Ce qui va suivre honore une fois encore, ce corps d’élite de la défense. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2021, à Abidjan, capitale économique ivoirienne, alors que les ivoiriens souviennent les petites événements de cette même nuit de septembre 2002, un drame se produisait. L’information fait d’un trait le tour de la capitale et fait même bondir de son fauteuil douillet, le Commissaire du Gouvernement, Ange Kessy. ‘‘Des gendarmes en patrouille, ont projeté un jeune homme de leur cargo’’. Scène à la limite du surréel. Il est étudiant, après indentification. Mais ce n’est pas tout.
A sa descente en vol plané, il est cueilli net, par un véhicule. Une pauvre dame au volant, mais d’où vient-elle à cette heure, c’est entre 2 ou 3 heures, selon les témoins surpris par la rareté de la scène. Ne dites pas que la panique s’est s’emparée de la malheureuse conductrice de cette nuit où des choses se passent à Abidjan. TIA Israël, telle est l’identité de la victime en état de choc et de détresse au CHU d’Angré-Cocody.
Des gendarmes étaient-ils vraiment en patrouille dans cette partie de la capitale économique ivoirienne ? Ont-ils réellement projeté un étudiant de leur cargo aux environs de 2 heures dans la nuit du 19 septembre 2021 ? Est-il percuté par un véhicule à vive allure ? Tous les signes au réveil, le montrent. TIA Israël au niveau de l’échangeur de la Riviera 2 Cocody a été endommagé, comme un objet par des éléments de la gendarmerie nationale de la circonscription de Cocody, Kalachnikovs aux poings, assis fièrement dans leur véhicule de patrouilles.
Les parents de la victime, le mardi 21 septembre 202, 48 heures après avoir stabilisé leur fils, ont pris attache avec le tribunal militaire pour informer du beau travail des collaborateurs du Commissaire du gouvernement, Ange Késsy. Juste une plainte en main pour le service rendu à la nation. Avec pour preuves : des images, des vidéos de la scène, la plaque d’immatriculation du véhicule de la patrouille ect. L’enquête mettra certainement du temps pour les identifier.
Mais pourquoi ?
A l’observation, ils sont tous fatigués de leur mission de protection de la population, ces gendarmes. Car leurs actes traduisent de plus en plus, l’expression de frustration, pour un corps d’élite qui accueille des hommes et maintenant des femmes, pour le service et ce, de façon libre et en toute conscience.
A cette allure là, elle (la gendarmerie) va ravir la palme de la brutalité au dozos (autrefois chasseurs traditionnels d’animaux féroces) ! Cette force républicaine de référence commence à bien faire et de façon bizarre. Les Ivoiriens n’ont pas encore enterré cet épisode d’élèves gendarmes, comme une certaine espèce de féroces de la faune urbaine sortie de cage, s’illustrant de la pire des manières dans la commune d’Adjamé commune réputée elle aussi pour le cafouillage urbain. Bastonnant tout ce qui pouvait s’apparenter à un être humain au passage. Juste une manière, apprenait-on quelques heures plus tard, de tester le taux de testostérone et le degré d’adrénaline à hautes fréquences dans leur corps. Même si une punition faisant partie de leur quotidien, la marche, leur a été servie. C‘est ce que la population a cru savoir, ce n’était là aussi qu’un exercice de routine pour eux. Voilà qu’après Adjamé oublié, que Cocody se réveille avec des éléments de cette même force, s’illustrant en pleine rue de la commune huppée de la capitale.
Que s’est-il passé cette nuit du samedi 18 septembre au dimanche 19 septembre ?
Aux environs de 2 heures à 3 heures du matin, les rares noctambules ont aperçu un être humain, être projeté d’un cargo de patrouille de la gendarmerie au niveau de l’échangeur de la Riviera 2 dans la commune de Cocody. Malheureusement, dans leur forfait, l’étudiant identifié comme tel est percuté par un véhicule au volant duquel se trouve une dame roulant à vive allure; il fait nuit et jour, et là, elle doit être à l’heure à la maison. Voyant le jeune mal en point, les riverains sortent pour porter assistance à la victime, l’humanisme. Quelques minutes plus tard, les mêmes gendarmes retournent sur les lieux de l’accident. Ne dit-on pas que le criminel retourne toujours sur le lieu de son crime ! Ils aperçoivent le jeune TIA Israël qui agonisant. Ils replient ‘‘de peur’’ d’altercations avec les riverains témoins de la scène.
La conductrice est prise de panique. Mais, elle est toute de suite rassurée sur son pronostic vital, elle est protégée par certains jeunes de peur elle d’être prise en partie par la colère des riverains, jusqu’à l’évacuation de la victime au CHU d’Angré. Une fois, aux urgences, après le diagnostic, TIA Israël souffre d’une double fracture à la cuisse ainsi qu’un traumatisme crânien. Le jeune étudiant doit subir des opérations à ses propres frais, donc de ses parents, nous apprend-t-on. La dame (conductrice) décide de prendre en charge les premiers soins du jeune TIA Israël. Mais cela, n’est pas suffisant pour tirer le jeune étudiant d’affaire. Les parents appellent de bonne volonté à l’aide vu la gravité de l’accident.
Ils décident de porter plaintes devant les autorités compétentes en l’espèce, le tribunal militaire pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Heureusement que les ivoiriens ont encore Ange Kessy. «Il faut que ces gendarmes qui ont commis ce forfait soient attendus devant les juridictions compétentes. Nous saisissons le tribunal militaire, le Procureur de la République afin que ces gendarmes puissent répondre de leurs actes. Nous ne voulons pas être dans les dispositions où nous allons rendre justice nous même car étant des intellectuels, nous laissons nos autorités compétentes à jouer leur rôle», réagit immédiatement, le responsable de section Fesci de la cité universitaire de Cocody-Riviera2, le Secrétaire Général Nando.
Qu’en dit la hiérarchie de ces agents de forces de défense?
Le commissariat du 18ème arrondissement se trouve sur les lieux de l’accident pour les premières constatations. Les gendarmes reviennent voir la victime en attente de moyens financiers pour subir une opération chirurgicale salvatrice au CHU d’Angré. Nous sommes saisis de ce que les éléments de la gendarmerie auraient demandé à l’un des témoins de la scène qui, alertant, a fait une publication sur sa page facebook, de la supprimer «avant qu’ils ne se décident à prendre en charge les frais d’hospitalisation du jeune étudiant TIA Israël qui souffre le martyr dans la salle d’attente en compagnie de ses parents ».
Sur ce fait, Ledebativoirien.net joint le service de communication de la gendarmerie nationale, 24 heures après les faits pour savoir ce qu’en dit le Commandement Supérieur de la Gendarmerie. Il nous demande des preuves des faits qui se sont produits.
Le service de communication, nous demande quelques preuves du fait. La rédaction envoie toutes les images de la scène et de la victime et du cargo transportant les gendarmes mis en cause. L’interlocuteur du service de communication de la gendarmerie poursuit en demandant également les preuves ‘‘du chantage ou pression pour que la publication facebook soit retirée’’, avant de supporter les soins par les hommes en tenue du Gal. Apalo Touré. Nous leur rétorquons que les éléments mis à sa disposition sont largement suffisants pour interpeller les mis en cause.
«C’est les preuves que je souhaiterais avoir pour que ces éléments soient punis et que le chef puisse réagir par rapport à ce qui s’est passé. Mais depuis je n’en ai pas. Il faut m’aider…Mais partage avec moi, je veux rendre compte au chef !».
Ben, le service de communication au commandement supérieur de la gendarmerie peut se tranquilliser. Le Commissaire du gouvernement a en sa procession, suffisamment d’éléments fournis par la famille de l’infortuné de Tia Israël, en attendant un diagnostic de ce corps dit de l’élite militaire en terre ivoirienne. Ne dit-on: jamais deux sans trois ? Après la scène d’Adjamé, hier, au scandale de Cocody, aujourd’hui, qui fera face à la prochaine furie d’éléments de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire?
Tia Israël aussi s’interroge sur ce que signifie cette nuit du 18 au 19 septembre pour lui. L’enquête est ouverte et tous les regards sont tournés vers l’élégant Commissaire du gouvernement ivoirien, le magistrat, Ange Kessy. Et ce corps d’élite de la défense qui commence à effrayer…
H.KARA
Ledebativoirien.net
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