La boite de pandore est ouverte en Côte d’Ivoire avec cette affaire de l’âge du future candidat à la présidentielle. Juristes et poliolgues s’affrontent. Les grosses formations politiques pour l’heure observent, avant de descendre dans la poussière et la boue…
la proposition de certains députés est-elle bien accueillie ?
«Dans le fond, cette proposition de révision pose un triple problème juridique, démocratique et républicain. La constitution est une loi. Et la loi, par essence, est générale et impersonnelle. L’édiction d’une loi n’a pas pour but de privilégier ou discriminer une personne ou un groupe de personnes. A écouter et à lire les députés indépendants, la proposition de révision vise à écarter les présidents du PDCI, du RHDP et l’ancien président du FPI du champ politique. Une telle approche viole l’esprit et la lettre de l’article 4 de la constitution et, par conséquent, discrédite et fragilise juridiquement la proposition de révision.
En sus, dans une démocratie libérale, les conditions d’éligibilité à une élection doivent être les plus inclusives possibles. Ce qui n’est pas le cas ici. En limitant l’âge d’éligibilité à 75 ans, on exclut une partie de la population : le troisième âge. La gérontocratie devient un délit politique. Notre législation électorale contient déjà assez de dispositions antirépublicaines pour en ajouter. A titre d’exemples, le cautionnement de cinquante millions de francs à l’élection du président de la république exclut les pauvres du scrutin. On se croirait au moyen âge. Les pauvres peuvent être électeurs mais ils ne peuvent pas être candidats. C’est l’apologie du suffrage censitaire, antithèse du suffrage universel. En sus, l’âge minimum à la présidentielle, c’est 35 ans. A partir de quel critère objectif, rationnel ? Aucun.
Selon, l’institut national de la statistique, la jeunesse, en Côte d’Ivoire, c’est la tranche d’âge entre 15 et 34 ans. De ce qui précède, la constitution exclut, de façon flagrante, la jeunesse qui représente la majorité sociologique. La démocratie, en Côte d’Ivoire, c’est le pouvoir d’une minorité, par la majorité, pour la minorité ».
Quelle est la voie idoine et certainement objective avec ce sujet ?
«Je pense que la réforme idoine à opérer consiste à faire coïncider l’âge d’éligibilité à l’élection présidentielle avec l’âge de la majorité électorale : 18ans. Celui qui peut choisir, voter, a l’esprit de discernement et de responsabilité, subséquemment, il peut présider, décider, bref, gouverner. En ramenant l’âge d’éligibilité à 18ans, en supprimant le cautionnent de cinquante millions, en ne limitant pas l’âge d’éligibilité à 75 ans, notre droit positif nous réconcilie avec les valeurs démocratiques et républicaines. N’oublions pas ceci, la Côte d’Ivoire est une république qui se veut démocratique», éclaire Geoffroy-Julien KOUAO, Politologue et Essayiste, écrivain ivoirien Geoffroy-Julien Kouao.
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