ce qui a été dit à la rencontre d’aujourd’hui, entre les conseillers techniques M. Traoré Wodjo Fini, Dr. Kama Tapé Béranger, M.Taco, l’inspecteur général de la fonction publique,
Au vu des nombreux cas d’accidents, d’inondations et d’incendies qui se produisent actuellement en Côte d’Ivoire, il est opportun pour le premier ministre, Patrick Achi de répondre à la question de savoir si le jeu de cache-cache entre le ministre de l’intérieur et de la protection civile, le général Vagondo Diomandé et les pompiers civils n’accroît pas davantage les risques de périls des citoyens ivoiriens sur les routes, sur leurs lieux de travail et dans leurs demeures?
H.KARA